L’Académie des sciences et lettres de Montpellier est une société savante de Montpellier fondée en 1846 dans la succession de la Société royale des sciences de Montpellier, créée en 1706. Elle siège en l’hôtel de Lunas.
Histoire
Première fondation
La société royale des sciences de Montpellier est fondée en 1706 par lettres patentes du roi Louis XIV« comme extension et partie de l’Académie parisienne » (l'Académie des sciences créée peu avant) « afin qu'elles constituent ensemble un seul et même corps ». « Il nous a été montré, écrit le roi, que Montpellier ne pouvait être tenue pour plus digne de notre prédilection, tant elle est fameuse depuis longtemps par un grand nombre de savants érudits en toutes les sciences ». Les « trois premiers fondateurs », dit Édouard Roche[1], sont François de Plantade, François Xavier Bon et Jean de Clapiès[2].
La société publie des mémoires, elle fait des échanges de travaux avec l'académie parisienne. Elle fonde à Montpellier deux laboratoires de recherche et d'enseignement confiés à des savants reconnus, l'abbé Bertholon, chargé des travaux de physique, et Jean-Antoine Chaptal, chargé des travaux de chimie. Un observatoire d'astronomie est construit en haut de la tour de la Babotte.
En 1795, la Société libre des sciences et belles lettres de Montpellier est créée pour prendre le relais de la Société royale, avec des compétences élargies. Mais « victime des turbulences politiques inhérentes au XVIIIe siècle et de ses propres dissensions, la Société périclita lentement pour disparaître d'elle-même le , avant de renaître, en »[3], sous le nom d'Académie des sciences et lettres de Montpellier. Les fonds précédents ayant disparu, l'académie doit reconstituer une bibliothèque.
L'académie siège successivement place de la Canourgue (1846–1890), au palais universitaire (1891–1963) et dans l'hôtel de Lunas (depuis 1963).
Organisation et activités
L'académie comprend actuellement quatre-vingt-dix membres titulaires, vingt membres honoraires et quarante-deux membres correspondants qui proviennent du milieu universitaire ou socio-économique. Elle comprend trois sections de trente membres consacrées aux sciences, aux lettres et à la médecine. Elle a pour but la diffusion de la connaissance et de la culture et la participation à la réflexion tant sur le plan scientifique que social et éthique. Elle s'intéresse aux progrès des sciences dans leurs aspects fondamentaux aussi bien qu'appliqués. Les sciences humaines et littéraire font aussi partie de ses préoccupations. Elle correspond avec plus de deux cents sociétés et académies françaises et étrangères.
L'essentiel de l'activité est constitué par des communications lors des séances privées du lundi, communes aux trois sections depuis 1970. Certaines conférences sont publiques avec un rythme au moins mensuel.
La bibliothèque de l'académie comporte 40 000 volumes. Elle est hébergée et gérée depuis 1921 par la bibliothèque interuniversitaire de Montpellier sous la responsabilité d'un conservateur détaché et de ses propres bibliothécaires.
Histoire de l'Académie des sciences et lettres de Montpellier en deux tomes, publiée en 2003 et comprenant précisément :
Junius Castelnau et Eugène Thomas, Société royale des Sciences de Montpellier suivi de Société Libre des sciences et belles-lettres de Montpellier, Phénix Éditions, 308 p. + planches photos + préfaces — Reprise de l’édition de 1858.
Hubert Bonnet et André Thévenet, L’Académie des sciences et lettres de Montpellier de 1846 à nos jours, coll. « Louis Bourdiol », Phénix Éditions, 220 p..
Jean-Michel Faidit, « La Société Royale des Sciences de Montpellier », dans Règlements, usages et science dans la France de l’absolutisme (colloque du tricentenaire de la réforme de l’Académie des Sciences, , Paris), Institut de France, Académie des Sciences, Paris, Éd. Tec & Doc, 2002, p. 255–264.