« Béatrice Cussol utilise l’aquarelle comme médium, ce qui lui permet transparence et légèreté des formes. Dans ses dessins, des jeunes femmes principalement, le vide est l’espace dans lequel se meuvent les figures, ce qui lui donne toute son importance. De ces femmes, mutantes anthropomorphes, peuvent s’échapper des fluides organiques qui expriment une extravagance sensuelle. Ce travail sur l’image fantastique exalte le corps, l’imagination, les fantasmes. Il y a là une certaine plongée dans l’inconscient et le refoulé par exacerbation de la sexualité, obsession de la transsexualité et déploiement cynique des chairs. Un creuset où se mêlent également les héroïnes impubères des mangas, avec leur graphisme simplifié et brutal, les enchaînements de personnages caractéristiques des danses macabres de la fin du Moyen Âge, la froideur clinique et le cynisme caricatural dont faisait preuve la Nouvelle Objectivité allemande dans les années vingt[3]. »