Bulawayo est une ville du Zimbabwe, au cœur du Matabeleland. Elle est située à 369 km (439 km par la route) au sud-ouest de Harare. Deuxième ville du pays, elle comptait une population de 738 600 habitants au recensement de 2017[2].
Histoire
« Bulawayo » signifie « lieu du massacre », en référence aux exécutions ordonnées par le chef Mzilikazi lors de la formation de l'état ndébélé dans les années 1830. Son fils Lobengula lui succéda en 1870 et se confronta avec le britanniqueCecil Rhodes qu'il rencontra en 1888 et obtint de lui une concession garantissant aux étrangers des droits sur les minerais en échange d'armes et d'argent.
À la suite de plusieurs malentendus, un conflit ouvert, la Première Guerre ndébélé, éclata ensuite entre Britanniques et Ndébélés. Bulawayo, capitale de Lobengula, fut prise et incendiée par le roi ndébélé en fuite. Ses offres d'or en gage de paix ne parvinrent jamais à son destinataire, Cecil Rhodes. Lobengula mourut en exil de la variole.
Au début des années 1890, les Ndébélés s'allièrent aux Shonas pour repousser les Britanniques mais finirent par accepter une offre de paix et un règlement négocié formulé par Cecil Rhodes débouchant sur l'installation des Européens à Bulawayo et le contrôle du Matabeleland par la BSAC de Rhodes.
La ville fut officiellement fondée par Leander Starr Jameson le quoiqu'elle existait auparavant, ayant notamment été le lieu où se situait le kraal royal de Lobengula[3]. En 1898, le chemin de fer devant relier Le Cap au Caire arriva à Bulawayo. Une seconde ligne fut ensuite inaugurée à destination des chutes Victoria et de la ceinture de cuivre de Rhodésie du nord (Zambie)
Centre commercial et industriel, la ville ainsi prospéra et c'est à Bulawayo que naquirent les premiers syndicats noirs.
Après l'indépendance du Zimbabwe en 1980, les tensions furent vives entre les Ndébélés et les Shonas, majoritaires dans le pays, débouchant même sur un véritable conflit et un véritable siège de la région avec tueries en masse.
En 1988, la paix revint quand les frères ennemis, Shonas et Ndébélés, signèrent un accord d'amitié et fusionnèrent leurs partis respectifs.
Culture
La ville abrite le Musée d'histoire naturelle (Natural History Museum), consacré à l'histoire, à la faune et à la flore du pays.
Le Musée du rail (Railways Museum) abrite une collection de locomotives à vapeur de l'époque rhodésienne, de nombreux wagons dont le wagon privé de Cecil Rhodes.
Aux environs, on trouve le parc de Matopos aux imposantes formations granitiques. La tombe de Cecil Rhodes y est située, au sommet de la colline Malindidzimu, baptisée également « View of the world ». À ses côtés se trouve la tombe de son fidèle ami, le docteur Leander Starr Jameson ainsi que, depuis 1930, celle du premier chef de gouvernement de Rhodésie du Sud, Charles Coghlan. Sur le même site, le mémorial de la Shangani commémore depuis 1904 le souvenir de la patrouille d'Allan Wilson, dont les trente-trois soldats furent tués lors d'une embuscade ndébélé le .
Bien que de nombreuses rues du centre-ville ne portent pas de noms et ne soient que numérotées, la plupart de celles qui portaient un nom colonial ont été rebaptisées en et au cours des années 2000. Cependant, en 2020, lors d'une nouvelle vague administrative de dénomination, plusieurs noms de rues subsistants de l'époque rhodésienne (Rhodes, Jameson, Coghlan, Moffat) ont été maintenus et complétés (la signalétique n'a cependant toujours pas été changée en 2023) :
L'action de Sale hiver à Bulawayo, roman satirique de Soline de Thoisy paru en 2011 (ISBN978-2-7483-6467-5) sur le milieu expatrié en Afrique sub-saharienne, se déroule dans la ville de Bulawayo.