Angèle Vannier passe sa petite enfance à Bazouges-la-Pérouse chez sa grand-mère, avant de rejoindre ses parents à Rennes à 8 ans, ville où elle fait ses études.
Alors qu'elle est étudiante en pharmacie[1], elle devient aveugle en 1938 à 22 ans, à la suite de la formation d'un glaucome et revient vivre à Bazouges-la-Pérouse[2].
Elle n'a alors de cesse de soigner son mal par les mots. « Je pris la nuit comme un bateau la mer » dira-t-elle dans son recueil Le sang des nuits. Elle envoie ses poèmes au journal Le Goëland où elle est découverte par Théophile Briant (1891-1956)[1] qui l'encourage à libérer en elle un imaginaire celtique. Ses œuvres deviendront plus abstraites et intérieures par la suite[1].
Elle participe quelque temps aux émissions de radio de Per-Jakez Hélias, puis part vivre à Paris[3]. En 1950, elle écrit un poème intitulé Le Chevalier de Paris qui est mis en musique par Philippe Gérard. Chantée par la suite par Édith Piaf, cette chanson reçoit le premier prix de la chanson française. Elle est reprise notamment par Yves Montand, Catherine Sauvage, puis Frank Sinatra (avec des paroles anglaises de Johnny Mercer, sans rapport avec le texte original), Marlène Dietrich et Bob Dylan.
Elle rencontre cette année-là Paul Éluard et le surréalisme, qui l'influence beaucoup dans l'écriture de son second ouvrage L'Arbre à feu[3]. En 1950 et 1951 elle réalise des émissions radiophoniques pour la Radiodiffusion française ; en 1970 une émission pour France Culture[4]
En 1973, elle se réinstalle dans sa maison de Bazouges-la-Pérouse[5]. Elle y créera le spectacle La Vie tout entière avec le harpiste Myrdhin qui sera joué à travers l'Europe[1].
En 1980, elle entreprend un voyage à l'étranger, se rendant à Erlangen, à Berlin et en Turquie. Elle meurt une quinzaine de jours après ce voyage.
Œuvres
Les Songes de la lumière et de la brume, Éditions Savel, préface de Théophile Briant, 1947
L'Arbre à feu, Éditions Le Goéland, préface de Paul Éluard, illustré de quatre compositions de Claude Roederer, 1950
Le poète, compositeur et chanteur Paul Dirmeikis a mis en chanson quelques poèmes d'Angèle Vannier.
Lors de son assemblée générale en à Saint-Brice-en-Coglès (Ille-et-Vilaine), l'AEB (Association des écrivains bretons) a annoncé que son prix annuel de poésie portera le nom de Prix Angèle-Vannier. Trois prix Angèle-Vannier ont été décernés : à Robert Nédélec en 2015 (pour Plein champ, éditions Aspect), à Gérard Cléry en 2016 (pour Roi nu(l), Librairie-Galerie Racine), à Max Alhau en 2017 (pour Si loin qu'on aille, éditions L'Herbe qui tremble).
Sources bibliographiques
« Angèle Vannier », dans Ille-et-Vilaine, encyclopédie Bonneton, Éditions Bonneton, 1999, p. 210.