Né dans une famille modeste, d'un père employé aux forges d'Hayange qui décède alors que Dominique-Alexandre n'a que cinq ans, il effectue des études secondaires au collège Stanislas à Paris grâce au mécénat de la famille de Wendel, propriétaire des forges. De retour auprès de sa mère gravement malade, il devient commis aux forges.
Après le décès de sa mère en 1827, il entre à la faculté de médecine de Strasbourg et obtient son doctorat en 1833 grâce à une thèse sur « L'implantation du placenta sur l'orifice interne du col utérin ». Néanmoins, en parallèle de ses études, il s'intéresse à la botanique.
En 1854, il est nommé professeur d'histoire naturelle à la toute jeune Faculté des sciences de Nancy et devient directeur du Jardin botanique de Nancy qu'il transforme et auquel il donne l'aspect actuel[1]. Puis, en 1855, il devient doyen de la faculté des sciences de Nancy. Il ouvre un cabinet à Metz avant d'être nommé professeur à l'école de médecine de Nancy en 1835. Il est alors successivement recteur des académies de Haute-Saône, de l'Hérault et du Doubs[2]. Durant ces années, il prépare un doctorat en sciences consacré à l'étude de l'hybridité chez les végétaux, qu'il obtient le à Strasbourg. En parallèle, il a rédigé une Flore de la Lorraine la même année[1].
Dominique-Alexandre Godron a écrit 140 publications (articles, ouvrages ou notes) qui traitent de médecine, de botanique, de phytogéographie, de géologie ou de spéléologie. Parmi elles, la Zoologie de la Lorraine publiée en 1863, est encore souvent citée[4]. En particulier, il a établi les fondements de la génétique et de l'hybridation trois ans avant Gregor Mendel grâce à ses expériences de croisement. Il a laissé son nom à divers végétaux, comme l'œillet de Godron[5].
La section vosgienne du Club alpin français (CAF) a été fondée à Nancy le . À cette occasion, Dominique-Alexandre Godron en a été fait, à l'unanimité, président d'honneur à cause de ses travaux sur la flore lorraine et le massif des Vosges. Trois mois plus tard, lors de la première assemblée générale du Club alpin français (CAF) le , il a été nommé membre correspondant du CAF pour les Vosges[6]. Jusqu'à sa mort il a été un collaborateur de l'Annuaire de la section vosgienne du CAF. Dès la première année de parution de l'Annuaire, Godron y publie des articles scientifiques, le premier en date étant intitulé « Migration de quelques végétaux dans les vallées de la Moselle et de la Meurthe ». En 1877 il publie, dans les Mémoires de l'Académie de Stanislas 1876 (CXXVIIe année, 4e série, tome IX, Nancy, 1877, p. 46-67), « Du passage des eaux et des alluvions anciennes de la Moselle dans les bassins de la Meurthe en amont de Nancy et de la Meuse par la vallée de l'Ingressin »[7], participant ainsi aux premiers travaux autour de la capture de la Moselle par la Meurthe. Il s'intéresse également à la spéléologie et écrit, en 1877, un article sur les grottes de Pierre-la-Treiche dans lequel il invite les Cafistes à explorer ces cavernes comme ils le font des sommets[8].
En archéologie il travaille en parallèle de Nicolas Husson sur les « premières industries recueillies dans la région »[9] de Toul, notamment au travers des explorations dans les grottes de Pierre-la-Treiche.
(1865) - « Mémoire sur des ossements humains trouvés dans une caverne des environs de Toul », Mémoires de l'Académie de Stanislas 1864[25].
(1877) - « Arrivée à Nancy de l'Elodea canadensis L. Cl. Rich. », Bulletin de la Société des sciences de Nancy[26].
(1877) - « Du passage à la fin de la période quaternaire des eaux et des alluvions anciennes de la Moselle dans les vallées de la Meurthe, au-dessus de Nancy et de la Meuse par la vallée de l'Ingressin », Annuaire du Club alpin français[27].
(1877) - « Du passage des eaux et des alluvions anciennes de la Moselle dans les bassins de la Meurthe en amont de Nancy et de la Meuse par la vallée de l'Ingressin », Mémoires de l'Académie de Stanislas 1876[28].
(1878) - « Histoire des premières découvertes faites aux environs de Toul et de Nancy de produits de l'industrie primitive de l'Homme », Bulletin de la Société des sciences de Nancy[29].
(1878) - « Les migrations des végétaux qui se sont produites dans les bassins de la Moselle et de la Meurthe », Bulletin de la Société des sciences de Nancy[30].
(1878) - « Les cavernes des environs de Toul et les mammifères qui ont disparu de la vallée de la Moselle », Annuaire du Club alpin français[31].
(1879) - « Les cavernes des environs de Toul et les mammifères qui ont disparu de la vallée de la Moselle », Mémoires de l'Académie de Stanislas 1878[32].
Hommage posthume
À Nancy, la rue des Champs a été renommée Rue Godron en 1889 en hommage à Dominique-Alexandre Godron.
Rétrocédé en 1993 à la ville de Nancy, celle-ci donne son nom actuel à l'ancien jardin botanique de Nancy, en hommage à Dominique-Alexandre Godron : le Jardin Alexandre-Godron.
Le samedi , ont été ouvertes les festivités du bicentenaire de la naissance d'Alexandre-Dominique Godron au muséum-aquarium de Nancy, à l'occasion d'une séance publique de l'Académie de Stanislas. À cette occasion, un lilas Godron vulgaris (double classe 3 bleu, no 170 du catalogue de Victor Lemoine de 1908) a été planté dans le jardin par Anne-Marie Marc-Breuil, arrière-arrière-petite-fille de Godron, et André Rossinot, maire de Nancy.
↑Sandra Delaunay, Pierre-Antoine Gérard, Elia Saunier , Christian Willig, Nature en collections. Témoignages du vivant, Nancy, Muséum-Aquarium de Nancy, , 128 p. (ISBN978-2953776478), p. 14-19
↑(fr) CAF de Nancy (2000) - Le Club alpin français à Nancy : de la création de la section vosgienne du CAF en 1875 à l'an 2000, Imp. Apache Color, Nancy, p. 2-3
↑Laurent Olivier, « Sociétés savantes et archéologie des âges du Fer en Lorraine : la Société d'archéologie lorraine (1860-1914) », Suppléments Aquitania, no 1 « Actes du VIIIe colloque sur les âges du Fer en France non méditerranéenne, Angoulème, 18-19-20 mai 1984 », , p. 374-375 (ISSN0758-9670, lire en ligne, consulté le )
↑Essai sur les renoncules à fruits ridés transversalement, Nancy, impr. Grimblot, Raybois et Cie, (lire en ligne).
↑De l'Ægilops triticoïdes et de ses différentes formes, Nancy, impr. Grimblot et veuve Raybois, (lire en ligne).
↑Flore de Lorraine : Deuxième édition, Tome premier, Paris, J.-B. Baillière, (lire en ligne).
↑Flore de Lorraine : Deuxième édition, Tome second, Paris, J.-B. Baillière, (lire en ligne).
↑De l'espèce et des races dans les êtres organisés et spécialement de l'unité de l'espèce humaine : Tome premier, Paris, J.-B. Baillière, (lire en ligne).
↑De l'espèce et des races dans les êtres organisés et spécialement de l'unité de l'espèce humaine : Tome second, Paris, J.-B. Baillière, (lire en ligne).
↑Essai sur la géographie botanique de la Lorraine, Nancy, impr. de l'Académie de Stanislas, (lire en ligne).
↑Zoologie de la Lorraine : ou catalogue des animaux sauvages observés jusqu'ici dans cette ancienne province, Nancy, impr. de l'Académie de Stanislas, (lire en ligne).
↑Examen ethnologique des têtes de St Mansuy et de St Gérard évêques de Toul, Nancy, impr. de l'Académie de Stanislas, (lire en ligne).
↑Des hybrides et des métis de Datura étudiés spécialement dans leur descendance, Nancy, impr. de Berger-Levrault, (lire en ligne).
↑Notice sur les explorations botaniques faites en Lorraine de 1857 à 1875 et de leurs résultats, Nancy, impr. de Berger-Levrault, (lire en ligne).
↑Le rôle politique des fleurs, Nancy, impr. de Berger-Levrault, (lire en ligne).
Paul Fliche, Notice sur D.-A. Godron, Nancy, Berger-Levrault et Cie, , 87 p.
Jean Dexheimer, « Un grand botaniste lorrain : Dominique Alexandre Godron », Revue botanique lorraine, , p. 13-27.
Michèle Cussenot, « La table Flore de Lorraine d'Émile Gallé : une œuvre militante », Annales de l'Est, no spécial, , p. 1-18.
François Le Tacon, « Émile Gallé, la botanique et les idées évolutionnistes à Nancy à la fin du 19e siècle », Annales de l'Est, no spécial, , p. 67-94.
Michel Boulangé, « Hommage à Dominique-Alexandre Godron », Mémoires de l'Académie de Stanislas, Nancy, Académie de Stanislas, t. XXI, , p. 369-376 (lire en ligne, consulté le )
P.-A. Gérard, L. Guittienne, L. Péru et M. Prost, « Bicentenaire de Dominique-Alexandre Godron », Newsletter du muséum-aquarium de Nancy, Nancy, Muséum-aquarium de Nancy, no 24, , p. 5
François Le Tacon, « Présentation du bicentenaire de la naissance de Dominique-Alexandre Godron », Mémoires de l'Académie de Stanislas, Nancy, Académie de Stanislas, t. XXI, , p. 365-368 (lire en ligne, consulté le ).
François Le Tacon, « Dominique Alexandre Godron (1807-1880), botaniste lorrain : un grand savant méconnu », Le Pays lorrain, no 3, , p. 173-180.
Christophe Prévot, « Dominique-Alexandre Godron », p. 25 dans : « Le travail des spéléologues du 19e siècle à nos jours dans les grottes de la « Boucle de la Moselle » », Études touloises, Toul, Cercle d'études locales du Toulois, no 174, , p. 23-34 (ISSN0395-238X, lire en ligne, consulté le )
Christophe Prévot, « Dominique-Alexandre Godron », p. 24 dans : « Le travail des spéléologues du 19e siècle à nos jours dans les grottes de la « Boucle de la Moselle » », Spéléo L, Tomblaine, Ligue Grand Est de spéléologie, no 27, , p. 21-44 (ISSN0758-3974)
Jean-René Cusenot et Étienne Bolmont « Dominique Alexandre Godron », dans Isabelle Guyot-Bachy et Jean-Christophe Blanchard (dir.), Dictionnaire de la Lorraine savante, Metz : Éditions des Paraiges, 2022, p. 155-157
Liens externes
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