Le canton se nomme « canton de Berne » en français[6] et Kanton Bern en allemand[7] (les deux langues officielles). Berne était une « Ville et République » jusqu'en 1798 et de 1815 à 1831 et une « République » de 1831 à 1846[6].
Le canton culmine au Finsteraarhorn, à 4 274 m d'altitude[17], et son point le plus bas se trouve à Wynau, au bord de l'Aar, à 402 m d'altitude[18]. Avec 5 959,44 km2, Berne est le deuxième plus grand canton de Suisse ; seul le canton des Grisons est plus grand[19].
Un statut particulier est accordé aux trois districts francophones du Jura bernois ainsi qu'à la population francophone de la région de Bienne. Ce statut est destiné à promouvoir la culture francophone de ces régions ainsi qu'à renforcer leur participation politique dans le canton. Cette loi instaure le Conseil du Jura bernois pour le Jura bernois et le Conseil des affaires francophones du district bilingue de Bienne pour le district de Bienne[24].
Politique et administration
Pouvoir législatif
Le pouvoir législatif est détenu par le Grand Conseil, constitué de 160 membres (députés) élus au scrutin proportionnel tous les quatre ans. Les dernières élections ont eu lieu le .
Pour les élections du , le nombre de députés a été réduit de 200 à 160 sièges à la suite de l'acceptation de la nouvelle loi sur le Grand Conseil bernois par le corps électoral lors de la votation cantonale du . Les sièges francophones garantis au Jura bernois restent inchangés par la nouvelle loi. Ceci permet à la minorité francophone du canton d'obtenir un plus grand poids politique au niveau cantonal, soit un peu moins de 10 % de représentativité.
Le pouvoir exécutif est détenu par le Conseil-exécutif, équivalent du Conseil d'État. Il est composé de sept membres (les conseillers d'état) élus au suffrage majoritaire par le corps électoral, dont un siège est garanti par la Constitution cantonale à la région francophone du Jura bernois.
Le pouvoir judiciaire, en ce qui concerne les affaires civiles et pénales, est représenté par le Tribunal d'arrondissement (tribunal de 1re instance) et la Cour suprême (tribunal de recours). Il existe treize tribunaux d'arrondissement. La Cour suprême est composée de 20 juges nommés par le Grand Conseil pour une durée de six ans.
En parallèle, le Tribunal administratif assure les questions de droit administratif et des litiges concernant les assurances sociales. Ses membres sont au nombre de 18 (plus deux suppléants) et c'est le Grand Conseil qui les élit pour six ans.
Organisation territoriale
Arrondissements
Jusqu'au , le canton était découpé en 26 districts tous nommés selon leur chef-lieu. À partir de cette date, le découpage a été refait avec seulement dix arrondissements administratifs correspondant aux régions du canton, bien que les districts continuent constitutionnellement d'exister :
Le canton gère une police cantonale dont la mission est d'assurer la sécurité de la population[27]. L'institution est organisée en plusieurs services comportant notamment la police judiciaire, la police du lac, la police montée ou l'unité canine.
Dix lieux de détention existent sur le territoire cantonal :
le foyer d'éducation Lory (Müsingen) : mineurs[33].
Population et société
Démographie
Population
Au 31 décembre 2022, le canton de Berne compte 1 051 437 habitants, soit 11,9 % de la population totale de la Suisse. Seul le canton de Zurich est plus peuplé. Sa densité de population atteint 176 hab/km2, légèrement inférieure à la moyenne suisse[26].
Pour des raisons techniques, il est temporairement impossible d'afficher le graphique qui aurait dû être présenté ici.
Évolution de la population cantonale entre 1850 et 2020[34],[35].
Religion
La majorité des habitants du canton revendique l'appartenance au protestantisme.
Le tableau suivant détaille la population du canton suivant la religion, en 2013[36] :
D’une grande richesse, le secteur bernois de la formation se compose de l’école obligatoire, des écoles moyennes, de la formation professionnelle et des hautes écoles. Quatre possibilités s’offrent à ceux et celles qui veulent étudier dans le canton de Berne : l’Université, la Haute École Spécialisée Bernoise, la Haute école pédagogique germanophone (PHBern) et la HEP Bejune (francophone). L’école internationale de Berne est un externat reconnu par le CIS (Council of International Schools) et l’association NEASC (New England Association of Schools and Colleges) qui dispense aux enfants et adolescents un enseignement en langue anglaise selon un programme scolaire international.
L’Université de Berne valorise les connaissances scientifiques de ses diplômés au travers de la recherche. Les hautes écoles spécialisées misent sur la recherche appliquée et le développement pour créer du savoir-faire. La politique bernoise et la Promotion économique soutiennent activement le transfert de connaissances entre la recherche scientifique et le tissu industriel.
Économie
Espace et structure économiques
Le canton de Berne s’étend du Jura aux Alpes. Sa taille et la diversité de ses paysages lui confèrent une structure économique variée. Le secteur public, l’agriculture, l’information, le tourisme et le secteur sanitaire et social y sont fortement représentés par rapport à la moyenne suisse. Le secteur sanitaire et social, qui employait 71 100 personnes en 2008, en est la branche économique majeure.
Le canton de Berne est un espace économique important appelé, par son bilinguisme, à servir de trait d’union entre les régions alémaniques et francophones de la Suisse. Il abrite de nombreuses grandes entreprises internationales, en particulier dans l’industrie de précision, l’horlogerie et le génie médical. Les machines-outils et les montres constituent 44,9 % des exportations bernoises, dont 54,4 % sont destinées aux pays de l’UE (chiffres 2010).
Employant plus de 15 000 personnes, le secteur des technologies énergétiques et environnementales font du canton de Berne un site d’implantation florissant pour les écotechnologies. À l’horizon 2025, la stratégie économique cantonale mise sur la promotion et le développement des technologies propres (communiqué de presse du canton de Berne du 30 juin 2011)
(chiffres tirés du « Rapport sur la situation économique », édition 2011).
Clusters
Grâce à sa politique des clusters, le canton de Berne favorise les réseaux d’entreprises et, du même coup, le transfert de savoir et de technologie. Véritables réseaux de compétences, les clusters jouent un rôle-clé dans le développement économique. Leur croissance moyenne est supérieure à la croissance économique du canton. 32,8 % de la population active bernoise travaillent au sein de clusters (2008). Les réseaux de compétences suivants réunissent régulièrement quantité d’entreprises :
Génie médical
Industrie de précision
Technologie de l’information et de la communication
Conseil économique
Technologie énergétique et environnementale
Design
Tourisme
Le canton de Berne est l’un des trois plus importantes destinations touristiques suisses. Il se compose de six grandes régions : l’Oberland bernois, avec ses majestueux lacs et montagnes, l’Emmental, dont les vallons abritent d’imposantes fermes fleuries, la Haute-Argovie, avec ses prairies et ses forêts, la région de Berne-Mittelland, avec en son cœur la vieille ville de Berne, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, le Seeland, avec ses lacs et cultures maraîchères, et la région francophone du Jura bernois avec son parc naturel régional du Chasseral. Les destinations touristiques bernoises les plus connues sont la ville de Berne, la Jungfrau Aletsch-Bietschorn – inscrite au patrimoine mondial naturel de l’UNESCO, Gstaad, Grindelwald, Interlaken et Adelboden. Le tourisme est la principale activité économique de l’Oberland bernois.
Depuis juin 2011, les palafittes du lac de Bienne sont également inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le canton de Berne a pour emblèmes un drapeau et un blason. Les armoiries de Berne se blasonnent : De gueules à la bande d’or à l’ours passant de sable armé, lampassé et vilené de gueules[37]. La première trace documentée d'un drapeau de Berne date de 1208, et le drapeau actuel date de 1365 au plus tard. L'utilisation d'un ours, d'abord sur fond blanc, date de la fondation de la ville, en 1160. Selon une légende, Berthold V de Zähringen, le fondateur de Berne, aurait tué un ours près de la nouvelle ville. L'animal est depuis devenu l'emblème du canton. Depuis 1957, la loi définit que l'ours du drapeau est un mâle. Les couleurs jaune et rouge seraient apparues en 1289 ; le rouge honorerait les hommes tombés au combat durant la bataille de Schlosshalde[38].
Langues
Les langues officielles du canton sont l'allemand et le français. La partie francophone est composée du Jura bernois et de Bienne. Cependant, les langues traditionnelles ou « patois » de la partie francophone sont, au nord-est, le franc-comtois (aussi appelé patois jurassien), comme dans le canton du Jura, et, au sud-est, l'arpitan (aussi appelé francoprovençal), comme dans le reste de la Suisse romande[39]. L'idiome traditionnel de la partie centrale du Jura bernois, quant à elle, est un dialecte de transition entre le franc-comtois et l'arpitan[39].
Le tableau suivant détaille la langue principale des habitants du canton en 2000[40] :
Les langues parlées en 2010 sont : l’allemand 85,7 % des habitants, le français 11,0 %, l'italien 3,2 %, l'anglais 2,8 % et les autres langues 10,5 % [42].
Charles Knapp, Maurice Borel et V. Attinger, Dictionnaire géographique de la Suisse : Aa - Engadine, t. 1, Neuchâtel, Société neuchâteloise de géographie, (lire en ligne), « Berne », p. 188-210.
↑DicoFranPro : dictionnaire français/francoprovençal, « Canton » , sur Département de littératures et de langues du monde de l'Université de Montréal (consulté le )
↑DicoFranPro : dictionnaire français/francoprovençal, « Berne » , sur Département de littératures et de langues du monde de l'Université de Montréal (consulté le )
↑(gsw-CH) « Bärn » , sur Wörterbuch Berndeutsch-Deutsch (consulté le )
↑ a et bAlain Dubois, « La conservation et la valorisation de la mémoire des patois dans le Valais romand », Bulletin annuel de la Bibliothèque et des Archives cantonales du Valais, des Musées de Valère et de la Majorie, , p. 374 (lire en ligne)
↑« Langues », Office fédéral de la statistique, (consulté le )