A la fin du mois de septembre 1870, l'invasion allemande couvrait déjà le tiers du territoire national. Pour résister à 600 000 ennemis bien organisés, bien pourvus et bien commandés, la France n'avait, après la capitulation de Sedan, que l'armée de Metz, bloquée dans son camp retranché, deux corps d'armée, les 13e et 14e, qui devaient servir de noyau à l'Armée de Paris, et, en province, à peu près 50 000 hommes de dépôts, de régiments de marche et de débris. Dans le courant de ce mois, on avait réuni derrière la Loire quelques régiments de marche et quelques régiments de mobiles, des régions du Centre et de l'Ouest. Ces troupes, et quatre régiments de ligne rappelées d'Algérie, les 10e, 38e, 39e et 92e, étaient destinés à former le 15e corps d'armée de l'Armée de la Loire sous la direction du général de La Motte-Rouge.
Le , à Artenay (Loiret), l'armée de la Loire rencontre, sans succès, l'armée bavaroise du général von der Thann, qui protège le siège de Paris par le sud. Elle doit abandonner Orléans, le . Léon Gambetta destitue La Motte-Rouge et confie le commandement au général d'Aurelle de Paladines qui s'installe à Salbris, en Sologne.
Après la défaite de Loigny et la réoccupation d'Orléans par les Allemands le , l'armée de la Loire se trouve séparée en deux groupes. Gambetta décide alors de réorganiser ses troupes en deux armées. Le général d'Aurelle de Paladines est écarté.
D'une part, les 15e, 18e et 20e corps sont regroupés pour constituer l'armée de l'Est, dont le commandement est confié au général Bourbaki, installé à Gien et Salbris. Il a pour mission de se porter au secours de Belfort qui résiste aux Allemands.
D'autre part, les 16e et 17e corps, commandés par le général Chanzy installé à Beaugency, deviennent alors la deuxième « armée de la Loire ».
2e armée de la Loire
La deuxième armée de la Loire tient alors tête aux Prussiens à Josnes et Villorceau les et , puis à Fréteval et . Bien que renforcée par le 21e corps du général Jaurès, elle perd la bataille d'Auvours au sud-est du Mans les et . Les combats continuent à Sillé-le-Guillaume (Sarthe) le et à Saint-Melaine près de Laval le , avec le 19e corps, nouvellement créé et où furent arrêtés les Prussiens. L'armée se retranche alors derrière la Mayenne, jusqu'à l'armistice du , signé par le gouvernement provisoire. Cependant, le , le 25e corps du général Pourcet réoccupe une partie de Blois. Pendant l'armistice, on organise le 26e corps, constitué à Lyon, qui se transporta, incomplet, à Poitiers.
Lettre d'Henry Vielfaure, un soldat de l'armée de la Loire, à sa famille - 1871.
Composition de la 2e armée de la Loire
La deuxième armée de la Loire, est constituée dans la seconde quinzaine d'octobre, et se forme, à Blois et à Bourges, sous le commandement direct du général de division Pourcet[1],[2] :
Henri Blerzy, « La Campagne de l’armée de la Loire et la retraite », Revue des Deux Mondes, 2e période (1856-1873), t. 93, , p. 223-247 (lire en ligne)