En avril 1934, l'ancien théâtre Plaza est transformé en music-hall par Mitty Goldin, qui choisit de l'appeler ABC « pour être en tête, par ordre alphabétique, des programmes parisiens ». Très rapidement, le nouvel établissement connaît le succès, et devient l'un des plus prestigieux music-hall de Paris[2]. Les plus grands artistes s'y produisent : Marie Dubas (en 1934, 1935, 1948), Fréhel, Georgius, Arletty (elle y monta L'École des veuves de Jean Cocteau en 1936[3],[4]), Édith Piaf (en 1937 elle y gagne sa réputation de grande chanteuse, puis en 1940, 1941, 1942, et en 1951)[N 1], Charles Trenet (en 1938, il y débute triomphalement sa carrière solo), Jean Sablon (en 1939 et 1946) et bien d'autres s'y produisent avant la Seconde Guerre mondiale.
À partir de 1950, Mitty Goldin (qui s'est associé en 1949 avec Léon Ledoux) s'intéresse plutôt à l'opérette et obtient des succès avec La P'tite Lili (avec Eddie Constantine et Édith Piaf), et surtout La Route fleurie de Francis Lopez (avec Georges Guétary et Bourvil). Léon Ledoux reste seul directeur en 1955. À la fin des années 1950, le music-hall traverse une crise.
La grande Amália Rodrigues y chante en 1962 faisant sensation !
Juliette Gréco s’y produit plusieurs semaines à guichet fermé, en . Cette série de concerts est l’occasion pour la chanteuse d’enregistrer le second album « en public » de sa discographie (après l’album « en public » à l’Olympia 1955).
Léo Ferré s'y produit en récital[N 3] de à , peu avant que la salle ne ferme en 1964.
En , l'ABC est transformé en salle de cinéma. Il cesse définitivement son activité en . Entièrement démoli, le site abrite aujourd'hui un magasin d'articles de puériculture.
↑Terme consacré pour désigner alors dans un spectacle de music-hall, la dernière attraction avant l'entrée en scène de l'artiste vedette.
↑C'est-à-dire sans aucune première partie, alors qu'il était d'usage d'en avoir une au music-hall.
Références
↑« Aujourd'hui ouverture du Théâtre A.B.C. », Le Matin, , p. 6 (lire en ligne)
↑Chantal Brunschwig, Louis-Jean Calvet et Jean-Claude Klein, Cent ans de chanson française, Éditions du Seuil, coll. Points Actuels, entrée « A.B.C. », p. 9.