L'Église copte orthodoxe est une Église antéchalcédonienne et autocéphale. Elle fait partie de l'ensemble des Églises des trois conciles (non-canoniques par l'Église Orthodoxe) qui rassemble environ 15 à 20 millions de baptisés (principalement Égypte). Son chef porte le titre de pape d'Alexandrie et patriarche de la Prédication de saint Marc et de toute l'Afrique, avec résidence au Caire.
Depuis 2012, ce siège est occupé par sa sainteté le pape Tawadros II (Théodore II).
Le titre de patriarche d'Alexandrie est actuellement porté également par trois autres chefs d'Église :
et le patriarche melkite catholique (qui l'est également d'Antioche et de Jérusalem), siégeant à Damas
Cette Église professe le miaphysisme, qu'il ne faut pas confondre avec le monophysisme : elle ne reconnaît pas le concile de Chalcédoine pour des motifs dogmatiques, canoniques et politiques.
Elle incluait jusqu'en 1959 l'Église éthiopienne orthodoxe, qui rassemble environ 40 à 45 millions de baptisés et qui a obtenu son propre patriarche à cette date.
Noms
L'Église copte orthodoxe est également connue sous d'autres noms :
Du point de vue officiel de l'Église d'Alexandrie, son existence remonterait aux temps apostoliques. Selon les coptes, Saint Marc aurait introduit le christianisme en Égypte et de là serait née l'Église Copte. Seul Eusèbe de Césarée (265-339) en parle dans son Histoire Ecclésiastique mais de manière très elliptique. L'Égypte était à l'époque une région où les religions polythéistes antiques ainsi que le judaïsme dominaient[1].
L’École théologique d'Alexandrie est une des plus anciennes école théologique chrétienne du monde. Saint Jérôme mentionne dans ses écrits que l’école théologique d’Alexandrie fut fondée par Saint Marc lui-même, inspiré par le Saint Esprit[4].
L’Ecole est devenue un centre important d’apprentissage religieux et des savants tel que Athénagoras, Clément d'Alexandrie, Didyme l'Aveugle ou encore Origène, père de l'exégèse biblique, sont passés par ses bancs.
Organisation
Siège patriarcal
Le chef de l'Église porte toujours le titre de patriarche d'Alexandrie en effet le patriarche Tawadros ll est le 118e pape après la prédication de saint Marc, même si le siège patriarcal a été déplacé à plusieurs reprises :
d'abord dans différents monastères du désert, afin d'échapper à la répression byzantine
à Alexandrie, à partir de 626, après la conquête arabo-musulmane
dans différents monastères du delta du Nil, entre le début du IXe siècle et la fin du XIe siècle
: visite à Rome du pape Shenouda III qui rencontre le pape Paul VI. Il s'agit de la première rencontre et du premier rapprochement entre Rome et Alexandrie depuis le concile de Chalcédoine en 451, soit depuis plus de 1500 ans. Les deux patriarches signent une déclaration commune le .
« Nous croyons que notre seigneur, Dieu et Sauveur, Jésus-Christ, le Verbe Incarné est parfait dans Sa Divinité et parfait dans Son Humanité. Il fit Son Humanité Une avec Sa Divinité, sans mélange, sans amalgame, sans confusion. Sa Divinité n'a pas été séparée de Son Humanité à un seul instant, même pas le temps d’un clin d'œil.
Nous anathématisons à la fois les doctrines de Nestorius et Eutychès »
Absence de dialogue avec l'Église apostolique assyrienne de l'Orient
L'Église copte orthodoxe considère toujours les assyriens comme nestoriens, donc comme « hérétiques »[7],[8]. C'est ainsi qu'elle a refusé, en 1994, l'admission de l'Église apostolique assyrienne de l'Orient au Conseil des Églises du Moyen-Orient.
Références
↑Keriakos, Sandrine, « Saint Marc : enjeux communautaires et dynamiques politiques », Conserveries mémorielles. Revue transdisciplinaire, Chaire de recherche du Canada en histoire comparée de la mémoire, no #14, (ISSN1718-5556, lire en ligne, consulté le ).
Christine Chaillot, Vie et spiritualité des Églises orthodoxes orientales des traditions syriaque, arménienne, copte et éthiopienne, Le Cerf, Paris, 2011. (ISBN978-2-204-08979-1)
Laurence Albert, Les coptes. La foi du désert, Éd. De Vecchi, Paris, 1998 (ISBN2732833967)
Wolfgang Kosack:Novum Testamentum Coptice. Neues Testament, Bohairisch, ediert von Wolfgang Kosack. Novum Testamentum, Bohairice, curavit Wolfgang Kosack. / Wolfgang Kosack. neue Ausgabe, Christoph Brunner, Basel 2014. (ISBN978-3-906206-04-2).
Jean-Pierre Valognes, Vie et mort des Chrétiens d'Orient, Fayard, Paris, 1994 (ISBN2213030642)