Archiviste paléographe (1901), avec une thèse sur la Maison d'Armagnac[3], puis membre de l'École française de Rome (1901-1903), Charles Samaran est d'abord archiviste aux Archives nationales, à la section judiciaire, chargé des archives du Châtelet et de la Chambre des Comptes[4].
Il donne en 1908 Les diplômes originaux des Mérovingiens, « coup d'éclat d'un jeune paléographe qui allait demeurer jusqu'à son grand âge l'infaillible déchiffreur des textes difficiles »[5], recueil qui joua un rôle capital dans l'étude des écritures mérovingiennes.
Études littéraires critiques et éditions de textes de toutes époques (dépêches des ambassadeurs milanais sous Louis XI, mémoires de Casanova) suivent, qui se poursuivront durant son enseignement (Jean Chartier, Thomas Basin, Chanson de Roland dans le domaine littéraire, actes de l'université de Paris dans le domaine pragmatique).
Cofondateur du Comité international de paléographie en 1953, initiateur du Catalogue des manuscrits datés[9], cofondateur du Conseil international des archives[10], auteur fécond d'une bibliographie comptant plusieurs centaines de numéros et actif jusqu'à son centième anniversaire, Charles Samaran est une figure majeure de l'érudition du XXe siècle, tant par son rôle personnel et institutionnel que par sa production scientifique.
Charles Samaran est le beau-fils du flûtiste Paul Taffanel, créateur de l'École française de flûte. Il a eu trois filles : Annette (épouse Philippe Thiollier), Charlotte (épouse Jacques Lacome d'Estalenx) et Jeanne. Son épouse est décédée en 1962 à 80 ans. Une rue porte son nom à Auch.
Ouvrages
La fiscalité pontificale en France au XIVe siècle (période d'Avignon et grand schisme d'Occident), avec Mollat, Guillaume, Paris, A. Fontemoing, 1905.
Les diplômes originaux des Mérovingiens : fac-similés phototypiques avec notices et transcriptions, éd. Ph. Lauer, Ch. Samaran, préf. Maurice Prou, Paris, E. Leroux, 1908.
D'Artagnan, Capitaine des mousquetaires du roi, histoire véridique d'un héros de roman, Paris, Calmann-Lévy, 1912.
Jacques Casanova, Vénitien, une vie d'aventurier au XVIIIe siècle, Paris, Calmann-Lévy, 1914.
Catalogue des manuscrits en écriture latine portant des indications de date, de lieu ou de copiste, Paris, CNRS, 1959.
L' Histoire et ses Méthodes, Paris, Gallimard, « Encyclopédie de la Pleïade », 1961, XVII-1773 p., [compte rendu en ligne].
Pierre Bersuire, prieur de Saint-Éloi de Paris, 1290?-1362, Paris, Imprimerie nationale, 1962.
Paysages littéraires du Valois, de Rousseau à Nerval, Paris, Klincksieck, 1964.
La Gascogne dans les registres du trésor des chartes, Paris, Bibliothèque nationale, 1966.
D'Artagnan, capitaine des mousquetaires du roi, histoire véridique d'un héros de roman, Auch, impr. T. Bouquet, 1967[11].
La Fiscalité pontificale en France au XIVe siècle, période d'Avignon et grand schisme d'Occident, Paris, E. Boccard, 1968.
Inauguration d'une plaque sur la maison de Joseph de Pesquidoux à Perchède le 11 septembre 1971, Paris, Typ. de Firmin-Didot, 1972.
Recueil d'études de Charles Samaran... une longue vie d'érudit, Genève et Paris, Droz, Librairie Champion, « Hautes études médiévales et modernes », 1978.
Enfance et jeunesse d'un centenaire, Paris, Commission du vieux Paris, (BNF36598328, SUDOC060420790)
Une médaille à l'effigie de Charles Samaran à l'âge de soixante-seize ans a été exécutée par Aleth Guzman-Nageotte en 1955. Un exemplaire en est conservé au musée Carnavalet (ND 5153).
↑A. Charon, « La chaire de bibliographie et histoire du livre », dans Y.-M. Bercé, O. Guyotjeannin, M. Smith (éd.), L'École nationale des chartes. Histoire de l'École depuis 1821, Thionville, 1997, p. 82.