À ses débuts, en 1961, Charlie Watts joue dans un groupe amateur, Blues Incorporated d'Alexis Korner et Cyril Davies, comprenant de nombreux musiciens de passage, allant et venant, dont Mick Jagger au chant, Ginger Baker à la batterie et Jack Bruce à la contrebasse[2]. Pour gagner sa vie, Charlie Watts est parallèlement dessinateur dans une agence de publicité.
Charlie Watts laisse définitivement sa place de batteur à Ginger Baker et devient batteur professionnel avec les Rolling Stones en 1963, remplaçant Mick Avory, un de leurs batteurs occasionnels, lequel intègre les Kinks.
Charlie Watts en 1965.
Taciturne, tranquille, Charlie Watts reste très loin de toute l'agitation du groupe[3]. Bill Wyman, grand chroniqueur des Rolling Stones, assure qu'il ne lui a jamais connu une femme autre que la sienne, Shirley Ann Shepherd, qu'il épouse le [4], avec qui il a une fille, Seraphina, en 1968. Lors des tournées, il se détend en dessinant les chambres d'hôtel dans lesquelles il se retrouve après chaque concert.
Musicalement, il est très attiré par le jazz, son premier amour. Lorsqu'il commence à travailler avec les Stones il ne savait pas quel genre de musique ils jouaient. Pour lui, « le r'n'b[5] est un blues rapide joué en shuffle, dans le style Chicago[6]. » Son approche différente de la musique que jouent les Stones fait partie intégrante du « son » caractéristique du groupe.
Charlie Watts en 2013.
Charlie Watts enregistre également des disques de jazz sous son nom, musique dont il est grand amateur. En 1971, il assure la partie rythmique de l'album London Sessions d'Howlin' Wolf pour lequel jouent aussi Eric Clapton, Steve Winwood et Bill Wyman[7]. Il édite aussi un petit ouvrage de dessins consacré à Charlie Parker. Son style particulier est influencé par le jazz et est caractérisé par une technique peu démonstrative (il dit détester les solos), mais avec une fiabilité et un « groove » qui en font un musicien respecté et admiré de ses pairs.
Vie privée
En 2004, Charlie Watts vainc son cancer de la gorge quelques mois après l'avoir découvert[8].
Depuis 1971, il possède une maison à Thoiras[9] et un domaine dans le Surrey, où sa femme dirige une écurie de chevaux de course[10]. En raison de la passion de son épouse, il est devenu éleveur de pur-sang arabes, sous l'affixe Halsdon.
Il meurt le à l'âge de 80 ans dans un hôpital à Londres[11]. Le groupe avait quelques semaines plus tôt annoncé qu'il ne pourrait pas participer à leur prochaine tournée américaine[12]. Ses obsèques se tiennent dans la plus stricte intimité dans le comté de Devon[13].
1981 : Rocket 88 - Rocket 88, avec Jack Bruce, Ian Stewart, Alexis Korner et d'autres invités. Enregistré live au Rotation club (Hanover, Allemagne), en novembre 1979.
1986 : The Charlie Watts Orchestra - Live At Fulham Town Hall
1996 : Charlie Watts - Long Ago & Far Away. Enregistré le 11 juin 1996 avec The London Metropolitan Orchestra
2000 : Charlie Watts/Jim Keltner Project - Charlie Watts/Jim Keltner Project
2004 : Charlie & The Tentet Watts - Watts At Scott’s ; album jazzy avec des reprises de Duke Ellington ou de Miles Davis, et une étonnante version de Satisfaction.
2010 : The ABC&D of Boogie Woogie - The Magic of Boogie Woogie
2010 : Charlie Watts & Axel Zwingenberger & Dave Green - The Magic of Boogie Woogie (CD pour Vagabond Records)
↑« Personnellement je détestais ça. On nous traquait jusque dans les pâtisseries et tout ça. [...] je n'ai jamais aimé cette incapacité à sortir normalement d'un lieu, c’est-à-dire par la porte principale. Encore aujourd'hui, je ne comprends pas à quoi ça rime. Et c'est pire pour Mick que pour moi » ; dans The Rolling Stones, Une vie sur la route.