La politique anti-catholique du calvinisteGuillaume I d'Orange, souverain des Pays-Bas, obligea le jeune Augustin (comme beaucoup d’autres) à s’exiler pour recevoir une éducation catholique. Il étudia chez les jésuites, en France (Saint-Acheul) et en Suisse (Fribourg). Il y acquit une passion pour les livres. Ses études secondaires terminées il fit un grand tour des bibliothèques de France et de Belgique à la recherche de livres imprimés par Christophe Plantin, le célèbre imprimeur de sa ville natale, Anvers.
Alors qu’il étudiait la théologie à Louvain il découvrit la Bibliotheca Scriptorum Societatis Iesu, un catalogue de livres écrits par les jésuites, publié à Rome en 1676. Il décida de réviser et mettre à jour cette œuvre importante de Nathaniel Bacon, en y appliquant de plus des méthodes scientifiques encore inconnues au XVIIe siècle. De Liège (où il était professeur) il se mit à visiter bibliothèques belges et étrangères et, avec l’aide de son frère Alois De Backer (1823-1883), également jésuite, commença en 1853 la publication de la Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus. Pour chaque auteur une introduction biographique était donnée, et pour chaque livre la liste ses différentes éditions. La première édition, en 7 volumes (de 1853 à 1861) fut bien reçue par les milieux académiques.
Pour la seconde édition le nom d’un nouveau collaborateur apparaît sur la page de garde: Carlos Sommervogel (1834-1902). Le jeune jésuite français continuera le travail de De Backer et mit régulièrement à jour ce qui est devenu la Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, un ouvrage qui reste à ce jour une référence majeure pour tout ce qui concerne les écrits des jésuites depuis la fondation de l'Ordre (1540) à la fin du XIXe siècle.