Il naît à Saint-Quentin vers 1570. Il se marie le à Cambrai, avec Marguerite Behour [Bonhour], fille d’un marchand tavernier, sans que cet acte ne mentionne aucune profession[1].
Il s’installe à Paris peu après puisqu’il y publie son Trésor d’Orphée en 1600 ; il est aussi cité le sous le nom d’Anthoine François et comme « maître joueur de luth à Paris » dans un acte de donation mutuelle passé avec sa femme[2]. Ils n’avaient pas d'enfant à cette époque et habitaient rue Sainte-Geneviève, paroisse Saint-Étienne-du-Mont, vis-à-vis le collège de Navarre.
Francisque publie en 1600 un unique recueil de pièces de luth :
Le Trésor d’Orphée, livre de tablature de luth contenant une Susane un jour, plusieurs fantaisies, préludes, passemaises, gaillardes, pavanes d’Angleterre, pavane espagnolle, fin de gaillarde, suittes de bransles tant à cordes avalées qu’austres, voltes & courantes mises par Antoine Francisque. – Paris : Pierre I Ballard, 1600. – 2°, 32 f., tablature française[4].
Le volume est dédié à Henri II de Bourbon-Condé (qui n’avait que douze ans en 1600), avec une préface assez développée riche de plusieurs allusions à l’Antiquité ; cette dédicace laisse supposer que ce noble ait été l'élève du luthiste. Le volume contient 71 pièces, parmi lesquelles une transcription de la Susanne un jour de Roland de Lassus, et une gaillarde faite sur une volte de feu Perrichon[5]. Il s’agit de pièces purement instrumentales ordonnées ainsi : préludes et fantaisies, passemaises et pavanes, gaillardes, branles (simples, doubles, de Poitou, de Montirandé) et gavottes, courantes, un prélude suivi de voltes, ballet, et enfin une Cassandre[6]. Aucune pièce ne fait mention de ballets de cour de l’époque.
Francisque n’est nommé dans aucune autre tablature[7]. Quelques pièces du Trésor se retrouvent sous forme anonyme dans les recueils d’Elias Mertel (Hortus musicali novus, Strasbourg, 1615) ou d’Alessandro Piccinini (Intavolatura di liuto, Bologna, 1639).
Notes
↑Acte connu par l’insinuation qui en est faite au Châtelet de Paris par ladite Behour à son veuvage le 9 (octobre ?) 1605 : Paris AN, Y 144 f. 304-305, cité d’après Ecorcheville 1907 p. 41.
↑Paris AN : Y 140 f. 391, cité d’après Ecorcheville p. 41.
↑RISM FF 1612 I,1 ; Guillo 2003 1600-B. Unique exemplaire à Paris BNF (Mus.) : Rés Vm7 369 (prov. S. de Brossard). Cat. Brossard 529.
↑Il s’agit de Julien Perrichon, luthiste parisien qui vivait encore en 1595.
↑Il s’agit d’un branle coupé ainsi nommé, déjà mentionné par Thoinot Arbeau en 1588.
↑Deux pièces sous le nom de Francisque dans le manuscrit Rés. Vm7 765 de la BNF se rapportent en fait à Francesco Corbetta.
Références
Musiciens de Paris 1535-1792 d’après le Fichier Laborde. Publié par Yolande de Brossard. – Paris : Picard, 1965.
Lionel de La Laurencie. Les luthistes Charles Bocquet, Antoine Francisque et Jean-Baptiste Besard in Revue de musicologie 7/18 () p. 69-77 7/19 () p. 126-133.
Jules Écorcheville. Actes d’état civil de musiciens insinués au Châtelet de Paris (1539-1650). – Paris : Fortin, 1907.
Laurent Guillo. Pierre I Ballard et Robert III Ballard, imprimeurs du roy pour la musique (1599-1673). – Sprimont et Versailles : 2003. 2 vol. Supplément en ligne sur le site du CMBV (Cahiers Philidor 33).
Discographie
The Treasure of Orpheus : lute solos from Le Tresor d’Orphée by Antoine Francisque. James Edwards, luth. (CD Magnatune, 2004). Extraits à écouter
Soupirs meslés d'amour : airs de cour et pièces instrumentales de Nicolas Vallet, Robert Ballard, Elias Mertel, Antoine Francisque, Pierre Guédron. (CD Symphonia, 1998).