À sa deuxième édition, il est devenu la plus importante contribution citoyenne au monde sur le vélo[2].
Historique et objectifs
Jusqu'en 2016, la FUB décernait chaque année un « Guidon d'or » et un « Clou rouillé » à deux villes s'étant distinguées en plus ou moins bien dans les conditions de déplacement et la qualité des services pour les cyclistes urbains. Ces trophées étaient attribués d'après le vote en assemblée générale des représentants d'une partie des associations membres de la fédération[3], ce qui en limitait la visibilité et la portée. En 2017 est créé le « baromètre des villes cyclables », qui a l'avantage de s'adresser à une population beaucoup plus vaste et représentative des usagers tout-venant — excluant toutefois les non-internautes —, en réduisant du même coup les voix des associations pro-vélo, accusées parfois de partialité ou de militantisme agressif par les élus lors de vélorutions, Park(ing ) Day ou autres actions de rue.
Ce baromètre français s'inspire du Fahrradklimatest(de) initié en Allemagne par la fédération Allgemeiner Deutscher Fahrrad-Club (ADFC ), un modèle qui avait fait ses preuves depuis 1988.
En dehors de la simple évaluation de terrain à un moment donné, l'objectif du baromètre est de mieux cerner les attentes de ceux qui font un peu, beaucoup ou pas encore de vélo, et de fournir des pistes d'amélioration aux collectivités, dont l'évolution sera évaluée par les éditions suivantes.
La seconde édition de 2019 a atteint un record mondial de participation citoyenne sur le vélo avec 184 483 réponses ; 768 communes ont été qualifiées, dont une seule atteignant la classe “A“, et 42 en classe “C“ ou “B“[5] ; 400 000 points noirs ont été recensés et géolocalisés en cartographie numérique.
L'enquête menée du au a vu une participation encore plus forte, avec 277 384 réponses et 1625 communes qualifiées[6].
Palmarès des villes
Baromètre des villes cyclables 2017 et 2019 : podium (classe - note moyenne) des communes selon le nombre d'habitants
Il apparait que les villes ressenties comme les plus cyclables sont situées à l'Est (Alsace, Belfort, Grenoble, Chambéry, etc.) et à l'Ouest (Saint-Lunaire, Caen, Rennes, Nantes et toute la côte atlantique) alors que les villes de la côte méditerranéenne sont les moins bien notées. Ces différences sont en rapport avec une volonté politique locale de promotion du déplacement à vélo, souvent liée à l'attraction touristique pour les petites villes et les bourgs et villages, ou à la nécessité de réduire la circulation automobile pour les grandes villes. Une progression est observée en Île-de-France entre 2017 et 2019, notamment à Paris, qui passe en 4e position des grandes villes, mais régresse hors du top 10 en 2021. Le ressenti général est dominé de très loin par le sentiment d'insécurité routière. En 2017, 80 % des répondeurs estiment qu'il est important d'être séparé du trafic motorisé, 92 % que les vols de vélo sont fréquents, 89 % que les conditions ne permettent pas aux enfants ou aux personnes âgées de se déplacer en sécurité. Près de 80 % réclament un réseau cyclable complet et sans coupures et des itinéraires rapides et directs. Le stationnement des vélos en gare est jugé très insuffisant. En 2021, 64 % des personnes répondantes trouvent que les conditions pour l'usage du vélo sont mauvaises, 47,8 % estiment que depuis 2019 la situation est restée identique, 36,5 % qu'elle s'est améliorée et 15,8 % qu'elle s'est dégradée.
Plusieurs associations affiliées à la FUB ont pour objectif le partage de la rue aussi bien en faveur des piétons que des cyclistes[a]. « Rue de l'avenir » France[7], filleule de l'association homonyme suisse[8], ainsi que le CEREMA, s'emploient à informer et à étudier des solutions pour agir dans le domaine de la mobilité durable, tandis que des associations de piétons défendent la cause de ces usagers les plus faibles en contestant parfois des aménagements bien utiles aux cyclistes[9]. Pour mieux cerner les demandes de tous les piétons et marcheurs, et pas seulement celles des associations[b], le collectif national « Place aux piétons » a organisé sur le modèle du baromètre des villes cyclables le « Baromètre des villes marchables », dont la première consultation a eu lieu du au , avec 43 267 réponses exploitables[10],[c].
↑On citera par exemple l'association « Brest à pied et à vélo » (BaPaV) https://www.bapav.org/presentation-de-bapav/, dont un ancien président, Olivier Schneider, est président de la FUB depuis 2015.
↑Seulement 3 % des répondeurs au baromètre marchable étaient membres d'une association de défense des piétons.
↑Pour les cyclistes et les aménageurs, il est intéressant de connaitre le ressenti des piétons : 80 % demandent à être séparés des autres mobilités actives, 54 % pensent que les aménagements cyclables constituent un facteur d'insécurité, 54 % sont d'accord pour dire que les conflits entre piétons et autres mobilités actives sont « peu fréquents » à « très rares ».