À la suite de l'assassinat de son père et la mort de sa mère en 1208, elle fut mise sous la tutelle de son cousin l'empereur germanique Frédéric II. Ayant comme nom de baptême Élisabeth, elle prit celui de sa sœur Béatrice de Souabe, morte en 1212. L'empereur donna son accord pour qu'elle épouse Ferdinand III, alors roi de Castille et plus tard roi de León. Le mariage fut célébré le 30 novembre 1219 dans la cathédrale de Burgos[1].
Le chroniqueur Rodrigo Jiménez de Rada la décrit comme « optima, pulchra, sapiens et pudica » (« parfaite, belle, sage et pudique »). Son fils Alphonse X le Sage lui dédia un éloge dans une de ses Cantigas.
De cette union naquirent les infants et infantes de Castille :
À sa mort, le corps de Béatrice de Souabe fut déposé dans un tombeau placé à côté de celui du roi Henri Ier de Castille dans le monastère de las Huelgas de Burgos. Son fils, Alphonse X, ordonna de transférer ses restes dans la cathédrale de Séville, en 1279, où reposait Ferdinand III[2].
Dans la chapelle royale primitive de la cathédrale de Séville, une statue représentait la reine assise, devant et à gauche de la Vierge des Rois(es), de la même façon que l'on trouvait les statues de Ferdinand III et d'Alphonse X[3]. En 1356, Pierre le Cruel, roi de Castille, dépouilla les statues de ses ancêtres, Béatrice de Souabe et Alphonse le Sage, de toutes les pierres et métaux précieux qui les ornaient.
En 1948, en plein franquisme, et à l'occasion du septième centenaire de la conquête de la ville de Séville sur les musulmans par Ferdinand III[4], on construisit un tombeau monumental pour la reine, sur le côté droit de la chapelle royale de la cathédrale. L'orant de Béatrice de Souabe, réalisé en pierre et albâtre, la représente jeune et couronnée. Son manteau est semé des châteaux et des lions de Castille et León. Le reste du mausolée est identique à celui de son fils Alphonse X qui lui fait face : il est composé de deux parties superposées, flanquées de colonnes. La partie du bas comprend la niche où sont situés le sarcophage et la statue de la reine ; la partie supérieure comprend un médaillon circulaire qui contient l'écu des royaumes de Castille et León[5].
(es) Ricardo del Arco y Garay, Sepulcros de la Casa Real de Castilla, Madrid, Instituto Jerónimo Zurita, (OCLC11366237).
(es) Daniel Colmenero López, « La boda entre Fernando III el Santo y Beatriz de Suabia, motivos y perspectivas de una alianza matrimonial entre la Corona de Castilla y los Staufer », Miscelánea medieval murciana, vol. 34, , p. 9-22 (ISSN0210-4903, lire en ligne, consulté le ).
(es) Juan C. Elorza, Lourdes Vaquero, Belén Castillo et Marta Negro, El Panteón Real de las Huelgas de Burgos. Los enterramientos de los reyes de León y de Castilla, León, España, Editorial Evergráficas S.A., , 120 p. (ISBN84-241-9999-5).
(es) Manuel Gómez Moreno Martinez, El Panteón de las Huelgas Reales de Burgos, Instituto Diego Velázquez. Consejo Superior de Investigaciones Científicas, .
(es) Manuel González Jiménez, Alfonso X el Sabio, Barcelone, Editorial Ariel S. A., , 514 p. (ISBN84-344-6758-5).
(es) María Jesús Herrero Sanz, Guía Santa María la Real de Huelgas. Burgos, Madrid, Reales Sitios de España. Patrimonio Nacional, , 63 p. (ISBN84-7120-337-5).
(es + la) Jofré de Loaysa et Antonio García Martinez, Crónicas de los Reyes de Castilla Fernando III, Alfonso X, Sancho IV y Fernando IV (1248-1305), Madrid, Academia Alfonso X el Sabio, coll. « Colección Biblioteca Murciana de bolsillo », (ISBN84-00-05017-7).
(es) Laura Molina López, « El ajuar funerario de Beatriz de Suabia, elementos para una propuesta iconográfica del simulacro de la reina en la Capilla de los Reyes de la Catedral de Sevilla », Anales de historia del arte, vol. Extra 24, , p. 373-388 (ISSN0214-6452, lire en ligne, consulté le ).
(es) Alfredo J. Morales, La Capilla Real de Sevilla, Xéres, Publicaciones de la Diputación Provincial de Sevilla, (ISBN84-500-3316-0).