La situation juridique de Paris était toujours régie par la loi du , le préfet étant l'organe exécutif du département de Paris. Dans les faits, suivant l'esprit de la loi du 28 pluviôse an VIII qui déterminait le statut de Paris, l'administration était représentée par un préfet, la police aussi, le gouvernement nommait les maires d'arrondissement. Sous la Troisième République, il existait une assemblée sans pouvoirs réels de 80 membres élus dans les 80 quartiers administratifs (4 par arrondissement), le conseil municipal de Paris, coexistant avec le conseil général de la Seine. À la tête de chaque arrondissement, un maire et ses adjoints sont nommés par le président de la République. Le conseil municipal élit son président, avec un rôle purement honorifique.
Le , après plusieurs propositions de loi depuis 1973 et une année de travaux préparatoires et de débats, est votée la loi modifiant le régime de la ville de Paris[2]. Paris est alors dotée d'un double exécutif : le maire et le préfet, ce dernier ayant pouvoir de police. Les conseillers, au nombre de 109, sont élus au suffrage universel direct dans chaque arrondissement, puis élisent le maire. Le Conseil de Paris conserve son double rôle de conseil municipal et de conseil général. Dans chaque arrondissement est formée une commission d'arrondissement, composée, à parts égales, des conseillers élus dans cet arrondissement, d'officiers municipaux nommés par le maire et de membres élus par le Conseil de Paris parmi les personnalités ou représentants locaux. Ces commissions se réunissent dans la mairie de l'arrondissement qui devient une mairie annexe, mais sans maire d'arrondissement[3].
Organisation
Pour cette première élection municipale depuis la loi du , les 20 arrondissements de la capitale sont divisés en 18 secteurs de vote. Chaque arrondissement forme un secteur municipal, à l'exception des 1er et 4e arrondissements, d'une part, et des 2e et 3e arrondissements, d'autre part, qui forment respectivement les 1er et 2e secteurs.
Reflet d'une grande diversité de courants, entre quatre et six listes de droite s'opposent dans chaque secteur à celles présentées par la gauche unie menées par Henri Fiszbin (PCF) et celles des écologistes, qui sont menées par Brice Lalonde.
Dès le premier tour, les listes conduites par Jacques Chirac devancent celles de Michel d'Ornano dans 11 des 17 secteurs ; dans le 5e secteur (7e arrondissement), la majorité présentait une liste unique.
Après le second tour, Jacques Chirac remporte 54 sièges de conseillers sur 109, la gauche en obtient 40 et les giscardiens en ont 15. La gauche arrive en tête des suffrages exprimés dans six arrondissements (3e, 11e, 13e, 18e, 19e et 20e), la droite dans les 14 autres. Le succès de la droite tient au fait que, mis à part les secteurs remportés par la gauche et ceux où elle est très majoritaire, il ne reste que trois secteurs où les scores sont voisins et si 2 884 électeurs (soit 0,2 % du corps électoral) avaient voté pour le candidat de gauche au lieu de voter pour le candidat de droite (1 222 du secteur 1 + 602 du secteur 8 + 1060 du secteur 10), alors la droite aurait tout de même eu la majorité avec 55 conseillers et la gauche 54[4].
Résultats par secteur (listes majoritaires au second tour)[4] :
Élisabeth Dupoirier, « Une ou deux droites à Paris ? Les élections municipales de 1977 et la restructuration du bloc conservateur », Revue française de science politique, 27-6, 1977, p. 848-883.
Philippe Nivet, Le Conseil municipal de Paris de 1944 à 1977, éditions de la Sorbonne, 1994.