Les élections municipales sud-africaines du se concrétisent par la nette victoire du Congrès national africain dans 7 des 9 provinces et l'affirmation de l'Alliance démocratique comme premier parti de l'opposition nationale après ses victoires dans la ville du Cap et dans plusieurs municipalités du Cap-Occidental. Vingt-et-un millions d'électeurs sud-africains sont appelés à voter.
État des lieux
Les élections municipales de 2006 se déroulent dans un paysage électoral différent de celui des précédentes élections de 2000. Le Nouveau Parti national (NNP), cofondateur de l'Alliance démocratique, a disparu après son alliance et sa fusion dans le congrès national africain (ANC). Le parti démocratique, autre cofondateur de l'Alliance démocratique, a lui aussi disparu mais son électorat est resté fidèle au nouveau parti qui avait été créé avec le NNP.
L'ANC, qui contrôle les six grandes métropoles du pays, parmi lesquelles Johannesbourg, Le Cap (conquise en 2002 grâce au ralliement du NNP) et Durban, est très largement favori à ce scrutin. Sa position au Cap est cependant fragile car il n'a pas conquis cette ville par la voie électorale mais par un changement d'alliance.
L'Afrique du Sud connaît une grave crise sociale et les élections se déroulent dans un climat de contestation, notamment dans les townships contre le manque de services de base (eau potable, installations sanitaires)[1]. La lutte contre la corruption est également l'un des principaux enjeux des élections, dans un pays où des millions de personnes vivent dans la pauvreté et où le niveau de vie ne s'est guère améliorée depuis les élections générales sud-africaines de 1994. L'ANC est d'ailleurs en proie à de nombreux scandales de corruption affectant ses dirigeants nationaux, provinciaux ou communaux. Dans son rapport annuel de 2005, la commission du service public souligne notamment 582 cas de malversations décelés pour la seule année 2004 dans les services gouvernementaux (pour un montant équivalent à 2,53 millions d'euros). Les municipalités et les gouvernements provinciaux sont en particulier considérés comme vulnérables à la corruption[1].
Taux de participation
Le taux de participation est de 46 % pour 21 millions d'électeurs inscrits.
Résultats généraux
Avec 66 % des voix exprimées, le Congrès national africain remporte une large victoire mais perd le contrôle de la métropole du Cap[2].
En obtenant 16 % des suffrages, l'Alliance démocratique s'affirme et reprend Le Cap avec 41 % des voix contre 37 % à l'ANC et 10 % aux Démocrates-indépendants, ces derniers, et d'autres plus petits partis représentés au nouveau conseil municipal, étant favorables à une coalition avec l'Alliance démocratique. Cette dernière réalise également de bons résultats dans d'autres métropoles telles Tshwane (30,69 %) et la métropole Nelson Mandela (24 %).