Albert Breton naît dans un village du Pas-de-Calais au sein d'une famille pieuse d'agriculteurs dont il est le cinquième enfant. Sentant tôt la vocation, il entre à dix ans au petit séminaire de Maquetra près de Boulogne-sur-Mer. Après la fin de ses études secondaires, il entre en 1899 au grand séminaire d'Arras, puis le au séminaire des Missions étrangères de Paris, alors que le climat anti-clérical de la Troisième République est délétère. Il y est ordonné prêtre le , fête de saint Pierre et saint Paul[2].
Première mission au Japon
Il prend le bateau le suivant pour la mission d'Hakodaté au Japon pour laquelle il est envoyé par ses supérieurs. Il arrive au port de Yokohama le et il est reçu par Mgr Berlioz[3] à Sendai. Il apprend la langue pendant trois ans, tout en étant vicaire puis curé dans des paroisses d'Aomori. Cette ville brûle en et son église est totalement détruite. Deux mois plus tard, il est atteint de poliomyélithe. Il en gardera des séquelles toute sa vie[2].
Mission en Californie
En 1912, il obtient la permission de se rendre en Californie (Los Angeles et San Francisco surtout) pour s'occuper des petites communautés japonaises émigrées[4]. En 1915, il se fait aider par quatre jeunes filles japonaises qui lui sont envoyées du Japon pour gérer des petites écoles et orphelinats pour enfants de familles japonaises émigrées sur la côte pacifique[5]. Ces jeunes filles originaires du diocèse de Nagasaki seront le premier noyau de la congrégation des sœurs de la Visitation fondée par lui. Pendant cette période du début de la Première Guerre mondiale, l'empire du Japon combattait notamment aux côtés de l'Empire britannique pour étendre sa propre influence en Asie et en Chine, tandis que les États-Unis n'interviendront qu'en 1917.
Il s'installe à Omori dans la banlieue de Tokyo et s'occupe de sa congrégation naissante qui travaille dans des écoles enfantines, des hospices et un orphelinat. La congrégation est reconnue canoniquement en 1926. En 1930, le père Breton est nommé représentant des missions japonaises à l'Assemblée générale des MEP. À son retour, il est nommé par Mgr Rey curé de la petite communauté de Hongo et le il est nommé évêque de Fukuoka, succédant à Mgr Thiry. Il est sacré à Tokyo le par Mgr Chambon[6].
Évêque
Pendant ses dix ans d'épiscopat, Mgr Breton fait construire des églises, des petites écoles, fonde de nouveaux postes missionnaires. Il fait venir des prêtres sulpiciens du Canada pour ouvrir un grand séminaire dans son jeune diocèse.
Il doit donner sa démission le , alors que son énergie n'est pas entamée. En effet, le pays est signataire depuis du pacte tripartite (marquant l'alliance de l'Allemagne, de l'Italie et du Japon) et le gouvernement impose la surveillance des étrangers a fortiori les citoyens des puissances qui ont été défaites par le Reich, tandis que l'empire du Japon renforce sa mainmise en Asie[7]. Il est donc interdit aux évêques de nationalité étrangère de continuer leur œuvre. C'est le supérieur japonais du grand séminaire de Fukuoka qui devient administrateur apostolique du diocèse (il sera consacré évêque en 1944). Le , jour de l'attaque de Pearl Harbour, qui marque l'entrée en guerre des États-Unis. Mgr Breton est arrêté par la police japonaise et détenu jusqu'au . Il s'occupe de ses religieuses à sa sortie.
En 1947, il est soigné d'une grave crise cardiaque dans un hôpital tenu par sa congrégation. En , il s'installe dans leur maison-mère à Kamakura. Il meurt le . Il est enterré au cimetière des sœurs[2].