L'Association française des entreprises privées ou AFEP est un lobby patronal fondé en 1982, réunissant les patrons des plus puissantes entreprises francaises.
Ils estiment que le MEDEF ne leur donne pas assez d'influence et que leurs intérêts peuvent diverger[1]. L'AFEP est connue pour défendre une baisse de la fiscalité sur les grandes entreprises et affirmer que les multinationales peuvent s'auto-réguler[2].
Ce lobby est réputé puissant et discret[3]. Il est présidé depuis le 1er juillet 2023 par la femme d'affaires Patricia Barbizet. Son siège se situe à Paris.
Histoire
L'AFEP a été fondée en décembre 1982 par Ambroise Roux, ancien président de la Compagnie générale d'électricité[4], après l’élection du président François Mitterrand, dont le gouvernement entreprend de nombreuses nationalisations[5]. Son arrivée sème l'inquiétude, en particulier au sein de la grande bourgeoisie francaise[6].
En 1990, plus de 60 groupes adhèrent à l'Association.
L'AFEP réunit ensemble tous les patrons du CAC 40 et certaines multinationales étrangères [7]. Son bureau se trouve à Paris, dans le 8ieme arrondissement, près de l'Elysée. Il dispose d'un bureau de lobbying à Bruxelles depuis 1987[8].
En , les 112 entreprises adhérentes totalisent un chiffre d'affaires consolidé de 2 600 milliards d'euros et emploient 8,5 millions de personnes dans le monde[9]. En France, le nombre d'emplois directs est supérieur à 2 millions de personnes[9].
En 2023, 115 grandes entreprises françaises sont membres de l'Afep[10].
L'Afep est inscrite depuis au registre de transparence des représentants d'intérêts auprès de la Commission européenne. Elle déclare en pour cette activité des dépenses annuelles d'un montant compris entre 900 000 et 1 000 000 euros[17].
Été , peu après les Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, une délégation de l'Afep se réunit secrètement à l'Élysée pour obtenir une accélération du calendrier politique concernant le remplacement de l'ISF par l'IFI : initialement prévue en , la réforme entre en vigueur dès , au regret de Philippe Aghion, économiste ayant participé à l'élaboration du programme économique d'Emmanuel Macron[19],[20].
La rencontre, à Bruxelles en , entre l'AFEP et la présidente du Comité d’examen de la réglementation, suscite une controverse : alors que L’AFEP s'oppose à un texte européen sur la gouvernance des sociétés, la rencontre litigieuse qu’elle a organisée à ce sujet avec ce comité européen attire l’attention de députés sur le manque de transparence de son lobbying[22].
Prises de position
L'AFEP s'engage à chaque mandature pour flexibiliser le travail, pour réduire la fiscalité des entreprises et des grandes fortunes, et pour défendre la rémunération de ses adhérents. Selon elle, tout doit reposer sur l'autodiscipline des managers, capables de faire preuve de retenue sur les bonus et autres parachutes dorés, sans régulation de l’État[23].
L'organisation milite en faveur de la baisse des dépenses publiques mais également de la hausse des aides aux entreprises. Elle prend position en faveur de la réforme des retraites prévue en 2023 par Emmanuel Macron et met en cause le Medef, qu'elle juge trop timoré : « La réforme des retraites est une réforme urgente et indispensable, mais le Medef procrastine pour des raisons de paix sociale »[24].