Le camp de concentration de Montreuil-Bellay est situé sur la commune de Montreuil-Bellay, en France, en Maine-et-Loire.
Historique
Seconde Guerre Mondiale
Localisation et choix du site
Poudrière française située en Maine-et-Loire à une quinzaine de kilomètres de Saumur, transformée en stalag par les Allemands le , ce terrain de 5 hectares fut ensuite transformé par le régime de Vichy en un « camp de concentration à vocation régionale » spécifique pour les roms[1]. En effet, les Allemands réorganisent les camps pour éviter la cohabitation dans un même lieu d'internés d'origines différentes (Tsiganes et Juifs par exemple) et aussi pour réduire les effectifs de garde[2].
Camp de concentration pour nomades
Le décret-loi du interdit la circulation des nomades sur le territoire français pendant toute la durée de la guerre car suspectés d'être ou devenir des espions[3].
Les derniers le quittent en pour le camp de Jargeau et le camp des Alliers[4] d'où ils sont libérés en [5]. Des clochards de Nantes sont également internés en 1942. 3 000 personnes passèrent par ce camp qui compta jusqu'à 1 096 internés en [5].
Le , les derniers nomades sont transférés vers le Camp des Alliers (50 personnes[4]) à Angoulême et vers le camp de Jargeau (285 personnes)[6].
Camp d'internement de civils allemands
Après le transfert des « nomades », en , le camp sert à l'internement de civils allemands[6].
Après la Seconde Guerre mondiale
Grâce aux travaux de l'historien local Jacques Sigot qui sera le premier à mettre en lumière le camp dans son ouvrage paru en 1983[7], une stèle est inaugurée en 1988 sur le site[8].
En , les ruines de ce camp ont été inscrites monument historique afin d'empêcher leur disparition totale et d'en faire un lieu de mémoire[9]. L'ensemble du site a été classé par arrêté du [10],[11]. Une autre parcelle est également classée par arrêté du [11].
En , un projet de valorisation des lieux en mémorial a été annoncé par la préfète Béatrice Abollivier[12].
Le , une cérémonie d'hommage national des 70 ans de la fermeture des derniers camps français d'internement de nomades est tenue et une stèle commémorative est inaugurée en présence du président de la républiqueFrançois Hollande, lequel reconnaît à cette occasion la responsabilité de la France dans ces internements[13].
↑ a et bMarie-Christine Hubert, Une mémoire française, l'internement des nomades en France 1940-1946, dihal - Délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au logement, , 23 p., p. 10
↑ a et bMarie-Christine Hubert, Une mémoire française, l'internement des nomades en France 1940 - 1946, dihal - Délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au logement, , 23 p., p. 11
↑ a et bÉlodie Berthaud, « Montreuil-Bellay: ce camp où Vichy a interné les Tsiganes », Mediapart, (lire en ligne)
↑ a et bJacques Sigot, « Les Camps 14 août 2009, www.memoires-tsiganes1939-1946.fr, (version courte de l'article original paru dans la revue Études tsiganes no 2/1995, vol. 6), p. 27
Sylvain Brient Jargeau, « camp d’internement de Tsiganes et autres parias », Orléans.mag, no 35, . Consultable en ligne : [Lien 1] [Lien 2]
Denis Peschanski, La France des camps - L'internement (1938-1946), Gallimard, 2002
Jacques Sigot, Des barbelés que découvre l'Histoire : Un camp pour les Tsiganes… et les autres, Montreuil-Bellay, 1940-1946, Wallada, coll. « Cages (L'enfermement social) », , 4e éd., 416 p. (ISBN978-2-904201-58-5)
Kkrist Mirror (préf. Serge Klarsfeld, postface Francis Groux), Tsiganes 1940-1945 le camp de concentration de Montreuil-Bellay, Paris, E. Proust éditions, coll. « Atmosphères », , 96 p. (ISBN978-2-84810-184-2, OCLC494414881)
Donald Kenrick et Grattan Puxton (trad. Jean Sendy), Destins gitans : des origines à la solution finale, Paris, Gallimard, coll. « Tel, » (no 254), , 289 p. (ISBN978-2-07-073550-1, OCLC33157720)