Plantée d'arbres d'alignement sur la majeure partie de son parcours, cette avenue très animée et commerçante a un visage qui varie sur toute sa longueur. Elle est constituée des deux sections rectilignes empruntant chacune deux directions légèrement différentes, séparées entre elles par la place Victor-et-Hélène-Basch ; elle peut ainsi se décomposer en trois parties :
la partie nord, sur laquelle débouche notamment la rue Daguerre, piétonne et commerçante. L'architecture y est variée, entre haussmannien (aux abords de l'intersection avec la rue Ernest-Cresson), entièrement constituée d'immeubles en pierre de taille) et immeubles de faubourgs (sur l'avenue et dans les petites rues perpendiculaires à la rue Daguerre) ;
la partie centrale, desservie par la station de métroAlésia, autour de la place Victor-et-Hélène-Basch dominée par l'église Saint-Pierre-de-Montrouge (partiellement rénovée en 2009). Elle possède également deux cinémas (le Gaumont Alésia et le Mistral), de nombreux commerces et des restaurants. L'architecture y est assez diverse : on y trouve à proximité des rues constituées principalement d'immeubles en pierre de taille (comme l'est la partie ouest de la rue Bezout), ou des rues plus typiques des faubourgs parisiens, avec des immeubles en pierre de Paris, ou en briques et pierre de taille (exemple de la rue Thibaud, dont plusieurs immeubles ont été ravalés en 2009) ;
la partie sud, avec des immeubles plus modernes (années 1970 notamment), et des commerces divers (moyennes surfaces et commerces de vêtements).
Cette voie est très ancienne, étant notamment sur un des itinéraires historique de la via Turonensis (ou voie de Tours) un des chemins du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Longtemps elle est aussi une section, située sur le territoire communal de Montrouge, de la route nationale 20 reliant Paris à Orléans et, au-delà, à la frontière avec l'Espagne sous le nom de « route d'Orléans ». Puis, en 1860, à la suite de l'extension du territoire de Paris et par conséquent l'annexion du Petit-Montrouge (qui est en fait la plus grande partie de Montrouge), elle est classée dans la voirie parisienne par décret du sous le nom d'« avenue d'Orléans ». Au no 109, une plaque de rue toujours en place rappelle cette dénomination.
Le , des éléments de la 2e division blindée du général Leclerc sont les premières unités à entrer dans la capitale pour la libérer, principalement par la porte d'Orléans après avoir emprunté, plus au sud, la route nationale 20 et d'autres itinéraires parallèles. Dans Paris, une grande partie des troupes françaises et alliées venues libérer la capitale parcourent donc ensuite l'avenue d’Orléans pour accéder aux principaux points stratégiques de la capitale.
L'avenue d’Orléans devient, le , avenue du Général-Leclerc (Philippe Leclerc de Hautecloque est mort accidentellement quelques mois plus tôt), mais c'est à la date symbolique du , (le conseil municipal de Paris est alors dirigé par Pierre de Gaulle), qu'est célébré le renommage de l'avenue d'Orléans en avenue du Général-Leclerc, lors d'une cérémonie officielle[1], en présence du général Charles de Gaulle qui prononce un discours[2].
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
No 4 (avenue d'Orléans) : domicile du sociologue Émile Durkheim lors de sa mort en 1917[3].
No 5 : emplacement du Café du Lion, siège d'un club d'échecs fréquenté au début du XXe siècle par Lénine. Cet établissement, qui servait aussi à l'époque de lieu de réunion pour les bolchéviques, est aujourd'hui un McDonald's[4].
No 15 : hôpital La Rochefoucauld, précédemment hospice de La Rochefoucauld (1821), antérieurement hospice national de Montrouge (1792) et Maison royale de santé (1780). Fondée sous cette dernière dénomination en 1780 avec le concours de la duchesse de La Rochefoucauld et ouverte en 1783, cette maison de santé est alors implantée hors de la barrière d'Enfer, en bordure de la route d’Orléans qui traverse Montrouge et, à cet endroit, plus précisément la partie de cette commune dite « Petit-Montrouge » qui sera annexée à Paris en 1860 et forme depuis cette date le quartier du Petit-Montrouge du 14e arrondissement. Au début du XXIe siècle, c'est un hôpital spécialisé en gérontologie qui appartient, avec l'hôpital Broca (13e arrondissement) et l'hôpital de la Collégiale (5e arrondissement), au groupe Hôpitaux universitaires Paris-Centre, l’un des douze groupes hospitaliers de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (APHP)[5]. L'hôpital ferme en 2019.
En face du no 15 : borne kilométrique en fonte indiquant « Rte Nle N° 20 3 km de Notre-Dame ». Cette copie remplace depuis 2018 l'original, qui avait disparu en 2015. Elle a été réalisée à partir de l'ancienne borne située au no 73 de la même rue (voir ci-dessous).
No 15bis : La Poste est implantée en 1907 sous la désignation « Hôtel des Postes[6] » ou « poste centrale » du 14e arrondissement, avenue d'Orléans, sur une partie des terrains appartenant à l'hospice de la Rochefoucauld. Son emprise sur le parc, initialement de 500 m2, a été augmentée à plusieurs reprises[7].
No 16 : villa Daguerre : typique avec ses pavillons verdoyants dans une allée étroite qui aboutit rue Boulard.
No 19 : villa Adrienne (1895[8]) : propriété privée fermée par un porche derrière lequel se dissimule un square arboré de forme rectangulaire, d'une surface de 3 500 m2[réf. nécessaire], entouré de quatre ensembles d'immeubles de quatre niveaux sous combles mansardés. Sur le côté méridional se trouvent également plusieurs petits hôtels particuliers. Une statue orne la pelouse.
No 19 : en 1908, Lénine, dépositaire des fonds du POSDR (Parti ouvrier social-démocrate de Russie), ouvre un compte à l’agence Z du Crédit lyonnais[9].
Nos 26-28 : emplacement de l'ancien moulin de l'Amour, construit au XIIe siècle ; il exista jusqu'au début du XXe siècle[10].
À l’avant de ce moulin, dans le même enclos, se trouvait le moulin Pavé, appelé aussi moulin Joly (du nom de son propriétaire)[11]. Il figure sur les plans de Roussel (1731) et Deharme (1763).
No 41 (avenue d'Orléans) : domicile de la chanteuse Berthe Sylva en 1938[12].
No 51 : ancienne enseigne en mosaïque des dragées Martial, d’après les affiches de Dransy qui se trouvaient dans les couloirs du métro pendant les années 1950[13].
No 70 : cinéma Mistral. Ancienne chapelle qui devient à la fin du XIXe siècle un théâtre de 1 000 places, avec balcon : Les Fantaisies Montrouge. Le théâtre est transformé en cinéma en 1911, puis après dix ans de retour au théâtre à partir de 1922, il devient définitivement un cinéma en 1932. Le bâtiment est détruit en 1921 et reconstruit en béton, avec 1 200 places dont 500 au balcon. En 1971, le cinéma se divise en deux salles, puis en cinq en 1976[15]. Il ferme définitivement en 2017 pour être démoli et laisser place à un immeuble d'habitation.
No 73 : cinémaGaumont-Alésia, multiplexe totalisant, depuis sa dernière restructuration (2014-2015), 1 381 places pour 8 écrans. Exploitée depuis 1920, cette salle était précédemment dénommée « Gaumont Sud », antérieurement « Théâtre des Gobelins », plus anciennement « Orléans Palace » et initialement « Montrouge Palace » (1920)[17].
En face du no 73 : borne kilométrique en fonte indiquant « N 20 3,5 km de Notre-Dame », fac-similé de l'original qui avait été détérioré lors d'un chantier.
emplacement des grands Moulins de Montrouge. Ils s’étendaient jusqu’à la rue Friant[7].
No 109 : au coin de la rue Sarrette, une plaque de rue indique encore le nom que l'avenue du Général-Leclerc a porté jusqu'en 1948 : « avenue d'Orléans ».
↑Lors de la même cérémonie, le pont de Passy prend le nom de pont de Bir-Hakeim. Voir Jean-François Pernot, Luc Thomassin et Béatrice de Andia, Le Patrimoine militaire de Paris, Action artistique de la ville de Paris, , 242 p., p. 228, et Danielle Tartakowsky, Les Manifestations de rue en France, 1918-1968, Publications de la Sorbonne, , 869 p. (lire en ligne), p. 545-546.
↑C'est la dernière apparition publique du général de Gaulle avant qu'il se retire provisoirement et pendant plusieurs années de la vie politique officielle.
↑Pierre Vallery-Radot, Deux siècles d'histoire hospitalière de Henri IV à Louis-Philippe (1602-1836 : Paris d'autrefois, ses vieux hôpitaux, éd. Paul Dupont, 1947, p. 161.
↑ a et bÉmile Wiriot, Le quartier Saint-Jacques et les quartiers voisins, leurs transformations à travers les siècles : Paris, de la Seine à la Cité universitaire, Paris, 1930, p. 531 (en ligne).
↑René-Léon Cottard, Vie et histoire du XIVe arrondissement : Montparnasse, Parc de Montsouris, Petit Montrouge, Plaisance, Paris, Hervas, 1988.