Le père d'Albert Mummery, William Rigden Mummery[1], est tanneur et maire de Douvres. Son activité de tanneur est suffisamment prospère pour permettre à Albert Mummery de s’intéresser à l'alpinisme et à l'étude de l'économie. Il devient ami avec John A. Hobson. Ils collaborent à The Physiology of Industry (1889), qui théorise un interventionnisme économique pour lutter contre les dépressions liées à un excès d'épargne[2]. Il se maria avec Mary Petherick(en) en 1883 qui l'accompagna dans certaines de ses ascensions.
Alpinisme
À quinze ans, Mummery découvre les Alpes en 1871 avec les falaises de Via Mala et les neiges du col Théodule entre Zermatt et Le Breuil. Il commence à faire des ascensions avec des guides comme Alexander Burgener, J. Petrus and A. Gentinetta. Après son succès à l'arête de Zmutt en 1879, il réussit en 1881, à quelques jours d'intervalle, l'ascension de l'aiguille Verte par le versant de la Charpoua et le Grépon. Par la suite avec ses compagnons, William Cecil Slingsby et J. Norman Collie, il révolutionne la pratique de l'alpinisme en grimpant « sans guides », notamment le Grépon en 1892 et l'aiguille du Plan en 1893. Il considère avant tout la beauté de la voie empruntée et sa difficulté, sentiment qui l'amène à gravir le Cervin par des variantes plus difficiles que la voie principale, qu'il considérait comme trop facile.
Il raconte les exploits de ses grandes premières dans un livre fameux, Mes escalades dans les Alpes et le Caucase (1895).
Il disparaît le avec les deux porteurs, emporté par une avalanche alors qu'il fait une reconnaissance de la face Rakhiot. Les corps n'ont jamais été retrouvés[5]. La première ascension du Nanga Parbat est finalement réussie par Hermann Buhl en 1953, après 31 décès dans des tentatives d'ascension. Hermann Buhl considère Albert Mummery comme l'un des plus grands alpinistes de tous les temps[6].
Mes escalades dans les Alpes et le Caucase
Paru en Angleterre en 1895 sous le titre My climbs in the Alps and Caucasus, sorti en France en 1903, ce livre a eu une grande influence sur la littérature alpine d'avant-guerre. Une version abrégée a été publiée sous le titre Le Roi du rocher. Le chapitre V du livre qui raconte l'ascension de l'arête du Diable (Teufelsgrat) au Täschhorn a été rédigé par sa femme à la demande de Mummery. Elle y décrit non seulement l'expédition, mais critique également le sexisme qui prévalait alors dans le milieu de l'alpinisme.
↑Sylvain Jouty et Hubert Odier, Dictionnaire de la montagne, Arthaud
↑Jules Rouch, Époque contemporaine, tome IV de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 126
↑ a et bJohn Norman Collie, From the Himalaya to Skye
↑(it) Hermann Buhl, È buio sul ghiacciaio, con i diari alle spedizioni al Nanga Parbat, al Broad Peak e al Chogolisa, a cura di Kurt Diemberger, Corbaccio, 2007 (ISBN978-88-7972-871-3), p. 243, 261