Émile Poulat est né le à Lyon dans une famille catholique. Il est âgé de vingt ans, quand le régime de Vichy pactise avec l’occupant nazi. En 1943, obligé de partir en Allemagne pour effectuer le service du travail obligatoire (STO) qu’encouragent les évêques, il refuse et entre dans la clandestinité, change de nom et enseigne les lettres dans un collège de Saint-Gervais (Haute-Savoie)[3]. La guerre terminée, Émile Poulat est ordonné prêtre le et milite pour la position des prêtres-ouvriers insoumis à Rome. En 1955, il quitte le clergé et se marie avec Odile Poulat.
Directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, il est ensuite directeur de recherche au CNRS et historien de l'Église catholique contemporaine[6]. Il est en outre directeur et membre des comités de rédaction de plusieurs revues, dont Politica hermetica[7]. Ses recherches portent surtout sur le conflit entre culture catholique et culture moderne dans l'histoire du catholicisme contemporain[7]. Il s’est spécialisé sur la question de la crise moderniste et s'est également intéressé à l'antimaçonnisme, l'antijudaisme et la laïcité.
En 2008, il publie chez Desclée de Brouwer France chrétienne, France laïque. Ce qui meurt et ce qui naît. Il s'agit d'une série d'entretiens avec Danièle Masson qu'il présente comme son testament « intellectuel et spirituel »[8].
En parallèle de sa carrière universitaire, il souscrit aux intentions de la communauté Sant’Egidio fondée en 1968 à Rome.
Publications
Études sur la tradition française de l'Association ouvrière, Éd. de Minuit, 1955.
Les cahiers manuscrits de Fourier, Éd. de Minuit, 1957.
Priests and Workers, An Anglo-French Discussion, SCM Press, 1961.
Le journal d'un prêtre d'après-demain (1902-1903) de l'Abbé Calippe, Casterman, 1961.
Histoire, dogme et critique dans la crise moderniste, Casterman, 1962, 1979; Albin Michel, 1996.
Naissance des prêtres ouvriers, Casterman, 1965.
Intégrisme et catholicisme intégral, Casterman, 1969.
Les « Semaines religieuses », Université Lyon-II, 1973.
Catholicisme, démocratie et socialisme, Casterman, 1977.
Église contre bourgeoisie. Introduction au devenir du catholicisme actuel, Casterman, 1977.
avec Dominique Decherf, Le christianisme à contre-histoire, Éditions du Rocher, 2003.
avec Dominique Kounkou, Les discriminations religieuses en France, Chrétiens Autrement, 2004.
La question religieuse et ses turbulences, Paris, Berg international, 2005.
(dir.) 1905-2005. Les enjeux de la laïcité, avec Alain Bondeelle, Jean Boussinesq, Alain Boyer, Driss El Yazami, Alain Gresh, Michel Morineau, Émile Poulat, Tariq Ramadan, Joël Roman, Michel Tubiana, L'Harmattan, 2005.
Église contre bourgeoisie, Paris, Berg International, 2006. (réédition)
avec Jean-Pierre Laurant, L'Antimaçonnisme catholique, Paris, Berg international, 2006.
La Séparation et les églises de l'Ouest, L'Harmattan, 2006.
Les diocésaines, La Documentation française, 2007.
France chrétienne, France laïque, entretien avec Danièle Masson, Desclée de Brouwer, 2008.
Aux carrefours stratégiques de l'Église de France, Berg International, 2009.
Scruter la loi de 1905, la République française et la Religion, Fayard, 2010.
L'histoire savante devant le fait chrétien, Parole et Silence, Essais du Collège des Bernardins, 2014.
Le Désir de voir Dieu et sa signification pour la théologie française contemporaine, suivi d’un entretien avec Yvon Tranvouez et François Trémolières, Desclée de Brouwer, 2015.
↑Philippe-Jean Catinchi, « Emile Poulat, historien du catholicisme », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑Émile Poulat, « Aux origines du « Groupe de Sociologie des Religions » et de ses Archives », Archives de sciences sociales des religions, , p. 25–37 (ISSN0335-5985, DOI10.4000/assr.3811, lire en ligne, consulté le )
↑Didier Pourquery, « Emile Poulat : "Sans confiance, la vie en société est impossible" », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑Dominique Casajus, « Émile Poulat, France chrétienne, France laïque. Ce qui meurt et ce qui naît. », dans Archives de sciences sociales des religions, (ISBN978-2-7132-2218-4, lire en ligne), chap. 148