Propriété de la commune, l'allée des Alyscamps a fait l'objet d'un arrêt très célèbre du Conseil d'État portant sur la domanialité publique[1].
Histoire
De l'époque romaine au Moyen Âge, les Alyscamps ont été une nécropole païenne puis chrétienne située à l'entrée sud-est de la cité d'Arles sur la via Aurelia, c'est-à-dire en dehors de la cité comme la plupart des nécropoles romaines. Ils comprenaient de très nombreux sarcophages.
Dès la fin du IVe siècle, les Alyscamps et le cimetière de Trinquetaille doivent leur célébrité au martyre de Genest, saint arlésien, décapité en 303. Au fil des siècles ce lieu devient si renommé que de nombreuses personnes souhaitent y être enterrées, à l’instar des évêques d’Arles. Des cadavres sont descendus par le Rhône sur de petits bateaux pour y être inhumés ; une somme d'argent étant jointe pour rémunérer les Arlésiens qui mettent en sépulture les défunts.
Aux XIe, XIIe et XIIIe siècles, ce cimetière connu de toute la chrétienté, s'enrichit de nombreuses églises. Au XIe une collégiale est ainsi établie aux Alyscamps, mais vers l’an 1035, cette canonica étant tombée entre des mains laïques, l’archevêque Raimbaud donne aux moines de Saint-Victor de Marseille l’antique église Saint-Genès ainsi que toutes ses dépendances, moyennant le cens d’une livre d’encens à fournir le jour de Saint-Trophime. Les Alyscamps deviennent alors un point de passage obligé du pèlerinage de Compostelle pour les pèlerins provençaux.
Toutefois, en 1152, le transfert des reliques de saint Trophime à la cathédrale Saint-Étienne (devenue par la suite Saint-Trophime), au centre-ville, lui enlève une partie de son prestige.
À partir de la Renaissance, les prélats, seigneurs et rois dérobent les sarcophages les mieux sculptés pour enrichir leurs collections. Un bateau ainsi chargé coule dans le Rhône vers la fin du XVIe siècle à hauteur de Pont-Saint-Esprit[2].
Au cours du XVIe siècle ce quartier fait l'objet d'une première transformation avec le creusement du canal de Craponne qui alimente en eau la Crau, entre Durance et Rhône.
« Et du fond de l'oubli, quelquefois comme des notes de musique,
les souvenirs perdus d'autrefois en vagues mélodies fragiles refont surface
mais très vite, le vent les ramène en Alyscamps. »
Culture
Le , la nécropole de Arles a été le théâtre d'un défilé de mode pour la présentation de la collection Cruise 2019, de la maison italienne de luxe Gucci.
Notes et références
↑Arrêt du 11 mai 1959, Dauphin, indiquant en particulier que relève du domaine public un lieu appartenant à une personne publique ayant fait l'objet d'un aménagement spécial (en l'espèce une chaîne fixée sur deux bornes à l'entrée de l'allée des Alyscamps).
↑Jean-Maurice Rouquette (sous la direction de) - Arles, histoire, territoires et cultures, page 480 :
Au cours du XVIe siècle, en 1564, une autre visite royale aura lieu [à Arles], celle de Charles IX, accompagné de sa mère Catherine de Médicis. ... les souverains quittent Arles par bateau, sur le Rhône, emportant à leur suite un précieux chargement d'antiques sarcophages, colonnes, sculptures. Malheureusement, l'embarcation fait naufrage à la hauteur de Pont-Saint-Esprit.