Née à Soissons dans l'Aisne, le , d'Armand Goud, fonctionnaire dans une succursale de la Banque de France et d'Anaïs Collas Goud, femme au foyer[1],[3], Anne-Marie Fanny Goud épouse à Vernon (Eure), le , Tanneguy Archdeacon (1903 - 1971[4]), le fils aîné d'Ernest Archdeacon, avocat renommé[5],[6]. Malgré la naissance de deux enfants, Evelyn en 1928[7] puis Patrick en 1930[8], le couple ne résiste pas et le mariage se termine par un divorce prononcé le [9].
Au début des années 1930, Anne-Marie Goud entame une carrière de comédienne sous le pseudonyme d'« Anne Mariel » dans une troupe du Grand-Guignol, avec Max Doria et Roger Vincent[10]. Elle fait ses débuts en dans la pièce La Maison des Ténèbres de Pol d'Estoc et Charles Hellem[11], qui lui permet de se faire remarquer par la presse[12], puis enchaîne avec La Nuit étoilée et Sœur Louise (au Théâtre Albert 1er), L'Auto 6827-S-4, Un homme vraiment aimé et L'homme cible toujours au Grand-Guignol[13],[14],[15]. Elle se lance rapidement dans l'écriture de pièces de théâtre avec Demi-tour la même année[16], puis La Huitième heure en 1935, dans laquelle elle joue également[17],[18]. Pièce dramatique se déroulant aux Indes, la Huitième heure est un succès critique et public avec deux cents représentations : « Le dialogue vivant, l'action admirablement bien menée, l'intérêt qui ne ralentit pas une seconde d'intensité, font de La Huitième heure une pièce destinée à une longue carrière et révèle, du même coup, Anne-Mariel Archdeacon comme un de nos jeunes auteurs dramatiques appelé au plus brillant avenir. »[19],[20].
En 1937, sa nouvelle pièce, L'Étrange croisière, mise en scène par et avec Charles de Rochefort et Yvonne Garat, est à nouveau saluée par les critiques et lui vaut une petite notoriété dans le milieu théâtral en tant que dramaturge[21],[22]. En 1943, Anne Mariel devient la directrice artistique du théâtre de l'Ambigu[23] mais l'expérience tourne court car sa pièce dramatique L'Enjeu avec Henri Vidal et Fanny Robiane est éreintée par la critique et ne reste qu'un mois à l'affiche[24],[25]. Elle décide alors de se tourner avec l'écriture de romans biographiques puis sentimentaux[26]. De 1949 à 1951, Anne Mariel fait partie des conteurs publiés par le journal L'Aurore, aux côtés de Guy des Cars, Frédéric Dard, Maurice Dekobra et Hervé Bazin[27]. Après avoir été récompensée par le Grand Prix du roman d'amour pour La Vipère aux yeux d'or en 1954, elle remporte grâce à Je me damnerai pour toi le prix du Roman populaire deux ans plus tard[26].
À la fin des années 1950, sa fille Evelyn Archdeacon tente brièvement une carrière dans la chanson sous le pseudonyme de « Carline ». Elle remporte également plusieurs prix dont celui de Tino Rossi, Charles Trenet et le Grand prix du disque de l'Académie Charles-Cros en 1957 (catégorie femmes)[28],[29].
Grande voyageuse, Anne Mariel prétend, quelques années après la mort de Marilyn Monroe, avoir été l'une de ses meilleures amies sans qu'aucun biographe ne confirme cette information[30].
La Lettre aux cachets rouges, Gautier-Languereau, 1957
Le Dragon de Corail
Roman feuilleton paru dans un quotidien
Critiques
À propos de L'étrange croisière : « Pour ses débuts, Melle Anne Mariel a choisi un genre qu'il n'est point facile de renouveler : la pièce policière. Celle qu'elle nous donne - et que nous ne risquerons même pas à résumer, tant elle est compliquée - pèche sans doute par un excès de puérilité, mais il y a là cependant beaucoup d'imagination et un sens certain de l'effet mystérieux : c'est plus qu'il n'en faut pour réussir. Souhaitons donc à Anne Mariel de discipliner ses dons, qui sont évidents, et attendons son deuxième essai. »[47]. « Je me suis beaucoup amusé à cette pièce bien faite, ingénieusement mise en scène par M. Charles de Rochefort et qui est remarquablement jouée par MM. Henry-Vérité, Charles de Rochefort, Terrore, Rollin, Maurice Clavaud ; Mmes Yvonne Garat, Sarah Clèves etc. »[48].
À propos du Roi Vierge : « Cette pièce, habilement construite, heureusement menée, possède toutes les qualités requises pour intéresser une jeune compagnie, mais nous ne croyons pas que le public accepterait volontiers de voir jeter à terre, par Madame Anne Mariel, la grande figure de Richard Wagner. (...) Et même, lorsque, comme c'est le cas ici, on écrit une bonne pièce, même lorsqu'on trace un portrait exact, on ne doit pas salir, par une réalité inutile, une image que le temps et le génie ont rendue impérissable. (...) C'est le seul reproche que nous pouvons faire à cette œuvre bien faite, où les personnages sont magnifiquement campés. »[49].
À propos du Poignard aux yeux de Jade : « Anne Mariel, avec la maîtrise qu'on lui connaît, nous fait assister à toutes les phases d'un drame extraordinairement passionnant dont les péripéties imprévues se déroulent dans une atmosphère de mystère. »[50].
À propos de L'enjeu : « De Mme Anne Mariel, trois actes dont je suis bien en peine de vous indiquer le caractère. (...) L'hilarité qui se déchaîne ne répond certainement pas au vœu de l'auteur. Puérilités, lieux communs et balourdises de toute sorte font assaut de politesse à l'intérieur d'un jargon qui décourage la critique. »[51]. « Toutefois, récemment, à l'occasion de « L'Enjeu », qui se joue actuellement à l'Ambigu, il y a eu, au lendemain de la répétition générale une si... générale fureur critique que nous y sommes allés voir. Et, ma foi, sans, bien entendu, crier au chef-d'œuvre, sans même reprendre l'expression d'Antoine, lorsqu'en veine d'indulgence - ce qui était rare - mais peu intéressé par le sujet, il concédait que la pièce était bien « goupillée » , je dirai qu'il n'y avait pas lieu de faire tant de tapage. »[52].
À propos du Secret de Maldec : « J'aime moins la pièce policière d'Anne Mariel et André Gerlin. Ce n'est pas qu'elle ne puisse s'écouter avec intérêt. L'on a une certaine curiosité pour cette histoire d'un bon vivant soudain assassiné et en qui se cachait un contre-espion. (...) Et les auteurs nous tiennent avec la pointe du sphynx. Je crois cependant que leur métier aurait pu avoir plus de rigueur. On se plaint que la mariée ne soit pas aussi belle qu'on l'eût désirée. »[53]. « Mme Anne Mariel et M. André Gerlin ratent certains de leurs tours ; cependant leur bonne volonté mérite notre sympathie. »[54].
↑« Le Théâtre », La Liberté, (consulté le ) : « Melle Anne Mariel, dont la presse a souligné le talent au lendemain de la répétition générale du spectacle actuel au Grand-Guignol, est en pourparlers avec un directeur des Boulevards pour un engagement important. »
↑« Derrière le rideau », Le Populaire, (consulté le ) : « Mme Anne-Mariel Archdeacon présentera sa pièce, La Huitième Heure, drame en deux actes et trois tableaux - qu'elle interprètera elle-même (...). »
↑Hugues Delorme, « La vie théâtrale », La Vie parisienne, (consulté le ) : « Les moins indulgents constatent les qualités de « L'Étrange croisière » de Mme Anne-Mariel. Pièce policière aux procédés renouvelés. (...) or, la foule continue à bouder cette petite pièce. »
↑Marcel Lapierre, « L'Enjeu au théâtre de l'Ambigu », L'Atelier, (consulté le ) : « Platitude et banalité, c'est déjà quelque-chose de minable. Mme Anne-Mariel y a ajouté la naïveté la plus désarmante. En résumé, ses personnages parlent bêtement pour dire des choses sans intérêt. Voilà dans quelle erreur risquent de tomber les dames qui délaissent le ravaudage des chaussettes pour le rafistolage littéraire. »
↑Jean-Michel Renaitour, « Le théâtre », L'Œuvre, (consulté le ) : « M. Serge Lederlin, directeur de l'Ambigu, n'a pas la main heureuse : il présente encore une pièce qui a reçu de la critique, à la répétition générale, un accueil glacial, et qui même a frisé « la mise en boîte » aux moments que l'auteur avait voulu les plus pathétiques. »
↑Nils Ahl et Benjamin Fau, Dictionnaire des séries télévisées, (lire en ligne)
↑Jacques Siclier, « FEUILLETON ANONYME Face aux Lancaster », Le Monde, (consulté le ) : « Ce feuilleton qui succède à Adieu mes quinze ans, chronique sentimentale d'une adolescence, est tiré d'un récit de mystère et d'angoisse, Feu rouge à Beverley Hills, dont l'auteur est Anne Mariel, romancière à gros tirages. »