Le premier bâtiment abritant les archives est l’hôtel de l’intendance, un bâtiment édifié entre 1739 et 1742, actuellement place de la Préfecture à Metz. Il est désaffecté à la Révolution, la charge d’intendant étant supprimée comme toutes les charges d’Ancien régime, et est loué à des particuliers puis affecté à l’administration judiciaire. Il est partiellement détruit par un incendie en 1803. Tout d’abord dispersées dans plusieurs lieux, notamment au palais du gouvernement (l’actuel palais de justice), les archives sont regroupées à l’emplacement des grandes écuries, à gauche de l’édifice, en 1809.
Ce premier bâtiment est constitué d’un rez-de-chaussée, d’un premier étage et d’un grenier. Les conditions de conservation sont très mauvaises à cause de l’humidité, des risques d’incendie et d’inondation. De plus, la nouvelle organisation administrative et l’organisation réglementaire des archives (avec la mise en place d’un cadre de classement des collections en 1841), saturent rapidement les magasins de conservation.
Lors de la première annexion, la préfecture devient le siège de la présidence de Lorraine et reste le lieu de stockage des archives, toujours dans l’aile gauche du bâtiment.
En 1881, l’administration allemande, afin de résoudre le problème d’encombrement du premier édifice, construit un second bâtiment au sud du premier, qui comporte un rez-de-chaussée, trois étages et des combles.
Mais, moins de 20 ans plus tard, le problème de place resurgit. De plus, l’état de vétusté du premier bâtiment oblige l’administration allemande à reconstruire cette aile datant du début du XIXe siècle. Les autorités allemandes ajoutent un édifice de raccordement entre le nouveau bâtiment remplaçant l’aile la plus ancienne et la construction de 1881, entre 1897 et 1900.
Les archives sont alors dotées, pour la première fois, de deux salles de classement, d’un espace d’exposition et d’une salle de consultation.
Les archives migrent continuellement entre les différents bâtiments puis sont envoyés à Leipzig, en 1918, afin de les préserver des bombardements. Elles n’en reviennent qu’en 1920 et 1927.
Le retour à la France et la nouvelle préfecture
En 1932, l’édifice de raccordement et le bâtiment le plus ancien de stockage sont détruits tandis qu’un nouveau magasin est construit. Ce dernier est équipé de rayonnages métalliques, contrairement aux anciens bâtiments qui contenaient encore des rayonnages en bois, et dispose d’une capacité de 7,5 km linéaires. Le second bâtiment de 1900 est conservé pour une capacité de 6km linéaires.
En 1939, les archives anciennes sont mises à l’abri à l’abbaye de Ligugé, dans la Vienne. Mais, dès 1940, les autorités allemandes ordonnent le retour des documents. En 1944, pour échapper aux bombardements alliés, une partie du fonds est mise à l’abri au fort de Saint-Quentin. Face à l’avancée des troupes américaines, le bâtiment est incendié, occasionnant la perte d’une partie des archives.
Après la Seconde Guerre mondiale et le retour à la France de la Moselle, les autorités françaises se contentent de réaménager et de réattribuer les espaces consacrés aux archives. Par exemple, le dépôt de 1881 est consacré à la Société d’Histoire et d’Archéologie de la Lorraine, créée en 1888 dans les mêmes locaux.
En 1961 sont aménagés une salle d’exposition et un atelier de microfilm. La problématique du manque de place entraine la réalisation de rayonnages denses entre 1962 et 1964. Néanmoins, dès les années 1970, la saturation des dépôts deviens un problème récurrent.
L’installation à Saint-Julien-Lès-Metz
A partir de 1978, le Département de la Moselle recherche un terrain afin d’y construire un nouveau bâtiment. Il acquiert un terrain de 2ha28 à Saint-Julien-lès-Metz. Le projet répond aux exigences du cahier des charges de la direction des Archives de France car le bâtiment comporte une zone dédiée au traitement des documents, une autre dédiée à la conservation, une troisième dédiée à l’activité culturelle ainsi que des ateliers. Le chantier est ouvert en avril 1990. La réception du bâtiment de 10 000m2 de surface à lieu en septembre 1991 et l’ouverture au public au printemps 1992.
Bibliothèque
Les Archives départementales de la Moselle accueillent une bibliothèque d’archive de plus de 44 000 ouvrages comportant principalement des publications administratives ainsi que des études historiques. Elle est à la fois bibliothèque d’étude et de recherche pour le public mais également pour le personnel des archives[2].
La bibliothèque est spécialisée en histoire du territoire mosellan mais a également une vocation patrimoniale. Elle reçoit des revues locales.
Le fonds ancien de la bibliothèque, créé à partir des saisies révolutionnaires, est de plusieurs centaines d’ouvrages.
Un fonds de plus de 900 ouvrages provenant du Service de l’inventaire et du patrimoine, constitué essentiellement de documents sur l’histoire de l’art est conservé dans la bibliothèque historique.
↑Département de la Moselle (collectif), De pierre & d’archives, une histoire des archives de la Moselle de 1802 à nos jours, Imprimerie Départementale,
↑Véronique Bernardet et Sabine Souillard, Bibliothèques d’archives, Association des Archivistes Français