Depuis qu'il a quitté son poste d'avocat général, Paul Biegler, avocat dans une petite ville de la péninsule supérieure du Michigan, occupe son temps à la pêche, daignant à l'occasion prendre une affaire sans grande importance pour maintenir à flot son cabinet. Son confrère Parnell McCarthy, lui-même en retrait de la vie judiciaire, a sombré dans l'alcoolisme. Ainsi chacun vaque à ses activités.
Le crime commis par Frederick Manion, lieutenant de l'armée, fait la une de la presse : il a assassiné, de sang-froid semble-t-il, l'homme qui a violé son épouse. Parnell pousse Biegler à prendre la défense du militaire. Tous deux s'attellent à la tâche. Ils plaident non coupable, arguant que Frederick a tué sous l'emprise d'une « impulsion irrésistible » et non d'un désir de vengeance. Frederick est finalement reconnu non coupable par le jury.
Duke Ellington (VF : André Valmy) : Pie Eye (non crédité, son apparition étant très brève, mais Ellington est crédité pour la musique)
Production
Origine du scénario
Le scénario est tiré du roman écrit par le juge John D. Voelker à partir d'un meurtre réel commis en 1952 à l'auberge Lumberjack de Big Bay, dans le Michigan.
Voelker avait vendu en octobre 1957 les droits de tournage à Ray Stark, qui les céda à son tour l'année suivante à Otto Preminger, avec l'accord de l'auteur.
Choix des interprètes
L'actrice Lana Turner devait jouer le rôle de Laura mais, en conflit avec le producteur, elle fut remplacée par Lee Remick.
Après avoir initialement envisagé de confier le rôle du juge Weaver à Spencer Tracy, qui le refusa, puis à Burl Ives, qui déclina également, Preminger suivit la suggestion de son assistant Nat Rudich et engagea un véritable homme de loi[1]. Son choix se porta vers Joseph N. Welch(en), qui jouissait d'une forte notoriété grâce à son rôle dans la chute du sénateurJoseph McCarthy, en lui déclarant :
« At long last, have you left no sense of decency? »
Le réalisateur a justifié ce choix en indiquant que « Welch apportait à son rôle une authenticité difficile à exprimer pour un [acteur] professionnel[2]. »
À sa sortie en France, le film fut amputé de plusieurs scènes. Les scènes manquantes ont été rajoutées lors de la sortie en DVD mais demeurent en version originale sous-titrée.
Distinctions
Récompenses
Grammy Award de la meilleure bande originale de film en 1959.
NYFCC Award du meilleur scénario et meilleur acteur pour James Stewart en 1959.
Meilleur acteur pour James Stewart, lors de la Mostra de Venise en 1959.
Oscars du meilleur film, meilleur scénario adapté, meilleure photographie, meilleur montage, meilleur acteur pour James Stewart et meilleurs seconds rôles masculins pour Arthur O'Connell et George C. Scott en 1960.
Meilleur film, meilleur acteur étranger pour James Stewart et meilleur espoir masculin pour Joseph N. Welch, lors des BAFTA Awards en 1960.
Le film ressort en édition Prestige limitée le 30 octobre 2019, édité par Carlotta. Le film possède une restauration 4K.
Découpage
Le découpage intégral du film, avec les dialogues en français et en anglais, a été publié dans L’Avant-Scène Cinéma (n° 680/681, février-mars 2021)[3].