Bâti en remblais argileux, sa longueur de crête est de 595 m pour une largeur de huit mètres. Le volume de la digue est de l'ordre de trois millions de m3. Le débit maximum de l'évacuateur des crues au niveau de ce barrage est de 2 553 m3/s[1].
Il est construit dans le cadre du Plan directeur des eaux du Nord (PDEN) daté de 1969. Il est, avec une capacité de 265 millions de mètres cubes d'eau[2], le deuxième barrage de la Tunisie après le barrage de Sidi Salem.
Rôles
Le barrage est interconnecté avec ceux de Sejnane et Joumine, et constitue de ce fait un maillon important dans la chaîne d'interconnexion entre les barrages de Tunisie. Ses deux objectifs principaux sont de fournir de l'eau pour l'irrigationagricole (création de 5 500hectares de terres irriguées dans la région de Nefza et de Sejnane) et l'alimentation en eau potable du grand Tunis, de la région côtière du Sahel et de Sfax par la rétention de l'eau de pluie[1]. Par ailleurs, le barrage permet une amélioration de la qualité des eaux du canal Medjerda-Cap Bon[1].
Activités
Chaque année, seize permis de pêche (seize barques avec deux pêcheurs chacune) sont octroyés. Cette activité produit plus de 100 tonnes de poissons par an. Les poissons sont essentiellement le bar commun et le sandre. Le loup a la particularité de pouvoir vivre en eau douce et dans la mer, mais il ne pond que dans l'eau de mer[1].
Plusieurs centres de camping sont présents autour du barrage. La zone est prisée des randonneurs et campeurs et voit aussi le développement d'autres activités comme la location de kayaks[3],[4].
Des mines de plomb et de zinc proches du site du barrage sont parfois la cause de taux anormaux, surtout d'arsenic (35 µg/l), de manganèse (900 µg/l) et plomb (26 µg/l), dans certains oueds qui alimentent le barrage. Le bassin versant du barrage est composé des oued El Melah, Maden et Bellif[1].
Site Ramsar, faune et flore
Le , le barrage de Sidi El Barrak est reconnu comme un site Ramsar qui couvre une superficie totale de 2 734 hectares[5].
Le lac de barrage présente des zones de frayère et d'alimentation pour les poissons, dont la carpe commune et le barbeau commun sur les fonds à végétation aquatiques pérennes et le sandre sur les fonds sablo-vaseux. La proximité de la mer offre en période de déversement un accès au plan d'eau douce pour des espèces migratrices comme les anguilles[1].