Al-Ittihad (arabe : الاتحاد, hébreu : אל-אתיחאד, litt. L'Union) était un journal en arabe israélien, basé à Haïfa. Considéré comme le média en arabe le plus important d'Israël[1], il est détenu par le Maki (parti communiste israélien), et fut dirigé jusqu'à son décès le par un ancien représentant à la Knesset du Maki/Hadash, Ahmad Sa'd[2].
Histoire
Le journal fut fondé en 1944 par Emile Toma, Fu'ad Nassar et Emile Habibi[1]. Sa première édition fut publiée le de la même année. Emile Habibi dirigea le journal jusqu'en 1989[1],[3].
Les autorités britanniques interdirent le journal en . En juillet, des membres de la LLNP d'Haïfa contactèrent le parti Mapam, lui demandant de presser les autorités israéliennes afin d'obtenir une licence afin de reprendre la publication du journal[6]. L'Al-Ittihad était le seul journal en arabe pré-étatique à continuer à être publié après l'indépendance d'Israël. Le , il obtient son autorisation de reparution par les autorités israéliennes et , par la suite, il déménagea dans un nouveau bâtiment sur la Rue Al-Hariri Dans les années après l'indépendance, lorsque les Arabes israéliens étaient soumis aux aléas de gestion de gouvernement militaire (régime qui fut maintenu jusqu'à la fin de l'année 1966) , le journal fut interdit dans certaines zones[7]. Il fut par la suite interdit en Cisjordanie[8].
En 1953, l'Al-Ittihad et le Kol HaAm, son journal frère en hébreu, publièrent un article controversé sur la Guerre de Corée, qui entraina leurs fermetures pour 15 jours sur ordre du ministre des Affaires internes, Israel Rokach. Les journaux déposèrent une requête devant la Cour suprême d'Israël, qui statua que les suspensions n'étaient pas correctes et devraient être levées[9]. La Cour a utilisé la Déclaration d'indépendance pour rendre son jugement sur le libre discours, utilisant ainsi pour la première fois cette déclaration comme instrument d'interprétation[9]. Ce qui fut connu par la suite sous le nom de « décision Kol HaAm » constitua un précédent indiquant que les journaux ne pouvaient être fermés que s'ils constituaient un danger « quasi certain » pour la sécurité nationale[10].
Alors que d'autres journaux communistes perdirent une grande partie de leur lectorat après la guerre de 1956, l'Al-Ittihad fut capable de rebondir, regagnant son lectorat d'avant cette guerre dès 1961. En 1961, le lectorat de son édition du vendredi était deux fois plus important que celui du Kol HaAm, en dépit du fait que les Arabes ne représentent que 11,3 % de la population du pays, et que le taux d'alphabétisation était généralement plus faible dans la communauté arabe. Le lectorat du journal continua à croître graduellement encore[11]. Initialement hebdomadaire, le journal devint par la suite bihebdomadaire, puis quotidien en 1983[1].
En 1988, le gouvernement ordonna à nouveau sa fermeture pour une semaine, six jours avant la Journée de la Terre[12],[13],[14].
En raison de difficultés financières, le journal déménagea dans les quartiers du Hadash à Beit HaYedidut, à Nazareth, puis retourna à Haïfa dans un bâtiment sur HaMaronitim Rehov[1]. En 2006, l'équipe préparait son retour dans ses locaux de l'Al-Hariri Rehov[1], mais le bâtiment fut touché par une roquette durant le Conflit israélo-libanais de 2006 et sévèrement endommagé[2].
Journalistes
Parmi les journalistes ayant écrit dans l'Al-Ittihad, on pouvait trouver :
↑(en) Beinin, Joel. Was the Red Flag Flying There?: Marxist Politics and the Arab-Israeli Conflict in Egypt and Israel, 1948-1965. Berkeley: University of California Press, 1990. p. 42-43.
↑(en) Beinin, Joel. Was the Red Flag Flying There?: Marxist Politics and the Arab-Israeli Conflict in Egypt and Israel, 1948-1965. Berkeley: University of California Press, 1990. p. 48, 50, 52.
↑(en) Asʻad Ġānim, The Palestinian-Arab minority in Israel, 1948-2000: a political study, (ISBN0-7914-4997-1, lire en ligne), p. 20
↑(en) Beinin, Joel. Was the Red Flag Flying There?: Marxist Politics and the Arab-Israeli Conflict in Egypt and Israel, 1948-1965. Berkeley: University of California Press, 1990. p. 241.
↑(en) Zachary Lockman, Intifada: the Palestinian uprising against Israeli occupation (ISBN0-89608-365-9, lire en ligne), p. 215.
↑Dan Fisher, « Most instigators of Israel unrest believed jailed », St. Petersburg Times, , p. 18a :
« In another action, which was seen as a sign of official concern over protests called for next week, Prime Minister Yitzhak Shamir ordered Al Ittihad, the Arabic-language newspaper of the Israeli Communist Party, closed for a week...Such closures are relatively common on the West Bank, but Thursday's order against Al Ittihad was believed to be only the second since 1954 involving an Israeli publication. Israel Radio said that Shamir, in his capacity as acting interior minister, issued the order after the newspaper published articles considered likely to encourage activity endangering public safety. This referred to the Communist Party's support of a proposed general strike next week by Israel's 700,000 Arab citizens. The strike would be a show of solidarity with restive Palestinians in the West Bank and Gaza Strip. »
↑Sadia Agsous, Langues et identités : l’écriture romanesque en hébreu des palestiniens d’Israël, (lire en ligne), p. 109