Bettencourt-Saint-Ouen est un village périurbain picard du Ponthieu situé à 20 km au nord-ouest d'Amiens, 21 km au sud-est d'Abbeville et à la même distance au sud-ouest de Doullens.
Le territoire communal est traversé par l'autoroute A16, dont la sortie 21 donne un accès aisé au village, ainsi que l'ex-route nationale 1 (actuelle RD 1001). La rue principale de la commune est constituée par la RD 57
Le territoire communal, situé sur le versant sud de la vallée de la Nièvre, s'étend depuis la rivière au nord-ouest jusqu'à la forêt de Vignacourt au sud (bois de Varennes et du Prieur). Jusqu'au milieu du XIXe siècle, le massif se prolongeait en partie au nord jusqu'aux limites du village[1].
La commune comprend un hameau, la Briqueterie, qui fait partie de l'agglomération de la commune de Saint-Ouen (Somme).
En 2019, la localité est desservie par la ligne d'autocars no 28 (Saint-Léger - L'Étoile - Flixecourt - Amiens) du réseau inter-urbain Trans'80[2].
Hydrographie
Bettencourt-Saint-Ouen est arrosée par la Nièvre, affluent du fleuve côtier picard la Somme. A côté se trouvent des zones humides et un marais communal.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 748 mm, avec 11,9 jours de précipitations en janvier et 8,3 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Bernaville à 12 km à vol d'oiseau[5], est de 10,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 877,3 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Urbanisme
Typologie
Au , Bettencourt-Saint-Ouen est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9].
Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Léger-lès-Domart[Note 1], une agglomération intra-départementale regroupant sept communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 2],[10],[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Amiens, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[11]. Cette aire, qui regroupe 369 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[12],[13].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (72,3 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (80,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (69,9 %), forêts (22,9 %), zones urbanisées (4,8 %), prairies (2,4 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Présentation
Le bâti a conservé, surtout dans le haut du village, l'alignement sur rue des maisons ou des granges de fermes. L'habitat est essentiellement formé de maisons et de petites fermes. Quatre fermes de taille moyenne sont situées, pour l'une à l'entrée ouest du village, et pour les trois autres dans le haut de la Rue Principale[1].
Au début des années 2000, les Glycines, un lotissement de 55 logements, est créé sur le territoire communal. Une médiathèque et une micro-crèche complètent les services municipaux[15].
Toponymie
Bettencourt est attesté sous la forme Bethincurt (1150.) ; Bettencort (1168.) ; Bettincort (1210.) ; Betencort (1232.) ; Betencourt (1301.) ; Bethencourt (1507.) ; Bentencourt (1634.) ; Benrecourt (1657.) ; Bettencourt (1763.) ; Bettencourt-Saint-Ouen (1801.) ; Bettencourt-Saint-Ouin (1857.) ; Bethencourt-Saint-Ouen[16].
Sens du toponyme : le domaine (-court) de Betto, nom de personne germanique.
Cinq lieux d'occupation paléolithiques ont été révélés par une fouille préventive réalisée en 1995, sur le tracé de l'autoroute A16, Amiens-Boulogne (112 000 à 68 000 ans av. J.-C.)[17].
Moyen Âge
Le village est cité en 1150.
Frédéric Fournis indique « Le village et ses terres formaient au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime une seigneurie dépendant de Picquigny, domaine des vidames d'Amiens. Possession de la famille du Bois, celle-ci passe par alliance, à la fin du XVe ou au début XVIe siècle, à la famille de Soissons-Moreuil, puis à la fin du XVIIe siècleà Jean-Noël de Barbezières, comte de Chémerault, conseiller du roi et lieutenant général. Vers 1730, le domaine passe aux Desfriches-Doria, cousins de Louise de Soissons-Moreuil. André-Joseph Desfriches, marquis Doria, porte les titres de seigneur de Cernoy, de Cayeux, de Bettencourt et de Payens[1] »
Époque moderne
Le château a été détruit vers 1760. Un second château a été construit sans doute pour André-Joseph Desfriches, marquis Doria et seigneur de Bettencourt vers 1777. Occupé par l'armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale, le château est vendu en 1954. Le logis est mentionné en 2009 comme ruiné tandis que les communs ont été réhabilités et convertis en habitation[18]
La paroisse de Bettencourt relevait du diocèse et de l'archidiaconé d'Amiens, et du doyenné de Vignacourt. La cure était à la présentation du titulaire du personnat[C'est-à-dire ?]. La dîme était partagée en trois tiers entre deux chapelains de la cathédrale d'Amiens, le titulaire du personnat et le collège d'Amiens[19].
Époque contemporaine
En 1851, le village a une importante activité textile. Cinquante-quatre fileuses, 22 tisserands, ainsi qu'un contremaître sont recensés. À partir de 1872, on note une diversification des métiers et l'apparition des ouvriers de fabrique, qui passent de 7 en 1872 à 27 en 1881. En 1906, Saint Frères emploie 110 personnes habitant le village, ce qui représente 82% des ménages[1].
Dès 1858, la municipalité prévoit la construction d'une nouvelle école, devant remplacer l'ancien édifice situé en bordure du cimetière. L'édifice, destiné à abriter l'école de garçons, la salle de mairie et le logement de l'instituteur, a été construit de 1860 à 1861, d'après les plans établis en 1859 par l'architecte amiénois C. Masse. L'existence d'une école de filles est attestée, dès 1872[20].
La construction d'une nouvelle école de filles et l'extension de l'école de garçons est réalisée d'après le devis de l'architecte Caron approuvé le 7 mai 1896. Les travaux réalisés par l'entrepreneur Léon Boitelle sont achevés en 1898. En 1899, l'école accueille 37 garçons et 36 filles. Le recensement de 1906 indique que les classes sont dispensées par un couple d'enseignants, logeant dans l'école[20].
Les destructions de la Première Guerre mondiale, qui ont notamment touché la façade de l'église, ont entraîné la reconstruction d'une partie des maisons et fermes du village[1].
L'école est agrandie dans la seconde moitié du XXe siècle et le rez-de-chaussée abrite la mairie et les classes, qui s'étendent également sur la cour et les extensions arrières[20].
Un parc éolien constitué de 5 aérogénérateurs (trois sur Bettencourt, deux sur Saint-Ouen), conçu à partir de 2005 par la société Ostwind, a été inauguré en 2018[26].
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[28].
En 2021, la commune comptait 617 habitants[Note 4], en diminution de 1,44 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Les recensements de populations montrent une croissance continue du nombre de maisons dans le village, qui passe de 98 en 1836 à 137 en 1911[1].
Enseignement
En 2015, la commune gère une école élémentaire de trois classes[15].
Autres équipements
Durant les mandats de Michel Villain, la commune a été dotée d’une micro-crèche, d’une médiathèque et de deux nouvelles classes pour l’école[22]
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Église Saint-Martin. Le conseil municipal ayant décidé la démolition de l'église primitive, devenue trop petite, en 1848, l'édifice actuel est construit d'après les plans et devis de Charles Demoulins, architecte à Doullens, en conservant le clocher en façade. Elle est consacrée en 1850. Endommagée durant la Première Guerre mondiale, la façade occidentale est reconstruite en 1929, sur le projet de Louis Raquet, architecte à Amiens, avec remplacement du clocher par un campenard dans les années 1930. L'édifice, de plan allongé à vaisseau unique et chevet semi-circulaire, est construit en brique et couvert d'ardoise. La façade-pignon, de style classique, est ponctuée de pilastres et surmontée d'un clocher-mur[19].
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Saint-Léger-lès-Domart comprend trois villes-centres (Berteaucourt-les-Dames, Saint-Léger-lès-Domart et Saint-Ouen) et quatre communes de banlieue.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bÉmilie Da Cruz, « De nombreux projets pour l'avenir », Le Courrier picard, édition maritime, 1er octobre 2015, p.20.
↑Jacques Garnier, Dictionnaire topographique de la Somme, t. 1, Paris / Amiens 1867 - 1878, p. 119 (lire en ligne sur DicoTopo) [1]
↑Jacqueline Léopold-Kerymel, « J.-L Locht, Bettencourt-Saint-Ouen (Somme). Cinq occupations paléolithiques au début de la dernière glaciation [compte-rendu] », Revue archéologique du Centre de la France, t. 42, , p. 247 (lire en ligne, consulté le ), sur Persée.
↑ a et bDelphine Richard, « Enfouir les réseaux, le dernier chantier du mandat à Bettencourt-Saint-Ouen : Depuis 15 jours, des travaux d’enfouissement de plusieurs réseaux animent la rue de Vignacourt », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Élu depuis 1977, maire depuis 19 ans, Michel Villain ne se représentera pas en mars 2020 ».
↑Réélu pour le mandat 2014-2020 : Le Courrier picard, édition d'Abbeville, 2 avril 2014, p. 22..
↑« Claude Fourcroy dans la lignée de Michel Villain au municipales de Bettencourt-Saint-Ouen », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Le maire sortant, Michel Villain, ne se représentant pas, l’adjoint au maire Claude Fourcroy a monté une liste « Ensemble pour l’avenir de notre commune » composée de 15 candidats (six sortants et neuf nouveaux). « Depuis mars 2008, élu conseiller puis adjoint au maire, vous m’avez fait confiance pour servir l’action communale ».
↑Olivier Bacquet, « Bettencourt Saint-Ouen. Le parc de cinq éoliennes a enfin été inauguré : Le parc de 5 éoliennes réparties sur Bettencourt Saint-Ouen et Saint-Ouen, a enfin pu être inauguré. Treize ans après le lancement du projet… », Le Journal d'Abbeville, (lire en ligne, consulté le ).