La ligne Voiron - Saint Béron et mesurait 35 kilomètres, dont 25 en Isère[1]. Comme de nombreux chemins de fer secondaires, le VSB était destiné au transport des voyageurs comme à celui des marchandises, notamment des productions sidérurgiques de Saint-Laurent-du-Pont et de Fourvoirie, ou de la distillerie de la Chartreuse[2].
Histoire
À l'initiative de M. François Bernard, ingénieur civil demeurant à Saint-Étienne, le gouvernement déclare d'utilité publique le 28 janvier 1893 une ligne de « tramway à traction mécanique, de Voiron (Isère) à Saint-Béron (Savoie), avec embranchement de Saint-Laurent-du-Pont à Fourvoirie »[3], le terme de traction mécanique signifiant, à l'époque, traction par locomotives à vapeur par opposition à la traction hippomobile, qui était encore employée.
M. Robert constitue une société, la société anonyme du chemin de fer de Voiron à Saint-Béron, par Saint-Laurent-du-Pont (VSB ), et lui transfère ses droits, ce qui est avalisé par le décret du 16 janvier 1894[4]. Le président de cette société est, en 1895, M. Merceron-Vicat. La ligne est soumise au régime juridique des tramways, au sens de l'article 10 de la loi du 11 juin 1880.
Un troisième décret, du 18 mai 1895, fixe le terminus de la ligne à la gare PLM de Voiron, et non comme initialement prévu, au Cours Sénozan de cette ville. Le tronçon ainsi abandonné par le VSB, est intégré à la ligne des CEN vers Vienne[5].
Le département rachète la concession en 1932, pour l'intégrer à la régie des Voies ferrées du Dauphiné.
L'exploitation ferroviaire durera peu, puisque des autobus remplacent quelques trains dès 1931, pour la remplacer totalement le 30 septembre 1936.
Le déclassement de la ligne intervient en 1939, sauf un court tronçon entre Saint-Béron et une usine électro-métallurgique, qui fermera en 1953[6].
Infrastructure
La ligne débutait à la gare de Voiron, où elle disposait d'un quai desservant également les voies métriques des Chemins de fer économiques du Nord (CEN), vers Vienne. Elle franchissait les voies du PLM sur le Pont de Wesseling et sur une voie implantée principalement en site propre, desservait la halte de La Buisse (Gros Bois) puis la gare de Coublevie, la halte du carrefour de la Croix-Bayard et la gare de Saint-Étienne-de-Crossey. La ligne s'engage ensuite dans les gorges de Crossey, passe dans un tunnel sous les montagnes de Rats, dessert la halte de Pont de Demay et arrive à la gare de Saint-Joseph-de-Rivière, puis à celle de Saint-Laurent-du-Pont.
De cette gare partait l'embranchement de Fourvoirie. Celui-ci traversait en biais le bâtiment de la gare, toujours existant[7], et remontait les gorges du Guiers Mort jusqu'à la distillerie des Pères Chartreux, qu'il longeait avant de rebrousser pour atteindre l'entrée de l'entrepôt[8]. Cet embranchement servait également au transport de matériaux pour une usine métallurgique attenante à la distillerie[9],[10], et pour la cimenterieVicat de la Pérelle située juste en amont[9],[10] – cette dernière étant par ailleurs dotée d'un chemin de fer à voie étroite desservant une mine 1 km plus loin, qui seul subsiste aujourd'hui[11],[12].
La ligne principale quittait Saint-Laurent-du-Pont en accotement de la route, traversait le Guiers Mort sur un pont près de la gare de Revol et continuait jusqu'à la gare d'Entre-deux-Guiers d'où se détachait un embranchement pour le trafic des marchandises, desservant la papeterie du Pont du moulin neuf. La ligne poursuivait en traversant le Guiers Vif sur un pont métallique avant d'atteindre la gare des Échelles, d'où elle s'engageait dans les Gorges de Chailles. Elle franchissait deux tunnels, avant d'atteindre Saint-Béron. Elle traversait le bourg, contournait l'Hôtel des Gorges de Chailles, croisait la ligne du tramway de Pont-de-Beauvoisin), avant d'atteindre son terminus près de la Gare de Saint-Béron - La Bridoire[13].
La voie
La ligne à voie unique était établie en accotement de la chaussée, comme ici dans les Gorges de Chailles.
Il existait plusieurs tunnels et un viaduc sur le PLM à Voiron.
Exploitation
Comme pour de nombreux chemins de fer secondaires de l'époque, la ligne était parcourue de bout en bout par trois trains dans chaque sens en mai 1914. Ces trains parcouraient le trajet de 34 km en deux heures.
En mai 1914, deux aller-retours supplémentaires entre Entre-deux-Guiers et Voiron et un autre entre le dépôt de Saint-Laurent-du-Pont Revol et Saint-Béron furent mis en service. Cela formait une desserte supérieure à celle d'autres chemins de fer secondaires français.
7 locomotives à vapeur, numérotées 1 à 7, type 030T, fournies par la firme lyonnaise Pinguely (numéros de construction 18 à 24), portant les noms suivants :
↑Joseph Mollin, « La métallurgie à Saint-Laurent-du-Pont-Fourvoirie », Revue de géographie alpine, vol. 46, no 1, , p. 65-79 (lire en ligne)
↑« Décret du 28 janvier 1893, qui déclare d'utilité publique l'Établissement, dans les départements de l'Isère et de la Savoie, d'une ligne de Tramway à traction mécanique de Voiron à Saint-Béron, avec embranchement de Saint-Laurent-du-Pont à Fourvoirie, ainsi que les conventions et les cahiers des charges », Bulletin des lois de la République française, no 1545, , p. 798-831 (lire en ligne)
↑« Décret du 16 janvier 1894 qui approuve la substitution, à M. Bernard, de la société anonyme du Chemin de fer de Voiron à Saint-Béron, par Saint-Laurent-du-Pont, comme concessionnaire, dans le département de l'Isère, et rétrocessionnaire, dans le département de la Savoie, de la ligne de tramway de Voiron à Saint-Béron, avec embranchement de Saint-Laurent-du-Pont à Fourvoirie », Bulletin des lois de la République française, no 1613, , p. 208-209 (lire en ligne)
↑ a et bJoseph Molin, « Une curieuse concentration d'industries à l'écart des grandes villes : Le bassin moyen des Guiers », Revue de Géographie Alpine, vol. 34, no 3, , p. 447–468 (DOI10.3406/rga.1946.5225, lire en ligne, consulté le )