En il s’engagea comme aviateur dans l'United States Navy Reserve. En il entre à l’école de l’Aéronavale. En il est promu au grade d'ensign (équivalent dans la marine française : enseigne de vaisseau de 2e classe). Fin il est affecté à l’escadrille de chasse VF-6, commandée par le célèbre Edward « Butch » O’Hare, le premier as de l’US Navy de la guerre. Edward O’Hare prend Vraciu comme ailier et lui donne des conseils précieux sur le combat aérien, qui lui sauveront la vie et lui permettront de devenir un as à son tour.
L’escadrille VF-6 est transférée sur l’USS Intrepid. Le , Vraciu abat trois autres bombardiers Betty au-dessus de Kwajalein (île de Roi), suivis par quatre chasseurs au-dessus de l’atoll de Truk le . Ce score de neuf victoires en fait le plus grand as de la VF-6, ce qu’il restera durant toute la guerre.
Le est le jour de gloire d’Alexander Vraciu. Ce jour est passé dans les annales de l’United States Navy sous le nom de « journée du tir aux pigeons ». Ce jour-là, qui ouvre la première bataille de la mer des Philippines, la flotte japonaise de l’amiral Ozawa lance ses avions sur la Task Force 58, commandée par l’amiral Mitscher, chargée de couvrir les débarquements dans l’archipel des Mariannes. C’est une armada aérienne qui fonce sur les navires américains : pas moins de 242 avions, dont 122 chasseurs et chasseurs-bombardiers. Prévenus par leurs radars, les Américains font décoller les Grumman F6F Hellcat, qui prennent position loin en avant pour attendre l’ennemi. Mais les pilotes de la marine impériale japonaise ont perdu de leur superbe. Les vétérans expérimentés ont progressivement disparu dans les durs combats qui, depuis la bataille de la mer de Corail, ont rarement tourné à l’avantage des Japonais. Les nouveaux pilotes ne font plus montre de l’agressivité ni de la valeur technique qui rendaient leurs aînés si redoutables. Leurs avions sont désormais surclassés dans tous les domaines par les appareils américains, et le Grumman F6F Hellcat règne en maître incontesté au-dessus du Pacifique. La bataille s’engage, et c’est un véritable massacre. Les pilotes américains revendiquent 134 victoires. Les Japonais admettront la perte de 145 appareils. L’United States Navy ne déplore la perte que de 26 appareils. La réussite de l’escadrille VF-16 du Lexington domine les autres. Ses 24 pilotes sont crédités de 44 victoires, sans aucune perte. Les pilotes reviennent à bord du porte-avions, très exaltés. Leurs récits sont fantastiques. Les victoires multiples ne se comptent plus. Mais un pilote surpasse encore les autres. C’est Alexander Vraciu.
Il a intercepté une formation de bombardiers en piquéYokosuka D4Y « Judy » et en a abattu six en quelques minutes[2]. Après son appontage sur le Lexington, les armuriers découvrirent qu’il n’avait tiré que 360 balles. En moyenne, chacune de ces six victoires avait été obtenue par une rafale de moins de cinq secondes[3].
Le palmarès de Vraciu passe de 12 à 18 victoires confirmées. Le lendemain, alors qu’il escorte des bombardiers, il remporte une 19e victoire et devient l’as no 1 des unités embarquées de l’United States Navy. Pour cet exploit, Vraciu est nommé pour la Médaille d’Honneur. Cependant, quand la proposition atteint le bureau de l’amiral George D. Murray[4] au Quartier Général de la flotte du Pacifique à Hawaï, la décoration a été ramenée à une Navy Cross.
Peu après, Vraciu est renvoyé aux États-Unis pour faire la promotion des obligations de guerre. Il y épouse sa petite amie Kathryn Horn, qui lui donnera trois filles et deux fils après la guerre. Plus tard en 1 944, Vraciu parvient à obtenir un nouveau tour d’opérations dans le Pacifique. Cette fois il vole avec la VF-20. Après seulement deux missions, en il est abattu par la défense anti-aérienne durant une mission au-dessus des Philippines. Il est sauvé par des résistants Philippins, qui le nomment chef d’une unité de guérilla de 180 hommes. Six semaines plus tard il reprend contact avec les forces américaines, et retrouve la United States Navy.
↑Christian J. Ehrengardt, Alexander Vraciu, un champion du tir au pigeon, page 64 in Connaissance de l’histoire mensuel no 46, juin 1982, éditions Hachette.
↑Tillman, Barrett: Clash of the Carriers, page 173. New American Library, 2005