En 765, après la mort de Khaled ibn Hamid, Abou Qurra est proclamé calife c'est-à-dire souverain spirituel et temporel par les membres de sa tribu[4] qui avait pris le pouvoir dans tout le Maghreb central[3].
Il prend d'abord Tobna à la tête de 40 000 cavaliers[6]et fantassins, ainsi que 6000 ibadites menés par Ibn Rustom et des troupes Sanhaja puis assiège la ville de Kairouan en Tunisie. Toutes les tribus Berbères sont alors placées sous son commandement[3]. Ibn Rustom, qui avait comme épouse une femme des Banou Ifren et se trouvant être le seul Persan de cette armée, se voit également proclamé imam par les Banou Ifren et leurs voisins les Maghila[3],[1]. Vers 778, ce dernier remplace Abou Qurra et fonde le royaume de Tahert. Il saisit alors les biens en possession des Abbassides et fait tuer Ibn Hafs al-Azdi (surnommé Hezarmard[3] durant le siège de cette ville[7]. Abou Qurra et les Banou Ifren se retirent après cette victoire pour retourner dans leur royaume de Tlemcen. Après cette victoire, Abu Qurra abandonne le kharidjisme et le pouvoir en raison des divisions internes des berbères[3].
En réaction au siège de Kairouan, Yazid ibn Hatem envahit le Maghreb et fait châtier ses habitants[3] : les Banou Ifren perdront des centaines de milliers de cavaliers dans cette nouvelle guerre[3] contre les Omeyyades et les Abbassides[10],[11]. Ces derniers se retrouvent privés des meilleurs dresseurs de chevaux à cause de l'entreprise d'Abou Qurra[12],[13].
Il faut attendre 50 ans pour que la deuxième plus grande révolte kharidjite menée par Abu Yazid de la tribu des Banou Ifren voie le jour pour combattre et mettre fin aux Fatimides[3].
Notes et références
↑ a et b(en) Jamil M. Abun-Nasr, A History of the Maghrib in the Islamic Period, Cambridge University Press, (ISBN978-1-316-58334-0, lire en ligne)
↑Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères, traduit par Baron Slane, éd. Berti, Alger, 2003, pp. 848-849