Les élections législatives kosovares de 2017 (en albanais : Zgjedhjet parlamentare në Kosovë 2017) se tiennent le dimanche , afin d'élire les cent vingt députés de l'Assemblée du Kosovo pour une législature de quatre ans.
Elles ont lieu de manière anticipée à la suite de la chute du gouvernement d'Isa Mustafa. Celui ci se voit infligé une motion de censure le 10 mai 2017 par 78 voix contre 34 après l'échec de la conclusion d'un accord avec le Monténégro voisin sur une reconnaissance de leur frontière commune.
Le scrutin conduit à une impasse parlementaire, les principales formations albanophones du pays se constituant en trois grand blocs aux résultats électoraux plus ou moins égaux qui ne parviennent pas à s'entendre sur un nouveau gouvernement. L'impasse politique est finalement résolue grâce à la défection de l'Alliance pour un nouveau Kosovo au profit de la coalition PAN - renommée PANA. Le dirigeant de l'Alliance pour l'avenir du Kosovo Ramush Haradinaj devient ainsi le premier ministre d'un fragile gouvernement minoritaire mené par la coalition avec le soutien sans participation de la minorité serbes et de quelques autres partis ethniques mineurs.
Lors du vote en assemblée plénière le , le texte a été approuvé par 78 voix pour, 34 contre et 3 abstentions. 3 députés étaient absents. Le Parti démocratique du Kosovo a soutenu a une très large majorité cette motion (32 pour, 1 contre, 1 abstention). Les députés de la Ligue démocratique du Kosovo ont quant à eux voté à l'unanimité contre la motion (31 contre). Les trois partis dépositaire de la motion ont eux approuvé à l'unanimité la motion[1].
Le 11 mai, la Commission électorale décide que les candidatures devront être déposées avant le , que le tirage au sort des numéros des listes aura lieu le . Elle décide par la même occasion de la période électoral qui débutera le mercredi et se terminera le vendredi .
Un nouveau parti attire l'attention des médias. Il s'agit du parti « Parole » (Fjala) qui est le seul nouveau parti à déposer 110 candidatures pour cette élection (maximum). Ce parti prône le conservatisme social.
Sur les 120 sièges, 100 sont pour les albanophones tandis que les 20 restants sont réservés aux minorités ethniques, à raison de dix sièges pour les Serbes, 3 pour les Bosniaques, 2 pour les Turcs, et 1 chacun pour les Roms, Ashkalis, Égyptiens des Balkans et Gorans. Un siège supplémentaire est cependant attribué à la minorité ayant recueilli le plus de suffrages parmi celles des Roms, Ashkalis et Égyptiens des Balkans, ce qui amène le plus souvent ces trois minorités à être présentées regroupées dans un ensemble comportant quatre sièges. Tous les partis doivent obligatoirement déclarer la communauté qu'ils représentent lors de leur enregistrement. Les électeurs se rendant aux urnes ont le choix de voter soit pour un parti ordinaire, soit pour un parti représentant une minorité. Après décompte des voix, la répartition de ces sièges se fait à la proportionnelle selon la même méthode que pour les sièges ordinaires, mais en ne prenant en compte pour chaque minorité que les suffrages obtenus par les partis représentant cette minorité. En pratique, dans le cas d'une minorité dotée d'un seul siège à pourvoir, le vote prend la forme d'un scrutin uninominal majoritaire à un tour[4],[5].
Depuis 2008, toutes les listes sont en outre soumises à des quotas imposant un minimum de 30 % de candidats de chacun des deux sexes, avec une alternance dans l'ordre des listes au minimum tous les trois noms[3].
Néanmoins, certains accusent Autodétermination (Vetëvendosje!), qui a commandité ce sondage, d'avoir user de son influence pour modifier les résultats.
Le « Centre de recherche sur la politique économique et sociale » du Kosovo a effectué un autre sondage après les coalitions officielles. 3500 personnes ont répondu à ce sondage. Il donne vainqueur la coalition PDK-AAK-NISMA avec 40,82 % des voix, suivi de la coalition entre la Ligue démocratique du Kosovo et l'Alliance pour un nouveau Kosovo avec 30,22 % des voix et enfin Autodétermination (Vetëvendosje!) avec 19,45 % des voix. Les autres partis se repartiraient 9,51 % des voix [8].
Les sondages ne sont pas encore très utilisé au Kosovo et intéressent peu les kosovars. Leur nombre est limité et leur fiabilité aussi [9].
Faits et événements marquants
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Résultats
Les élections législatives ont lieu pendant le mois de Ramadan, cela peut modifier la participation durant la matinée.
Selon Valdete Daka, Présidente de la commission électorale, les résultats définitifs ne seront pas connus avant 3 semaines après l'élection à cause de « procédures » liées au comptage des voix. Néanmoins elle confirme que la coalition PAN (PDK-AAK-NISMA) arrive en tête avec près de 34 %, Autodétermination (Vetëvendosje!) avec près de 27 %, et la coalition LAA (LDK-AKR-Alternativa) avec près de 26 %[10].
La Coalition PAN (PDK-AAK-NISMA(en)) perd au total 15 sièges, mais reste le premier groupe à l'Assemblée. Le Parti démocratique du Kosovo est le grand perdant de ces élections en nombre de députés. Alors qu'il possédait 37 députés avant ces législatives, il n'en rassemble que 23 après. Le parti dirigé par Ramush Haradinaj, l'AAK, ne perd qu'un siège. NISMA(en)) ne perd aucun siège.
Autodétermination réalise la meilleure performance de ces élections. Malgré sa deuxième place aux élections, le parti double son nombre de sièges à l'Assemblée. Les cadres du parti se considèrent comme premier parti du Kosovo puisque selon eux, la coalition PAN n'est pas un parti mais un regroupement de partis et que le Parti démocratique du Kosovo n'a que 23 députés[17].
Enfin, la coalition LAA (LDK-AKR-Alternativa) ne perd qu'un siège. Néanmoins, on peut observer qu'à l'intérieur de la coalition la Ligue démocratique du Kosovo perd sept sièges. L'Alliance pour un nouveau Kosovo qui n'avait pas passé le plafond de 5 % lors des dernières élection profite de cette alliance pour faire élire quatre députés. Enfin deux députés (Ilir Deda, ancien VV et Mimoza Kusari Lila, ancienne AKR) sont élus dans cette coalition sous l'étiquette "Alternativa".
Les grands gagnants
Les candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages sont Albin Kurti avec 143 621 (63 602 en 2014), suivi de Kadri Veseli avec 129 947 (54,'72 en 2014) et enfin Avdullah Hoti avec 115 693 (10 887 en 2014). Vjosa Osmani est quatrième de ce classement avec 64 147.
Rapport homme/femme
Afin d'éviter une très faible représentation des femmes à l'Assemblée, il est prévu par l'alinéa 111[18] du code électoral, qu'au minimum 30 % des élus doivent faire partie du sexe minoritaire à l'Assemblée. Cette loi empêche une majorité d'homme d'accéder à la fonction de député. Ils sont remplacés par les femmes ayant obtenu le plus de suffrages dans leur parti après eux. Sans cette loi, l'Assemblée aurait compté 21 femmes au lieu de 38, et compte donc 82 hommes au lieu de 99.
Formation du gouvernement
Il est impossible pour la coalition PAN de former seule un gouvernement. En effet, même avec les 20 sièges des minorités, la coalition ne pourrait obtenir que 59 sièges. La Ligue démocratique du Kosovo quant à elle refuse tout accord avec le Parti démocratique du Kosovo. De son côté Autodétermination refuse aussi toute alliance avec le Parti démocratique du Kosovo qu'elle considère comme responsable de la situation du pays.
Après plusieurs mois de blocage, c'est Alliance pour un nouveau Kosovo (AKR) qui débloque la situation. Son président Behgjet Pacolli accepte l'offre de la coalition PAN. Avec ses 4 députés, il se voit offrir 5 ministères dont le prestigieux ministère des Affaires étrangères qui est attribué à Behgjet Pacolli. Celui-ci déclare que ce n'est pas un retournement de veste, mais que l'alliance avec la Ligue démocratique du Kosovo était une perte de temps dû à son envie de briguer le poste de Premier ministre du Kosovo[21]. À la suite de cette nouvelle alliance, Korab Sejdiu, député de AKR, annonce sa démission du parti[22].
L'AKR ne peut promouvoir tous ses députés au rang de ministre. En effet, selon le code électoral, les députés qui deviennent ministres doivent quitter leur sièges, et les députés qui quittent leur siège sont remplacés par les suivants de leur liste. Étant donné que l'AKR et la LDK sont présentés aux élections sur une liste commune, la LDK peut espérer récupérer des sièges. Behgjet Pacolli, lors de son entrée en fonction en tant que vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, a été remplacé par un député de la Ligue démocratique du Kosovo[23].
Le , Ramush Haradinaj devient Premier ministre du Kosovo en recevant la confiance de 61 députés sur 120. Autodétermination ainsi que la Ligue démocratique du Kosovo ayant quitté la salle, il n'y a aucun vote contre. Le député Zafir Berisha (NISMA) s'est abstenu pour raison de disqualification par la commission électorale de sa candidature à la mairie de Prizren. Le député met d'ailleurs en garde le gouvernement en leur indiquant qu'il est « Le soixante et unième député de la coalition »[26]
Mouvement à la suite du vote de confiance :
Coalition LAA :
- Behgjet Pacolli (AKR), nommé ministre des Affaires étrangères du Kosovo, est remplacé par Imet Rrahmani (LDK).
- Korab Sejdiu (AKR), élu au sein de la coalition LAA, quitte son parti (AKR), mais reste membre du groupe parlementaire de la Ligue démocratique du Kosovo en tant qu'indépendant.
Le groupe parlementaire de la Ligue démocratique du Kosovo compte donc 27 membres (24 LDK, 2 « Alternativa », 1 indépendant), alors qu'il en comptait 29 après les élections.
Coalition PAN :
- Ramush Haradinaj (AAK), nommé Premier ministre du Kosovo, est remplacé par Nait Hasani (PDK)
- Pal Lekaj (AAK), nommé Ministres des infrastructures du Kosovo, est remplacé par Bekë Berisha (AAK)
- Rrustem Berisha (AAK), nommé Ministre des forces armées du Kosovo, est remplacé par Gani Dreshaj (AAK)
- Enver Hoxhaj (PDK), nommé vice-Premier ministre du Kosovo, est remplacé par Enver Hoti (NISMA(en))
- Fatmir Limaj (NISMA(en)), nommé Ministre des transports et des télécommunications du Kosovo, est remplacé par Fadil Beka (PDK)
La coalition PAN compte donc 39 membres (24 PDK, 9 AAK, 6 NISMA(en)). Le PDK gagne un siège au profit de l'AAK.
↑(en-US) « Ky është sondazhi sipas të cilit Vetëvendosje është partia e parë në Kosovë (Dokument) - Periskopi », Periskopi, (lire en ligne, consulté le )