Couverture de Tra politica e cultura (Entre politique et culture) de Carlo Salinari, Teti Editore, Milan 1980, conçue par Max Huber et comportant un portrait de Carlo Salinari par Renzo Vespignani.
Salinari, en fait, dirigeait un des deux réseaux des GAP du Centre de l'Italie qui agissaient dans la ville de Rome, qui était composé du groupe Antonio Gramsci (commandé par Mario Fiorentini) et du groupe Carlo Pisacane (commandé par Rosario Bentivegna). Il est considéré comme l'un des concepteurs et organisateurs de l'attentat[1].
Le , Carlo Salinari est arrêté par les fascistes en même temps que Franco Calamandrei, Raul Falcioni, Duilio Grigioni, Luigi Pintor et Silvio Serra, après avoir été dénoncé par le membre des GAP Gugliemo Blasi qui, sous la torture de la bande Koch, avait donné leurs noms. Il est torturé et condamné à mort, mais une intervention du Vatican permet de reporter l'exécution, ce qui suffit à faire survivre les condamnés jusqu'à l'arrivée des alliés, le . Pour son activité chez les partisans, Salinari est décoré de deux médailles d'argent du mérite militaire.
L'activité politique et littéraire
Salinari a enseigné à l'université de Palerme, de Cagliari, de Milan, de Salerne et de Rome où il préside la faculté de Lettres en 1977. Responsable de la Section culturelle du Parti communiste, en 1954 il fonde avec Antonello Trombadori la revue Il Contemporaneo. Il s'éloigne rapidement de l'esthétique de Benedetto Croce pour se rapprocher de l'esthétiquemarxiste. Il est très critique face au roman Les Ragazzi (Ragazzi di Vita) de Pier Paolo Pasolini[2], alors même qu'il est un défenseur convaincu du néoréalisme et qu'il a écrit sur ce thème de nombreux articles et essais qui seront partiellement rassemblés en 1960 dans les volumes La questione del realismo (La question du néoréalisme) et, en 1967, dans Preludio e fine del realismo in Italia (Prélude et fin du néoréalisme en Italie).
Il étudie le décadentisme, achève plusieurs études sur Gabriele D'Annunzio, Giovanni Pascoli, Antonio Fogazzaro et Luigi Pirandello. Parmi ses nombreuses œuvres, on se souvient de Miti e coscienza del decadentismo italiano (Mythes et conscience du décadentisme italien, 1960), Storia popolare della letteratura italiana (Histoire populaire de la littérature italienne, 1962), ainsi que son commentaire du Décameron de Boccacce (1963).