Charles-Eugène est le fils de Charles-Antoine de Lévis (v. 1643-1719), marquis de Poligny, comte de Charlus, lieutenant pour le roi dans la province du Bourbonnais, et de Marie-Françoise de Béthisy (v. 1637-1719), sous-gouvernante des filles d'honneur de la reine Marie-Thérèse d'Autriche (1660).
En 1703, il se distingue à la bataille d'Höchstädt, puis sert dans l'armée de Flandres. En 1708, il sert en Écosse ; fait prisonnier par les Anglais. il est libéré par échange.
En 1713, il est nommé gouverneur de Mézières, jusqu'en 1728.
En 1715, il est nommé aussi lieutenant général en Bourbonnais sur résignation de son père, en 1718 commandant en chef dans le comté de Bourgogne et en 1728, gouverneur de Bergues.
Durant la polysynodie (1715-1718), il fut membre du Conseil de la guerre, chargé de la cavalerie, conjointement avec Joffreville. Plus précisément, Lévis gérait les dragons, la gendarmerie et la Maison du roi. Il perdit la compétence sur les dragons en février 1718. Comme les autres conseils de la polysynodie, le Conseil de la guerre fut supprimé en septembre 1718. Au total, Lévis y est peu intervenu[3].
En 1726, en période de paix, il établit un camp à Saint-Jean-de-Losne où il commande des exercices d'entrainements militaires pendant quelques semaines[4].
C’était selon Saint-Simon, le célèbre chroniqueur de Louis XIV, « un jeune homme bien fait, tout militaire et fort débauché qui n’avait jamais eu la plus petite teinte d’éducation mais qui, avec cela, avait de l’esprit, de la valeur, de l’honneur et beaucoup d’envie de bien faire[1]. »
Sa femme fut pour lui une puissante alliée, grâce à l’amitié qui la liait à la duchesse de Bourgogne, belle-fille du Grand Dauphin, fils de Louis XIV, ainsi que par la confiance que lui témoignèrent Madame de Maintenon puis le cardinal de Fleury. Elle observait, d’après le duc de Luynes, un secret impénétrable et était capable d’entrer dans les plus grandes affaires.
Au moment de célébrer les noces, on s’aperçut que le jeune homme avait été ondoyé à sa naissance, mais n’avait jamais reçu le moindre sacrement : on le baptisa alors le matin même, il fit sa communion à midi et se maria le soir à minuit[1].
↑Alexandre Dupilet, La Régence absolue. Philippe d'Orléans et la polysynodie (1715-1718), Seyssel, Champ Vallon, coll. « époques », , 437 p. (ISBN978-2-87673-547-7).
↑Plan historique du camp formé en Bourgogne, sur la rivière de Saône au dessus de la ville de S. Jean-de-Lône, Lyon, François Rigollet, Libraire, , 24 p. (lire en ligne).
↑Christophe Levantal, Ducs et pairs et duchés-pairies laïques à l'époque moderne (1519-1790), Paris, Maisonneuve & Larose, , 1218 p. (ISBN2-7068-1219-2), p. 719-720.
↑Georges Martin, Histoire et généalogie de la Maison de Lévis, Lyon, l'auteur, , 272 p. (ISBN2-901990-06-1), p. 203-207.
D. L. C. D. B., Dictionnaire généalogique, héraldique, chronologique et historique, contenant l'origine et l'état actuel des premières maisons de France, des maisons souveraines et principales de l'Europe ..., Duchesne, , 648 p. (lire en ligne) ;
Alexandre Dupilet, La Régence absolue. Philippe d'Orléans et la polysynodie (1715-1718), Seyssel, Champ Vallon, coll. « époques », , 437 p. (ISBN978-2-87673-547-7)