Chez les végétaux, notamment les angiospermes, l'allogamie est la règle générale. Il existe chez les plantes allogames, deux types de pollinisation croisée : la geitonogamie(en) (les deux gamètes proviennent d'individus différents ou de fleurs différentes situées sur un même pied) et la xénogamie(en)[1] (allogamie entre des fleurs de plants différents de la même espèce)[2].
Pour les plantes allogames, chez lesquelles la fécondation croisée est plus ou moins obligatoire, les processus biologiques diffèrent selon les espèces. On trouve divers cas :
les plantes de la même espèce sont soit entièrement mâles, soit entièrement femelles. C'est le cas chez les espèces dioïques telles que l’asperge[3], l’épinard[3] ou le houblon ;
auto-incompatibilité : le pollen d’une plante ne germe pas correctement quand il se dépose sur le pistil d’une fleur de la même plante, mais il germe très bien sur une fleur d’une autre plante de la même espèce. Chez des espèces telles que la luzerne ou le seigle, l'auto-incompatibilité est forte ;
dichogamie : séparation temporelle entre étamines et pistil (asynchronisme de la maturation de ces organe sexuels). Protandrie (chez l’ail, la carotte ou le maïs), protogynie (chez certaines graminées fourragères telles que le pâturin ou le vulpin).
Allogamie forcée
« L'allogamie forcée peut être utilisée, chez les espèces autogames ou allogames partielles, pour le transfert de caractères souhaitables d'une plante à une autre. On émascule les boutons floraux en enlevant les étamines avec une paire de pinces. Puis on transfère le pollen choisi sur le stigmate de la fleur receveuse[4]. »
Notes et références
↑Ce qui distingue ce mode de l'hybridation (hétérogamie entre des fleurs de plants différents et de variétés ou d’espèces différentes).
↑Une plante fleurie avec un « grand étalage floral » (un nombre élevé de fleurs ouvertes) « attirera de loin beaucoup de pollinisateurs et augmentera ainsi ses chances de réaliser des fécondations croisées (pollinisation par du pollen venant d’une autre plante ; de près, ce même étalage va inciter les visiteurs à rester et visiter un maximum de fleurs : ceci devient un inconvénient car le transfert de pollen entre fleurs de la même plante va se trouver renforcé (géitonogamie) ce qui se rapproche beaucoup de l’autofécondation. Autrement dit, les plantes à fleurs se trouvent prises au cœur d’un dilemme : attirer de nombreux pollinisateurs mais faire en sorte que chacun d’eux ne visite qu’un nombre restreint de fleurs de la même plante ! La vie des plantes à fleurs n’est pas que « fleur bleue » »! Cf Gérard Guillot, « Pulmonaires : quand le bleu devient un feu rouge », sur zoom-nature.fr (consulté le ).
↑ a et bÉric Birlouez, Petite et grande histoire des légumes, Versailles/impr. en Suisse, Quæ, coll. « Carnets de sciences », , 175 p. (ISBN978-2-7592-3196-6, présentation en ligne), Une fabuleuse diversité, p. 52.
↑Abderrazak Marouf, Joël Reynaud, La botanique de A à Z, Dunod, , p. 11.