Le village de Camelin est situé du côté axonais de la frontière entre l'Aisne et l'Oise, à 1 km du bourg de Blérancourt (en direction de Soissons) et 3 km du village de Cuts (en direction de Noyon). Il est bâti sur une petite éminence naturelle, dont le sommet a été rehaussé pour y accueillir l'église.
La distance moyenne du village avec la capitale régionale, Amiens, est d'environ 80 km, et d'environ 110 km avec Paris.
Le terrain sur lequel est bâti le village est essentiellement constitué d'argile, avec un sous-sol riche en calcaire.
Un seul cours d'eau, le ruisseau du Ponceau, affluent de l'Ailette (rivière), passe à proximité du village et en formait la limite, au Moyen Âge.
La commune est située dans le bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par le ruisseau du Ponceau, le ru de Camelin[1], le cours d'eau 01 de la commune de Bourguignon-sous-Coucy[2] et le fossé 02 de la commune de Bourguignon-sous-Coucy[3],[4],[Carte 1].
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Oise moyenne ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 013 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de l'Oise moyenne. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE est, en 2024, encore en élaboration. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte du SAGE Oise-Moyenne (SMOM)[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 721 mm, avec 11,1 jours de précipitations en janvier et 9,1 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Chauny à 12 km à vol d'oiseau[9], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 709,9 mm[10],[11]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].
Urbanisme
Typologie
Au , Camelin est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[13].
Elle est située hors unité urbaine[14] et hors attraction des villes[15],[16].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (74,8 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (75,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (62,9 %), forêts (19,7 %), prairies (8 %), zones urbanisées (5,5 %), zones agricoles hétérogènes (3,9 %)[17].
L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Toponymie
Le village a connu différents noms à travers les époques :
Camellum, pendant l'époque romaine ;
Camelecus, en 870 ;
Cameliacum, en 907 ;
Camelium Castrum, en 917 (témoignant de la présence d'une forteresse) ;
Campus Lini, aux alentours de l'an 1000 (le nom, signifiant « champ de lin » indique un développement agricole sur le territoire) ;
Cameli, en 1205 ;
Camelin, au début du XIVe siècle.
Source : Pierre le Merre, Recueil des actes, titres et mémoires concernant le clergé de France, 1705.
Histoire
Origines du village
L'histoire de Camelin remonte à l'Antiquité puisqu'il serait probable que le village tienne son nom de Camulos, le dieu de la guerre chez les Gaulois.
À l'époque gallo-romaine, Camelin est un vicus, c'est-à-dire un petit village d'origine gauloise qui a été romanisé et qui sert de relais entre les deux grandes agglomérations de l'époque, Noyon et Soissons.
Le 15 juin 1791, le village de Camelin fusionne avec le hameau nommé le Fresne pour devenir Camelin-et-le-Fresne, puis simplement Camelin. Le 1er juillet 1971, Camelin fusionne avec le hameau de Marivaux et le village de Lombray pour former le village actuel de Camelin, qui regroupe ainsi quatre agglomérations.
Source : Georges Samson, Le vicus gallo-romain de Camelin, in La revue archéologique de l'Oise n°25, 1981.
Nicolas de Camelin, seigneur aux alentours de 1220 ;
Simon de Camelin, seigneur en 1241.
Puis, à la fin du XVIe siècle, la seigneurie passe aux mains des seigneurs de Genlis jusqu'au milieu du XVIIIe siècle. Parmi ceux-ci, on peut citer :
Philippe, duc d'Halluin, seigneur en 1543 ;
Charles Brûlart de Genlis, seigneur le 25 août 1597.
À partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, la seigneurie appartient brièvement aux seigneurs de Blérancourt, avant de devenir une commune indépendante, au moment de la Révolution Française.
En outre, la seigneurie était divisée en deux fiefs distincts :
le fief du Voisin, appartenant à la famille du Clozel ;
le fief du Fresne, appartenant à la famille du Fût.
Au début du XVIIe siècle, un procès-verbal témoigne d'un contentieux entre les deux familles pour savoir qui aurait le droit préséance dans l'église et dans toutes les processions du village.
De multiples rixes opposèrent les deux familles, jusqu'à ce qu'un des fils du seigneur Charles du Clozel soit tué en duel par le fils de Jean du Fût, en 1620.
Le contentieux fut tranché par le Parlement qui reconnut aux Clozel le droit de préséance, puisqu'étant seigneurs sur le territoire d'origine du village, tandis que la famille du Fût ne régnait que sur le hameau du Fresne.
Pour entériner la paix, une union entre les deux familles fut consacrée peu après, et une fête dite du Raccommodage fut célébrée. Elle existe toujours aujourd'hui, en tant que fête du village, le weekend suivant l'Ascension.
Source : Mellevile, Dictionnaire historique généalogique et géographique du département de l'Aisne, 1857.
Source : Pierre le Merre, Recueil des actes, titres et mémoires concernant le clergé de France, 1705.
À Camelin se trouvait le château Voisin (rue du Voisin) ainsi que le château Mégret (près de l'église, en face du monument aux morts). Le « château » actuel (rue du château) est en fait une « cense » (grosse ferme).
Histoire récente
Durant la Première Guerre mondiale, le village fut occupé par l'armée allemande (présence des troupes allemandes dans la mairie, ainsi que dans plusieurs maisons, transformées en dortoirs et en bains collectifs pour l'occasion).
Le village fut bombardé et sévèrement détruit durant le conflit, notamment l'église qui, perchée sur un promontoire, offre un large point de vue sur les alentours. Le village a reçu la Croix de guerre 1914-1918.
Durant la Seconde Guerre mondiale, un blockhaus fut construit par les troupes allemandes (démantelé dans les années 1980) sur le point le plus haut du territoire (sur les hauteurs de Lombray) afin d'avoir un point de vue panoramique sur toute la région.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[24].
En 2021, la commune comptait 447 habitants[Note 2], en évolution de −1,76 % par rapport à 2015 (Aisne : −2,08 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Chapelle Saint-Roch (située sur la route de Blérancourdelle, à la sortie du village).
Église de Lombray (très petite, elle est considérée comme une église à cause de sa sacristie, ce qui fait d'elle la plus petite église de France).
Nombreux calvaires (plus d'une dizaine dont la croix Saint-Pierre : la plus éloignée du village).
La croix aux Héros (d'époque inconnue mais près d'un camp Cerbin datant au moins de l'époque carolingienne, où des sarcophages en pierre ont été retrouvés). La croix (sorte de mégalithe gravé) se trouve dans le nouveau cimetière. Cette pierre est ornée de quatre têtes sur le haut du monument avec, sur toute la hauteur de la pierre, des dessins sorte de lacets ou de liens, entre-croisés. Elle est percée sur le haut (emplacement d'une croix en bois pour christianiser cette pierre). Elle est classée aux Monuments Historiques depuis 1925.
Nombreuses maisons en pierre de taille dont certaines avec, sur les toitures, des « pas de moineaux ».
Nombreuses fermes avec pigeonnier carré.
Présence d'un cimetière militaire allemand, dans un petit terrain jouxtant l'église, aujourd'hui disparu.
Présence d'anciennes carrières de pierre (carrière de Camelin, carrière de Lombray, carrière de la Bucaille, carrière Nonette, carrière dite de Jacques Rendu), transformées en champignonnières, aujourd'hui désaffectées.
Présence de deux menuiseries dans le village, ainsi que d'une ancienne usine de fabrication de lampadaires, aujourd'hui désaffectée.
Particularités
Le 17 février 1756 à 7 h 45 du matin, le village a été victime d'un tremblement de terre d'une durée de cinq minutes trente environ. L'événement a été relaté à la fin du registre d'état civil cette année-là par le curé du village (source : Archives départementales de l'Aisne).
Personnalités liées à la commune
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↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )