Il est vice-président puis secrétaire général à partir de 1927 de l'Entente internationale des partis radicaux et démocratiques, une organisation internationale fondée en 1924, dans le contexte de l'arrivée au pouvoir du Cartel des gauches. Elle est présidée par Fernand Bouisson puis à partir de 1927 par le Danois Ivar Berendsen. Les Français y jouent un rôle majeur. Ils sont membres du parti radical mais aussi des républicains-socialistes et des socialistes indépendants ; ils sont tous partisans de « l'esprit de Genève », de la politique étrangère favorable à la Société des nations (SDN). L'activité de l'Entente se traduit par des réunions annuelles, un congrès et une réunion du comité directeur. L'Entente a une section française, le comité français de coopération démocratique internationale, présidé par Bouisson puis par Borel[2],[3].
Membre du Conseil de l'Université depuis 1920, Émile Borel en devient vice-président. C'est également à lui qu'on doit la création en 1922 de l'Institut de statistique de l'université de Paris (ISUP), la plus ancienne école de statistique en France.
Il est par ailleurs en 1923-1924 président de la Confédération des travailleurs intellectuels (CTI).
Émile Borel crée en 1928, avec le soutien financier des Rockefeller et des Rothschild, le Centre mathématique qu'il nomme Institut Henri-Poincaré (où se trouve maintenant le Centre Émile Borel), et qu'il dirige pendant trente ans.
Borel fait adopter par le Parlement l'institution du Sou des laboratoires destiné à les équiper, et prélevé sur les bénéfices industriels, en même temps que la taxe d’apprentissage.
Émile Borel est membre de l'Académie des sciences, élu en 1921, vice-président en 1933, puis président en 1934.
En 1936, avec Jean Perrin et Jean Zay, il participe à la création de l'organisation d'État de la Recherche, devenue ensuite le CNRS.
Dans une intervention à l'Académie des sciences, Émile Borel s'en prend au préjugé consistant à croire irrationnel de prendre un billet de loterie. L'achat du billet ne change pas réellement l'existence de celui qui le prend, explique-t-il, tandis que s'il gagne — bien qu'il ait très peu de chance que cela se produise — cette vie en sera changée du tout au tout. Il ne s'agit au fond que d'une sorte de version en modèle réduit du pari de Pascal, mais insistant sur le fait que « l'utilité d'un aléa ne se confond pas en général avec son espérance mathématique ». Au cours de la même séance, il montre qu'il est tout aussi rationnel de payer pour acheter du risque (cas du billet de loterie) que de payer pour en éviter (cas de l'assurance).
En mémoire d'Émile Borel
La Ville de Saint-Affrique, où Émile Borel est né, perpétue la mémoire du scientifique : sa tombe, au cimetière de Saint-Affrique, est fleurie chaque année par la mairie.
Le maire de Saint-Affrique Sébastien David, a lancé une série d'actions en sa mémoire : réception en 2022 d'une délégation de l'Institut Henri Poincaré fondé par Borel, exposition sur Borel au musée de marionnettes de Saint-Affrique[5], et à la maison de la mémoire du Pays Saint-Affricain, entretien et fleurissement de sa tombe[6], dates anniversaires importantes[7], commission municipale Émile Borel du Conseil municipal des jeunes, création d'un quartier nouveau de Saint-Affrique Espace Émile Borel sur les anciens garages Sénégas Cabanel.
Leçons sur les fonctions de variables réelles et les développements en séries de polynômes (1905)
Leçons sur la théorie de la croissance professées à la faculté des sciences de Paris, Gauthier-Villars (Paris), 1910, Texte en ligne disponible sur IRIS
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Louis de Broglie, Notice sur la vie et l'œuvre de Émile Borel, Paris, Institut de France, 1957
Évelyne Diebolt et Emmanuel Naquet, « Émile Borel », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 388-389 (ISBN978-2846211901)
Simon Epstein, Les Dreyfusards sous l'Occupation, éd. Albin Michel, 2001.
Camille Marbo (pseudonyme littéraire de sa femme Marguerite Borel), À travers deux siècles, souvenirs et rencontres (1883-1967), Paris, Grasset, 1967.
« Émile Borel », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
Jean-Michel Guieu, L'engagement européen d'un grand mathématicien français : Émile Borel et la coopération européenne des années vingt aux années quarante, Bulletin de l'Institut Pierre-Renouvin, 1998, no 5. (Consulter en ligne)