Carlo Mancini est né dans une famille milanaise de la lignée ancienne et noble. Il est le fils de Francesco Mancini et de son épouse la comtesse Lucrezia di Belgiojoso. Son ardent patriotisme le pousse à s'engager dans l'armée franco-piémontaise aux côtés de son frère Ludovico lors de la Campagne d'Italie (1859). Il grandit dans un climat culturel libéral et dans un environnement artistique très riche au contact de quelques-unes des figures de proue de l'univers musical de Milan, les invités réguliers de la villa familiale à Merate : Gioachino Rossini, Vincenzo Bellini, Gaetano Donizetti et Giuseppe Verdi ainsi que Arrigo Boito, avec qui il lie une étroite amitié. C’est probablement le peintre paysagiste Rinaldo Barbiano di Belgiojoso, un oncle du côté de sa mère, qui le premier l'intéressa à la peinture.
Étant donné que la seule preuve de ses études faites sous la direction de Giuseppe Bisi (1787-1869), alors titulaire de la chaire en paysage à l'Académie des beaux-arts de Brera, est une œuvre de l'examen de fin de cours de l’année 1857 et que son nom n’apparaît sur aucun document officiel de l’Académie, il a été récemment suggéré que son apprentissage pictural a eu lieu à l'extérieur de l'institution. Il est néanmoins considéré comme l'élève de Giuseppe Bertini de cette Académie et fait ses débuts en peinture en 1857 en présentant 6 de ses œuvres à l’exposition des Beaux-arts de Brera de 1857 (dont un tableau accueilli favorablement par la critique et intitulé Buoi aggiogati al carro sulle rive del Lago di Annone / Paire de bœufs sur les rives du lac d’Annone).
Un premier voyage effectué en Bretagne et en Normandie le conduit à entrer rapidement en contact avec les influences françaises de son époque, avec la peinture naturaliste de type paysage anglais et à s’intéresser aux scènes de représentations fidèles de la vie, mais atténuées par l’harmonie du traitement de la lumière de cette période de la fin du Romantisme. Il connaît un certain succès notamment en Lombardie et dans le Piémont. Il se centre ses travaux sur des sujets ruraux, principalement tirés de scènes de la campagne de la Brianza et des souvenirs de son séjour fait en Bretagne et en Normandie. Les critiques accueillent favorablement sa production et cela lui vaut des marques de reconnaissance officielle. Il expose en 1863 à l'Académie de Turin, ainsi qu'à Brera. En 1867 il est fait membre de l'Académie de Brera. En 1872, il expose dans cette Académie, un tableau intitulé Le frane di Bellaguarda.
Après 1875, en raison d'un désaccord avec les organisateurs des expositions à Brera, il arrête d’y exposer puis produira principalement son travail à l’étranger. Ses voyages en Écosse et en Extrême-Orient sont documentés dans une série d'esquisses et de peintures à l'huile et à l'aquarelle datant de la seconde moitié des années 1870. Il voyage en Europe et, à partir de 1900 environ, s’intéresse aux cultures et mystiques orientales ainsi qu’à la Théosophie et se rend en Égypte, en Inde, en Indochine, au Siam, en Birmanie et en Chine. Ses impressions et souvenirs de voyages se trouvent exposés avec ses autres travaux, à la Galerie d'Art Moderne et à la Pinacothèque de Brera à Milan, dans le Musée Poldi Pezzoli de Milan, dans le Musée Civique de Turin, et à l'Académie Carrara de Bergame.
Œuvres principales
Certains tableaux sont visibles dans les musées de Milan, de Bergame et de Turin.
De son œuvre on retiendra particulièrement :
Punta di Limonta (1850) ; huile sur toile (70x90cm) ;
Scorcio di campagna, scorcio di vallata ; huile sur carton (8,5x11,5cm) ; (collection particulière) ;
Scorcio di vallata con monastero ; huile sur bois (9,5x16cm) ;
Sur la Mer Rouge (1875) ; série de tableaux conservés à la Galerie d'Art Moderne de Milan ; huiles sur carton ;
Tramonto d'inverno ; huile sur toile (61,5x49,5cm) ;
Bibliographie
Catalogo dell'Esposizione di Belle Arti, Milano, 1857, n. 220, p. 32 ;
Dizionario Biografico degli Italiani - Volume 68 (2007) ; article Carlo Manzini de Federico Trastulli ;
Giovanni Beltrami - Virgilio Colombo, Carlo Mancini. Quaranta riproduzioni delle Sue migliori opere, Alfieri e Lacroix, Milano, 1911, p.5 ;
Sergio Rebora, Carlo Mancini, « Bovi aggiogati al carro sulle rive del lago di Annone », in Tesori d'arte delle banche lombarde, Associazione Bancaria Italiana, Milano, 1995, n. 558 ;
Carlo Pirovano, Luci e colori del vero. Genti e paesi nella pittura veneta e lombarda dalle collezioni Ambroveneto - Banca Intesa e Fondazione Cariplo, catalogo della mostra, Monza, Serrone delle Villa Reale, -24 gennaio 1999, Electa, Milano, 1998, n. 49, p. 112 ;
Maria Angela Previtera - Sergio Rebora, Un percorso nell’800 pittorico lombardo in Brianza da Marco Gozzi a Giovanni Segantini, Cattaneo Editore, Oggiono, 1999 ;
Fernando Noris, a cura di, Ottocento tra realtà e sogno. Il lungo secolo della pittura italiana e lombarda, catalogo della mostra, Bergamo, Spazio Viterbi, - 22 febbraio 2009, Provincia di Bergamo - Fondazione Cariplo, Bergamo - Milano, 2008 ;
Ulrich Thieme - Felix Becker, Künstlerlexikon, XXIII, p. 604 ;