Situé en France dans le Massif central en Lozère, le Méjean est ceinturé des vallées profondes de la Jonte au sud, du Tarnon à l'est et du Tarn au nord et à l'ouest. Il doit son nom de Mejan[1], qui signifie « médian » ou « moyen » en occitan, à la position centrale qu'il occupe, entre le causse de Sauveterre au nord, et le causse Noir au sud.
Le causse Méjean s'étend sur 13 communes de Lozère :
Les nombreuses couches de sédiments calcaires et dolomitiques datent presque toutes en totalité du Jurassique et reposent sur les bancs de grès du Trias recouvrant le socle hercynien (les schistes). L'épaisseur des couches de calcaire atteint 650 m et jusqu'à 1 500 m par endroits. Les géologues distinguent plusieurs types de roches : le calcaire (sens strict), qui peut être massif, lité ou marneux, la dolomie, les marnes et le basalte (quelques traces issues de l'activité volcanique du tertiaire récent).
Relief et géomorphologie
La notion de plateau laisse suggérer un paysage plat et monotone. Pourtant, la succession de reliefs arrondis ou allongés et de dépressions, les chaos dolomitiques rompent la monotonie. L'ouest du plateau, plus bas en altitude, est aussi morcelé de ravins profonds de plusieurs dizaines de mètres. Il semble que les accidents du sol soient le résultat d'un jeu de failles dû à des glissements de terrain :
L'ensemble a été pénéplané et des soulèvements ont provoqué l'apparition des couches les plus anciennes (tertiaires).
Hydrographie et climat
Aucun cours d'eau ne circule à la surface des plateaux : l'eau de pluie rejoint les vastes réseaux karstiques pour resurgir dans les vallées et alimenter les rivières du Tarn et de la Jonte par de nombreuses résurgences. Ces réseaux hydrographiques souterrains sont à l'origine de grottes et avens remarquables.
Végétation
Aujourd'hui, les Causses montrent un paysage fortement modifié, profondément marqué par l'empreinte humaine, l'élevage essentiellement. Sur le Méjean, les pelouses et les landes à buis et à genévrier, parfois morcelées de plantations de pin noir, couvrent la partie orientale du plateau : le causse nu. Les vastes espaces vallonnés couverts de pelouses sèches souvent dépourvues d'arbre ne sont pas sans évoquer un paysage de steppe tempérée. Pourtant, on rencontre en traversant ces espaces largement ouverts de nombreuses espèces rares et remarquables. La partie ouest est plus boisée (pin sylvestre).
Faune
En 1993, onze chevaux de Przewalski provenant de divers zoos européens ont été amenés au Villaret dans le parc national des Cévennes. Le cheval de Przewalski, dont le territoire d'origine était l'Asie centrale, s'est éteint à l'état sauvage dans les années 1960. Il ne survivait plus que dans les zoos jusqu'aux années 1990. Le cheval de Przewalski n'a jamais pu être domestiqué par l'homme.
Les chevaux de Przewalski se sont vite adaptés aux conditions difficiles du causse Méjean[2] et s'y sont reproduits. En 2004 et 2005, 22 chevaux ont été transportés dans la zone tampon du Parc national de Khar Us Nuur à l'ouest de la Mongolie.
L’usage courant utilise Méjean, que l’on trouve dans la presse et les brochures touristiques ; les scientifiques adoptent Méjan, graphie préconisée par la Société des Lettres de la Lozère dans la Revue du Gévaudan[3]. Il semble que l’orthographe Méjean provienne d’un rapprochement fait avec le prénom Jean[3]. Les recherches étymologiques ont démontré que le nom communoccitanmejan était issu du latin medianum (« médian, moyen, qui est placé au milieu », c'est-à-dire entre les Causses Noir et de Sauveterre), d'où son nom occitan de Mejan[3],[4].
Histoire
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L'archéologie et la toponymie révèlent que les menhirs sont nombreux sur ce plateau. De plus, on peut repérer des tumulushallstattiens qui se dressent souvent au voisinage des dolmens chalcolithiques[5]. Concernant l'histoire récente, La Ferme caussenarde d'autrefois, écomusée du causse, a été créée par Armand et Marie Pratlong en 1973. Le visiteur peut y découvrir le mode de vie des paysans du causse avant 1946 ainsi que l'architecture typique faite de murs et voûtes en pierre calcaire et de toitures en lauzes calcaires.
L'action du roman de Raymonde Anna Rey intitulé Les sentiers du Vieux Causse paru en 1978 se déroule sur le causse Méjean dans un petit village cévenol.
↑Étymologiquement plus exacte, cette graphie a été supplantée dans l'usage par celle de « Méjean », par analogie avec « Jean » (Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome I, p. 7). À cette ancienne orthographe occitane, reprise par de nombreux scientifiques dans leurs publications, les habitants du causse utilisent préférentiellement l'orthographe « Méjean ». L'abbé Roux, assurait que « Méjean » provient de « medianus », qui, ayant subi les altérations du langage, s'est déformé en « medjianus », d'où « Méjean » avec un « e » remplaçant le « i ». (Bussière J., Thomas N., Plan de gestion de l'antenne Causses et gorges 2000-2006 - Parc national des Cévennes, Section A, p. 1)
Fédération interdépartementale des sentiers de pays, Tour pédestre du Causse Méjean : 8 étapes et variantes, 190 km, Saint-Affrique, Fédération interdépartementale des sentiers de pays, , 48 p., ill., couv. ill. en coul. ; 21 cm (ISBN2-9500481-0-3 (édité erroné), BNF34926529)