Son père avait commencé la rédaction des fors de Bigorre, c'est-à-dire un ensemble de coutumes qui régissent la vie dans le comté, et Bernard II termine l’entreprise vers 1060. Ces fors définissaient les droits et devoirs respectifs du comte, des nobles et des sujets. Une nouvelle forteresse ne pouvait pas être construite sans l’accord du comte, et les habitants devaient choisir pour seigneur un vassal du comte. L’autonomie des vallées de Lavedan et de Barèges est également confirmée.
En 1062, il entreprend avec son épouse un pèlerinage au Puy-en-Velay et place son comté sous la protection de Notre-Dame du Puy-en-Velay. Cette action relativement anodine, car Bernard Tupamaler fera de même en plaçant l’Armagnac sous la protection de Notre-Dame d’Auch, sera deux siècles plus tard interprété comme une donation. Lors de querelle de succession du comté de Bigorre au XIIIe siècle, Philippe le Bel, roi de France et seigneur du Velay, entretemps rattaché au domaine royal, usera de ces prétendus droits sur le Bigorre pour l’annexer et le rattacher au royaume.
Mariages et enfants
Il épouse en premières noces une certaine Clémence[1] († 1062) qui donne naissance à :
Veuf, Bernard II se remarie à la fin de l'année 1063 avec Étiennette Douce de Marseille[3], fille de Guillaume II, vicomte de Marseille et d’Étiennette des Baux, et veuve de Geoffroi Ier, comte de Provence[4]. De ce mariage est née :
↑La comtesse Clémence est l’une des premières personnes nobles et pyrénéennes à porter ce prénom. Aucun document ne décrit son origine familiale, et l’on est réduit à se fonder sur l’onomastique pour émettre une hypothèse. Se fondant sur l’apparition des prénoms Estiennette, Guisla et Raymond, Christian Settipani avait proposé l’hypothèse d’une fille de Raymond Borrel, comte de Barcelone, et d’Ermesinde de Carcassonne (Christian Settipani, La Noblesse du Midi Carolingien, Oxford, Linacre College, Unit for Prosopographical Research, coll. « Occasional Publications / 5 », , 388 p. (ISBN1-900934-04-3), p. 149). Mais cette identification soulève quelques problèmes. Ainsi, cela fait de Bernard II et de Clémence des cousins germains, rendant leur mariage improbable, voire impossible. Le prénom de Guisla peut être expliqué par la famille de Bernard II, car porté par sa grand-tante Guisla de Melgeuil. La famille de Clémence n’a donc transmis que les prénoms d’Étiennette et de Raymond. Chronologiquement, on peut faire de Clémence une fille de Guillaume, comte de Pallars, et d’Étiennette, également parents d’un Raymond.
↑Szaboles de Vajay, Étiennette dite Douce, comtesse de Provence (XIe siècle), p. 189-213, dans Provence historique, tome 12, fascicule 48, 1962 (lire en ligne).