Une bousculade ou mouvement de foule, est le mouvement causé par le remous d'une foule lorsque celle-ci est incontrôlée. Elle peut avoir des effets mortels, particulièrement si elle donne lieu à une peur panique.
Les bousculades se produisent particulièrement durant des célébrations religieuses (pèlerinages, fêtes rituelles etc.), des événements sportifs ou musicaux, et tout autre rassemblement d'un grand nombre de personnes. Elles résultent le plus souvent d'une peur panique lorsque les personnes tentent de fuir (en raison d'un incendie, d'une explosion), ou au contraire, tentent de s'approcher de quelque chose. Dans ce cas, la foule est si importante que les personnes situées à l'arrière continuent d'avancer en poussant, tout en ignorant que les personnes situées à l'avant sont écrasées.
Les décès lors d'une bousculade sont généralement liées à une asphyxie compressive. Les pressions exercées proviennent de poussées horizontales, voire d'empilements de corps.
Les bousculades de foule sont des incidents catastrophiques qui peuvent se produire lorsque la densité des personnes devient trop importante[1]. Ainsi lorsqu'un groupe de personnes atteint ou dépasse la densité de quatre à cinq personnes par mètre carré, la pression exercée sur chaque individu peut provoquer l'effondrement de la foule sur elle-même, ou la faire devenir si compacte que les individus sont écrasés et asphyxiés.
À partir d'environ 7 personnes par mètre carré, la foule peut commencer à se comporter comme un fluide, entraînant les individus contre leurs volontés. Ces incidents sont le résultat de défaillances organisationnelles, et la plupart des grands désastres provoqués par les bousculades peuvent être évités par des stratégies de gestion des foules[2].
Statistiques
Chaque année, de nombreux rapports font état d'événements de mouvements de foules qui se sont terminés en tragédie, faisant environ 2 000 victimes par an en moyenne[3].
Dynamique
La densité d'une foule est le facteur déterminant qui provoque des mouvements de foule incontrôlé et des écrasements[1]. Lorsque la densité moyenne est d'un à deux individus par mètre carré, les individus peuvent se déplacer librement sans contact. Même si les personnes se déplacent rapidement, cette densité permet d'éviter les obstacles et le risque d'incident lié à la foule est minime. À trois ou quatre personnes par mètre carré, le risque reste faible[4].
Toutefois, à partir d'une densité de cinq personnes par mètre carré, les possibilités de se déplacer pour les individus deviennent limitées. À des densités plus élevées de six à sept personnes par mètre carré, les personnes sont pressées les unes contre les autres et peuvent être incapables de se déplacer de leur propre chef. À ce stade, la foule peut commencer à se comporter comme un fluide, les individus se déplacent sous la pression de ceux qui les entourent, et des ondes de choc traversent la foule lorsque les pressions changent[5], ce qui peut être extrêmement dangereux. Le danger inhérent à ces conditions est que les individus chutent et/ou soient écrasés et asphyxiés[3].
Lorsque le taux d'occupation est d'environ 7 personnes par mètre carré, la foule devient presque une masse fluide. Les ondes de choc peuvent se propager dans la masse au point de faire décoller les gens du sol.... Des personnes peuvent être littéralement soulevées et voir leurs vêtements arrachés. La pression intense de la foule, exacerbée par l'anxiété, rend la respiration difficile. Certains sont affaiblis et s'évanouissent. L'accès à ceux qui tombent est impossible. L'extraction ne peut se faire qu'en les soulevant et en les faisant passer au-dessus de la foule[6].
Le comportement des piétons est rationnel et modélisable mathématiquement[7]. Les équations qui en résultent sont hautement non linéaires[7]. Pour la conception de grandes structures visant à accueillir des foules, le mouvement des individus est modélisé comme un fluide[8].
Des tests effectués sur des sujets vivants ont montré que la force maximum tolérable par un individu est typiquement de 623 N lorsqu'ils sont poussés contre une barre plate de 100 mm de large. Cette force augmente jusqu'à 800 N lorsque le sujet est autorisé à repousser avec ses bras la barre pour réduire la charge sur sa cage thoracique. Le niveau de tolérance est significativement inférieur pour les femmes[3].
Bousculades notables
Bousculades notables
Événement
Date
Pays
Nombre de morts
Nombre de blessés
Bousculade consécutive à l'effondrement des travées en bois de l'Amphithéâtre romain de Fidènes à l'occasion d'un spectacle de chasse[9]
↑(en) John Fruin « The Causes and Prevention of Crowd Disasters » (lire en ligne) [PDF] —First International Conference on Engineering for Crowd Safety (Londres, )
↑Tracy Hresko Pearl, « Crowd Crush: How the Law Leaves American Crowds Unprotected », Kentucky Law Journal, vol. 104, no 1, , Article 4 (lire en ligne)
↑Dirk Helbing, « The Causes and Prevention of Crowd Disaster », dans The Science of Disasters, Springer Berlin Heidelberg,
↑Robert Turcan, Tibère, Paris, Société d'édition Les Belles Lettres, , p. 166..
↑Tacite fait mention de 50 000 morts et blessés dans ses Annales, livre IV, chapitre 62 paragraphe 2, mais ce chiffre est très probablement exagéré, d'autant que l'auteur est plutôt hostile à l'empereur Tibère, qui a interdit les spectacles de chasse à Rome.
↑Pierre-François Souyri, Le monde à l'envers, Histoire du Japon médiéval, Paris, Éditions Perrin, , p. 337-338..
↑(en) « The Bethnal Green Tube Shelter Disaster », BBC, (lire en ligne).