En 1962, Aleksandar Petrović est nommé professeur à l’Académie de cinéma, théâtre et télévision de Belgrade. Il tient la chaire de la mise en scène.
En 1969, Aleksandar Petrović est nommé chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres par le gouvernement français, recevant sa décoration des mains d’André Malraux, dernier ministre de la Culture du général de Gaulle. Ce fut la première fois qu’un cinéaste yougoslave était ainsi reconnu.
Pendant de nombreuses années, il a été le président de l’Association des cinéastes yougoslaves. Il a également été un des fondateurs et membre de l’Académie européenne du cinéma et de la télévision.
Membre de la SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques à Paris, Bruxelles et Montréal), il a été en Yougoslavie un des fondateurs de l’Académie des arts et des sciences du cinéma (AFUN-Akademija za Filmsku Umetnost i Nauku) et un des fondateurs et le président du FEST (le Festival des meilleurs films étrangers de Belgrade).
Aleksandar Petrović a été le président ou membre du jury de nombreux festivals nationaux et internationaux (il fut membre du jury du 17e Berlin International Film Festival en 1967 et du Festival de Cannes en 1971).
En 1973 Aleksandar Petrović est renvoyé de l’Académie du cinéma et son passeport lui est confisqué. Il rentre alors dans une période de disgrâce en Yougoslavie qui durera dix-huit ans. Il est considéré une personne dangereuse et gênante pour le régime. n’est que dans les années 1990 que le Tribunal lui donnera officiellement raison en concluant qu’il s’agissait d’une « inacceptable disqualification politique». Aleksandar Petrović précisera que c’était une machination politique qui le visait personnellement. Son statut d’enseignant sera rétabli.
Aleksandar Petrovic a laissé derrière lui d'innombrables textes. Depuis 1949 jusqu’à la fin de sa vie il a écrit pour de nombreux journaux et revues spécialisées, aussi bien yougoslaves que mondiaux. Durant des années il fut critique de cinéma, essayiste et journaliste. Il est l’auteur de centaines d’articles sur le cinéma et la théorie cinématographique. Vers la fin de sa vie Aleksandar Petrović écrit aussi des articles sur la politique et s’engage activement pour la démocratie. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (57e division).
Le Festival de films d’auteurs de Belgrade (FAF) a été créé en 1995 en l’honneur d’Aleksandar Petrović. Le grand prix porte son nom du grand prix Aleksandar Saša Petrović.
Engagement politique
En 1973, Petrović est forcé de quitter ses fonctions à l'Académie du film de Belgrade pour des positions jugées trop anticommunistes par le gouvernement. En décembre 1989, il rejoint le Parti démocrate de Serbie, première force politique d'opposition autorisée face au Parti communiste. Aleksandar Petrović a été un des premiers intellectuels à s’opposer à Slobodan Milošević. Il a fondé le Parti libéral au début des années 1990, dont il est resté vice-président jusqu’à sa mort. Il se voulait libéral-démocrate et était opposé aux excès nationalistes et à la guerre.
Aleksandar Petrovic est scénariste de tous ses films qu'il a réalisé et :
1981 Benya le roi ou le Cavalier rouge était un projet cinématographique très ambitieux. Alexandar Petrovic en avait signé le scénario d'après Isaac Babel et devait le réaliser. Projet très ambitieux, la production a été difficile à monter, Petrovic est remplacé par Ivan Passer, le casting alors était particulièrement alléchant : David Bowie (succédant à Richard Dreyfuss) et Isabelle Adjani, Jean de Coninck, Jean René Gossart. La production avait commencé pour les extérieurs durant l'hiver et devait reprendre à la fin du printemps. Finalement elle n'a jamais reprise. Coproduction Catherine Winter pour SOFRACIMA Paris et JADRAN FILMS Zagreb. Les costumes avaient été réalisés par Jacques Fonteray.
Le Voleur (Lopov) scénario d’Aleksandar Petrović, d’après le roman de Léonide Leonov, (projet avec les producteurs Dunav film Belgrade, Aria film Genève).
Les mémoires de Leopold Treper (Memoari Leopolda Trepera) scénario Aleksandar Petrovic, (projet avec Trinacra Films, producteur Yves Rousset-Rouard).
Au nom de tous les miens (U ime svih mojih) d’après le roman de Martin Gray, coscénaristes Aleksandar Petrović et Max Gallo, (projet avec Trinacra Films)
Mises en scène de théâtre
1979 : Pseće srce (Cœur de chien), scénario et mise en scène d’Alexandre Petrović, d’après le roman de Mikhaïl Boulgakov, théâtre L’atelier 212 à Belgrade
1982 : Majstor i Margarita (Le Maître et Marguerite), mise en scène et dramaturgie : Aleksandar Petrović, auteur : Mikhaïl Boulgakov, théâtre national de Belgrade
Publications
Skupljači perja - Scénario du film J’ai même rencontré des tziganes heureux
1950-1965 Novi film (1950-1965 Le nouveau film)
Novi film Crni film 1965-1970 (Le nouveau film – film noir 1965-1970)
Sve moje ljubavi – slepi periskopi (Tous mes amours – les périscopes aveugles)
Benja kralj Benja le roi Scénario du film de long métrage inspiré par les nouvelles d’Isaac Babel.
Pseće srce, Majstor i Margarita et Purpurno ostrvo D’après les œuvres de Mikhaïl Afanassievitch Boulgakov. Scénarios pour les films de long métrage et les pièces de théâtre Cœur de chien et Le Maître et Marguerite et l’adaptation de la nouvelle L’île pourpre.
Soko (Le Faucon titre français du film) Scénario écrit en 1977 et inspiré par un poème épique Serbe.
1973. L’année du vampire (1973. Godina vampira) réunit deux scénarios et un synopsis. L’un d’eux est Emmanuelle 2 (Emanuella II). Un autre scénario est Le Baron Vampire (Baron Vampir) et le synopsis John F. Kennedy (Džon F. Kenedi).
Vlastimir Sudar, Portrait de l’artiste en tant que dissident politique : La vie et l’œuvre d’Aleksandar Petrovic (The life and work of Aleksandar Petrovic: A portrait of the artist as a political dissident – INTELLECT, Bristol, INTELLECT, Chicago 2013), sur intellectbooks.co.uk