21 février : institution de cours de justice à Madagascar. Démobilisation des vieux soldats dont la plupart sont incorporés dans l’administration comme sokaizambohitra (amis des villages) ou comme antily (vigiles) (instructions du )[2].
7 juillet : au Congrès de Berlin, le représentant britannique lord Salisbury déclare au ministre français Waddington ne plus s’opposer à la présence française en Tunisie à la grande irritation du gouvernement italien qui va dès lors s’efforcer d’obtenir pour lui seul le protectorat de la Tunisie[6]. Lors du Congrès de Berlin, un consul italien tente de briser le monopole de la France sur la construction de lignes télégraphiques en Tunisie en cherchant à obtenir la construction d’une liaison entre Tunis et la Sicile[7].
Juillet : création à Glasgow de la Livingstonia Central Africa Company qui opère dans l’actuel Malawi[9] (African Lakes(en) Company puis African Lakes Corporation en 1894), dont les meilleurs soldats sont recrutés parmi les négriers arabo-swahili et leurs partenaires Yao et Makua.
2 août : la Loi pour la préservation de la Paix (Cape Peace Preservation Act) votée au Cap oblige tous les Africains à rendre leurs armes[10]. En octobre, les Sothos refusent de s’exécuter, et la « guerre des fusils » éclate (1879-1881). Le gouverneur en prend prétexte pour déclarer une partie du Basutoland ouverte à la colonisation blanche, ce qui déclenche une insurrection conjointe des Sothos, des gens du Transkei et du Grikaland. L’armée britannique doit se résigner à un compromis en avril 1881 : les Sothos conservent leurs institutions, leurs terres et leurs armes, ces dernières à condition de demander une licence et de verser une compensation au gouvernement du Cap[11].
28 août, Égypte : sous la pression de ses créanciers, le khédive Isma'il nomme Nubar Pacha à la tête d’un gouvernement dans lequel un Français et un Anglais, membres de la commission de la dette, sont contrôleurs généraux[12].
22 septembre : les troupes françaises, conduites par le lieutenant-colonel Reybaud, fortes de 585 hommes, équipées de 4 canons et 80 chevaux affrontent pendant plusieurs heures les troupes du roi Niamodi Sissoko du Royaume de Logo à Sabouciré (actuellement commune de Logo) sa capitale, située sur la rive gauche du fleuve Sénégal à 25 km de Kayes. Après cinq heures de combat, les Français dominent militairement et gagnent la bataille qui fait 13 morts et 51 blessés chez les Français et 150 morts chez les Khassonkés, dont le roi Niamodi Sissoko[13]. Cette bataille marque le premier acte de résistance contre la pénétration coloniale française sur le territoire de l'actuel Mali.
Une école de l’Alliance israélite universelle est fondée à Tunis avec l’aide financière de l’Association anglo-juive[18]. Il s’ouvre une période de tolérance religieuse, le beyMohamed Sadok faisant don de terres pour la construction d’une synagogue.
5 janvier, Mexique : premier numéro du journal La Libertad. Justo Sierra(es) et un groupe d’intellectuels y développent le concept de politique scientifique (1878-1884)[20]. Ils proposent, pour mettre fin aux désordres, d’adopter des réformes constitutionnelles visant à renforcer les prérogatives et à prolonger le mandat du président afin de rapprocher le régime d’une dictature.
10 février : paix du Zanjón entre l’Espagne et les rebelles cubains[22]. Fin de la « guerre des Dix Ans » à Cuba. La suppression de la représentation de Cuba aux Cortes de Madrid et les monopoles favorisant l’industrie métropolitaine avait déclenché en 1868 une insurrection générale. Les insurgés sont battus. L’Espagne accorde une certaine autonomie à l’île, mais ni l'indépendance ni l’abolition de l'esclavage.
20 mars : le prince Lucien Napoléon-Bonaparte Wyse obtient du gouvernement colombien une concession pour la construction du canal de Panama[23], sur laquelle l’ingénieur Ferdinand de Lesseps prend une option de 10 millions de francs. Des centaines de milliers d'épargnants français, modestes pour la plupart, vont acheter des parts, sur la foi des prospectus et sur la confiance qu’inspire le perceur du canal de Suez.
13 février : traité d’amitié entre les Samoa et les États-Unis qui obtiennent la cession du port de Pago Pago[26]. Enjeu de la rivalité qui oppose Britanniques, Allemands et Américains, les Samoa sont gouvernées par une monarchie incapable de surmonter le chaos créé par la rivalité des impérialismes.
20 mai : à Constantinople, Ali Suavi, hostile au sultan Abdulhamid II, et un groupe composé majoritairement de musulmans des Balkans attaquent le palais Çırağan pour tenter de libérer l'ex-sultan Mourad V et le ramener au pouvoir. Très vite, la réaction s'organise et les forces de l'ordre se dirigent vers le palais : une fusillade nourrie s'engage au cours de laquelle Ali Suavi est tué.
21 novembre : début de la seconde guerre entre les Britanniques et les Afghans (fin en 1880). Shir Ali Khan, troisième fils et successeur de Dost Mohammed Khan, provoque l’hostilité des Britanniques en se montrant bienveillant à l’égard de la Russie. Une mission russe est reçue le 22 juillet à Kaboul et les deux parties s’accordent sur un traité d’assistance militaire. Prétextant du refus de recevoir une mission anglaise le 14 août, les Britanniques, qui n’entendent pas concéder à la Russie le moindre avantage dans la région, prennent l’initiative du conflit. En novembre, les forces armées anglo-indiennes envahissent une nouvelle fois l’Afghanistan par la passe de Khyber[38].
Flux de réfugiés musulmans d’Europe vers l’Asie Mineure[42]. Plus d’un million de musulmans quittent les Balkans, l’Anatolie occupée et le Caucase pour se disperser à travers l’Empire ottoman. Afin de contrôler cet exode, Istanbul crée une Commission des immigrants.
Palestine : fondation d’une colonie d’immigrants juifs venus d’Europe à Petah Tikva (porte de l’espoir)[43].
5 février ( du calendrier julien) : attentat de Véra Zassoulitch contre le général Trepov, chef de la police de Saint-Pétersbourg. Acquittée par le jury le 12 avril ( julien), elle échappe à la police à l’issue du procès grâce à la complicité de la foule[47],[48].
20 février : Léon XIII est élupape (fin en 1903)[49]. Il demande à Bismarck d’ouvrir les négociations pour mettre un terme à la politique du Kulturkampf engagée en mars 1872. Bismarck en profite pour faire la paix avec les catholiques. La plupart des mesures anticléricales sont suspendues dès 1880.
Abordée lors des négociations du traité de San Stefano, la situation des Arméniens émeut l’opinion publique européenne. En mars, Mkrtich Khrimian conduit une délégation arménienne, qui après avoir visité Rome, Paris et Londres, se rend au Congrès de Berlin pour réclamer l’octroi d’un statut semblable à celui instauré au Liban en 1861[50].
11 juin : victoire des libéraux aux élections en Belgique. Le 18 juin, le ministèreFrère-Orban nomme un responsable à l’instruction publique chargé de relancer la politique de laïcisation de l’enseignement primaire interrompue par les catholiques[55].
Les puissances occidentales réduisent le territoire attribué par la Russie à la Bulgarie. La Roumélie orientale reste sous l’autorité politique et militaire du sultan mais obtient l’autonomie administrative.
16 août ( du calendrier julien), Russie : assassinat par Kravtchinski du général Nikolay Mezentsev, chef de la police politique[60]. Devant la multiplication des attentats, le gouvernement renforce les moyens répressifs.
21 octobre, Empire allemand : entrée en vigueur de la loi contre les Socialistes. Bismarck saisit le prétexte d’attentats contre l’empereur pour imposer au Reichstag une loi d’exception (dite du « petit état de siège ») contre les socialistes, qui interdit les groupements socialistes, toute manifestation publique, toute propagande. Les journaux sont saisis, une centaine de militants sont condamnés à des peines d’emprisonnement (1878-1890)[67].
↑Académie de Droit International de la Haye, Recueil Des Cours, 1986 : Collected Courses of the Hague Academy of International Law, Martinus Nijhoff Publishers, , 431 p. (ISBN978-90-247-3644-7, présentation en ligne)
↑Jean-Claude Ceillier, Histoire des missionnaires d'Afrique (Pères blancs) : de la fondation par Mgr Lavigerie à la mort du fondateur (1868-1892), Paris, Karthala Éditions, , 303 p. (ISBN978-2-84586-983-7, présentation en ligne)
↑Gabriel Hanotaux, Le Congrès de Berlin, vol. 47, Revue des Deux Mondes, (présentation en ligne), p. 481-514
↑Paul-Henri-Benjamin Balluet Estournelles de Constant, La politique française en Tunisie; le protectorat et ses origines (1854-1891), Paris, E. Plon, Nourrit et Cie, (présentation en ligne)
↑Joseph-Roger de Benoist, Histoire de l'Église catholique au Sénégal du milieu du XVe siècle à l'aube du troisième millénaire, Karthala Éditions, , 412 p. (ISBN978-2-8111-4177-6, présentation en ligne)
↑Carmen Mc Evoy, La utopía republicana : ideales y realidades en la formación de la cultura política peruana, 1871-1919, Fondo Editorial PUCP, , 467 p. (ISBN978-9972-42-062-7, présentation en ligne)
↑Dustur : aperçu sur les constitutions des états arabes et islamiques, Leiden, Brill Archive, (présentation en ligne)
↑Akshayakumar Ramanlal Desai, Expanding Governmental Lawlessness and Organized Struggles : Violation of Democratic Rights of the Minorities, Women, Slum Dwellers, Press and Some Other Violations, vol. 3, Popular Prakashan, , 330 p. (ISBN978-81-7154-529-2, présentation en ligne)
↑David Scott, China and the International System, 1840-1949 : Power, Presence, and Perceptions in a Century of Humiliation, SUNY Press, , 371 p. (ISBN978-0-7914-7742-7, présentation en ligne)
↑Jean Bruhat, Histoire de l'Indonésie, Presses universitaires de France, (présentation en ligne)
↑Noémı Lévy, Ordre et désordres dans l'Istanbul ottomane, 1879-1909 : de l'état au quartier, Paris, Karthala Éditions, , 347 p. (ISBN978-2-8111-0792-5, présentation en ligne)
↑ a et bThierry Vareilles, Histoire d'attentats politiques : De l'an 44 avant Jésus-Christ à nos jours : Anarchisme, assassinats, attentats, complots, magnicides, régicides, terrorisme et tyrannicides, Éditions L'Harmattan, , 234 p. (ISBN978-2-296-42217-9, présentation en ligne)
↑Marina C. A. Kessels-van der Heijde, Maastricht, Maestricht, Mestreech : de taalverhoudingen tussen Nederlands, Frans en Maastrichts in de negentiende eeuw, Uitgeverij Verloren, , 317 p. (ISBN978-90-6550-713-6, présentation en ligne)
↑Alain R. Bertrand, Transport maritime et pollution accidentelle par le pétrole : faits et chiffres, 1951-1999, Editions TECHNIP, , 146 p. (ISBN978-2-7108-0775-9, présentation en ligne)
↑(pt) Jorge Fernandes Alves, A universidade na república : a república na universidade : a UP e a I República (1910-1926), Porto, Universidade do Porto, , 459 p. (ISBN978-989-8265-90-6, présentation en ligne)