L'attaque vise le campement de Kangaba, un éco-hébergement fondé par un Français situé à Yirimadio, en périphérie de Bamako, très prisé des expatriés[2],[3]. En janvier 2017 son propriétaire, Hervé Depardieu, avait protesté contre les consignes de sécurité du ministère français des affaires étrangères dans une tribune publiée par Le Monde Afrique[4],[5].
Selon des témoins, les djihadistes pénètrent dans l'établissement pendant l'après-midi divisés en deux groupes[4]. Selon le témoignage d'un employé : « Les premiers assaillants sont arrivés très bien armés à la porte principale. Ils ont tiré en l'air alors avant de grimper vers les piscines » et pour Sory Ibrahim, un journaliste présent sur les lieux au moment de l'attaque : « Ils cherchaient en réalité des Blancs »[4].
L'autre groupe s'approche par haut de l'établissement[4]. Selon un expatrié : « Certains d’entre eux ont pu facilement pénétrer sur les lieux par le sommet d’une colline où se trouvent les piscines en cascade et qui n’est pas clôturé »[2]. Ils ouvrent alors le feu sur les clients, mais des militaires en permission se trouvent parmi ces derniers : l'un d'entre-eux — un officier espagnol de l'EUTM Mali (Commandant Miguel Ángel Franco)— empoigne son arme de poing et parvient à repousser les assaillants, et même à blesser l'un d'eux, ce qui offre un répit à d'autres clients qui peuvent ainsi s'enfuir ou se cacher[6],[4],[7]. Le commandant Miguel Angel Franco Fernandez a reçu la Médaille du service de la politique de sécurité et de défense commune de l'Union européenne pour ses efforts dans la défense des civils à l'hôtel
La Forsat — la force spéciale antiterroriste malienne — arrive sur place à 16h30, soit une demi-heure après le début de l'attaque[6]. Des troupes de l'armée malienne, la MINUSMA et des forces spéciales françaises sont également présentes[6],[4]. Cependant la Forsat lance l'assaut seule[6]. Les clients sont exfiltrés : selon le ministre malien de la Sécurité, Salif Traoré, 36 clients ou travailleurs du campement sont évacués, parmi lesquels une quinzaine de Français et onze Maliens[6],[4],[8]. Selon Le Monde : « La configuration des lieux, parfaite pour la détente dominicale, a toutefois rendu extrêmement difficile la progression des forces de l’ordre ; la zone est vaste et verdoyante et le Campement ressemble à un petit village dont les maisons sont éparpillées dans les collines. On y trouve une multitude de lieux de détente, trois piscines »[4]. Les terroristes sont traqués dans l'obscurité pendant plusieurs heures[4]. À 23h30, tous les assaillants ont été abattus[6].
Le 19 juin, le ministre malien de la Sécurité, le général Salif Traoré, annonce que neuf personnes sont mortes au cours de l'attaque : quatre civils de nationalité gabonaise, chinoise, portugaise et malienne, un militaire malien et quatre djihadistes[10],[11]. Huit soldats maliens sont également blessés[2]. Le lendemain cependant, le procureur du pôle judiciaire spécialisé, Boubacar Sidiki Samaké, affirme que la victime portugaise était un militaire de l'EUTM Mali et non un civil[1]. Il précise aussi qu'une Malienne et un Chinois ont été tués par balles et qu'un Franco-Gabonais est décédé des suites d'une crise cardiaque[1]. Trois suspects ont également été arrêtés près du campement[1].
Dans son communiqué de revendication, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans indique cependant que les assaillants n'étaient que trois : il précise qu'ils sont morts au cours de l'attaque et qu'ils appartenaient à l'ethnie peule[1].