Chronologie du Front de libération du Québec, de la fondation du FLQ au début des années 1960 à la parution des rapports des commissions d'enquêtes au début des années 1980.
Le , explosion de trois bombes; à l'édifice de l'Impôt fédéral, à la gare centrale de Montréal et sur une voie ferrée appartenant au CN[5]. L'attentat sur cette voie ferrée est découvert avant le passage du train transportant à son bord John Diefenbaker, premier ministre du Canada. « Is this Ireland? » s'exclamera le premier ministre en apprenant la nouvelle.
Le , opération conjointe de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et de la police de Montréal[8]. Des dizaines de perquisitions sont effectuées contre des militants indépendantistes. Une vingtaine personnes sont arrêtées, détenus et interrogées dont Raoul Roy, Édouard Cloutier et Jacques Lucques[8]. L'événement est surnommé la « razzia du Vendredi saint »[8].
La Nuit du au , Wilfred O'Neil, gardien de nuit au Centre de recrutement de l'Armée canadienne à Montréal est tué par l'explosion d'une bombe[9],[10],[4].
Mai
Le , une bombe explose à l'édifice des anciens combattants de la Légion royale canadienne à Saint-Jean-sur-Richelieu[9]. Une autre est trouvée et désamorcée au bureau central des postes à Montréal et une bombe, qui n'est pas amorcée, est déposée au siège social de l'entreprise d'exploitation minière Solbec Copper[9].
Le , la ville de Montréal offre 10 000 $ à quiconque fournira des renseignements menant à la capture de felquistes[11].
La Nuit du au , le FLQ place dix bombes dans dix boîtes aux lettres résidentielles du quartier huppé de Westmount[11]. Chaque bombe est faite de quatre bâtons de dynamite. Cinq des dix bombes explosent vers 3h00[12]. Walter Leja, sergent-major de l'Armée canadienne perd un un bras en essayant de désamorcer un des engins explosifs[11],[14].
Le , le gouvernement du Québec offre 50 000 $ à quiconque sera en mesure de fournir des renseignements menant à la capture de membres du FLQ[11].
Le , jour de célébration du Victoria Day, 75 bâtons de dynamite explosent contre un mur de la salle d'armes du 1er bataillon des services techniques de l'Armée canadienne à Montréal (surnommé « opération Chénier » en l'honneur de Jean-Olivier Chénier)[11].
Juin
Le :
Les huit principaux leader du FLQ se réunissent à l'appartement de Denis Lamoureux, le responsable de la propagande du FLQ, afin de discuter réorganisation et expansion[11]. On planifie la création d'un comité central et de diviser le mouvement en deux sections : une section politique, le FLQ, et une section militaire, l'Armée de libération du Québec (ALQ)[11]. Un participant à la réunion, Jean-Jacques Lanciault, travaille pour la police et touchera la prime de 60 000 $ de la ville de Montréal pour sa dénonciation.
Grâce aux informations de Jean-Jacques Lanciault, les forces policières arrêtent 23 militants[N 4] début juin et démantèlent le premier réseau du FLQ[15].
Le , Jacques Lanctôt, Guy De Grasse et Richard Bros sont arrêtés pour avoir allumés des incendies sur les sites de deux casernes militaires de Montréal ainsi qu'à l'édifice de la Légion canadienne à Laval-Ouest et dans un abri des Chemins de fer nationaux à l'île Bigras[18].
Septembre à décembre
Le , cinq membres de l'Armée de libération du Québec effectuent un vol à main armée dans une succursale de la Banque royale du Canada et partent avec 7 000 $. Deux personnes sont arrêtées : Jules Duchastel et Claude Soulières[19].
En octobre, parution du premier numéro de La Cognée, l'organe officielle du FLQ. (66 numéros paraîtront de 1963 à 1967)[20]. Le dernier numéro paraîtra le .
Le , des gardes militaires sont postés devant toutes les casernes de la région métropolitaine 24 h sur 24[25].
Le , l'arsenal du 91 Escadron du Royal Canadian Engineers à Rouyn-Noranda reçoit la visite de felquistes qui s’emparent de quatre fusils-mitrailleurs, de cinq mitraillettes et de quarante rondes de munitions[25]. Trois jeunes gens, sans liens avec l'ALQ sont rapidement appréhendés. Miche Dumont, 18 ans, écope de trois ans de prison et ses deux camarades, âgés de 17 ans, d'un sursis de sentence de deux ans[25].
Le , de 7 h 46 à 11 h 15, l'Armée de libération du Québec vole des armes et de l'équipement[N 6] à la caserne du 62e Régiment d'artillerie de campagne à Shawinigan pour une valeur de plus de 25 000 $[25].
Le , des membres de l'ALQ cambriolent une caisse populaire Desjardins à Shawinigan et repartent avec 9 000 $[25].
Le , un incendie criminel occasionne des dommages de 15 000 $ à l'arrière de la résidence du capitaine Henri Francoeur, assistant de l'inspecteur Russell Senécal de la Combined Antiterrorist Squad (CATS)[26].
Le , La Cognée sort une édition qui fait le point sur les activités du F.L.Q.-A.L.Q. « Les structures du Mouvement s'améliorent. Nous avons déjà quelques armes et du matériel. Bientôt, nous serons en mesure de diffuser des émissions clandestines à la radio et à la télévision. Nous nous sommes infiltrés partout, y compris à la Canadian Army et à la RCMP. »[26].
Le , la police arrête, interroge et relâche faute de preuve Jacques Désormeaux ainsi que les frères André et Roger Normand[26]. Jean Goulet[N 7] subit un interrogatoire[27]. Une petite cellule étudiante composé de Jean Cloutier[N 8], Louis-Philippe Aubert et Bernard Mataigne est capturer[27]. Une dizaine de bâtons de dynamite, des détonateurs et des exemplaires de La Cognée sont trouver dans leur appartement[27].
Fin mars, l'Armée de libération du Québec procède à deux hold-up de financement ; dans une caisse populaire de l'est de Montréal (17 500 $) et à la Banque Provinciale de Rosemère (3 000 $)[26].
Le , un convoi des chemins de fer nationaux est immobilisé à Sainte-Madeleine, près de Saint-Hyacinthe car la voie ferrée a été dynamitée[27]. Le même jour, une bombe est déposée près du manège militaire de la rue Craig dans le Vieux-Montréal, malgré la surveillance des casernes par l'Armée[27].
Le , 38e anniversaire de la reine Élisabeth II, une bombe composée de 10 bâtons de dynamite est trouvée et désamorcée au monument de la reine Victoria situé sur le campus de l'université McGill[27].
Le week-end du et , les membres de la cellule responsable du dynamitage de la voie ferrée à Sainte-Madeleine sont arrêtés au lendemain d'un vol de 200 bâtons de dynamite sur un chantier de construction du métro de Montréal[29].
Dans son édition du , La Cognée publie une liste de vingt-quatre felquiste emprisonnés[29].
Le , une puissante bombe attachée contre une poutre du pont Victoria est jetée dans le fleuve[30],[31],[32]. Des fils de communication sont sectionner sur la voie ferrée du Canadien Pacifique à Saint-Lazare, près de Valleyfield[30].
Le , jacques Laberge, Maurice Walsh et André Gagnon sont arrêtés pour possession de 200 bâtons de dynamite dérober début mai près de Mont-Laurier[30].
Le , Hubert Aquin annonce publiquement par communiqué qu'il « déclare la guerre totale à tous les ennemis de l'indépendance du Québec », qu'il prend « le maquis » et se fait « commandant de l'Organisation spéciale » dans le but de joindre ses forces à celles du Front de libération du Québec[35],[33]. Un mois plus tard, il est arrêté, à bord d'une voiture volée, en possession d'une arme à feu[36]. Sur les conseils de son avocat, il plaide la folie passagère (lâcheté qu'il se reprochera plus tard) et est interné quatre mois dans un hôpital psychiatrique. (Le communiqué paraît entre autres dans Le Devoir le lendemain.)
Le , l'Armée révolutionnaire du Québec tente une réquisition d'armes à l'International Firearms, une armurerie située à Montréal[38]. À la suite d'un échange de coup de feu, un policier tua accidentellement Alfred Pinish, le commis du magasin d'armes, et un des membres de l'ARQ causa la mort du gérant Leslie McWilliams[39],[38]. Quatre des cinq militants sont capturé[38].
En septembre, l'Armée révolutionnaire du Québec est démantelée par les forces policières, qui mettent sous arrêt quelques 20 militants.
Le , une partie du stock d'armes et d'équipement volé par l'Armée de libération du Québec est retrouver dans un petit hôtel de la rue Sherbrooke près de Saint-Denis à Montréal[29].
Le , une bombe explose à la tour de transmission du poste de radio et de télévision CFCF[41].
Le , le Federal Bureau of Investigation (FBI) annonce avoir empêché la réalisation d'un complot du FLQ et du Black Liberation Front qui consistait à dynamiter la Statue de la Liberté et d'autres monuments américains. Des arrestations ont lieu des deux côtés de la frontière. Michèle Duclos est arrêtée à Manhattan avec de la dynamite dans sa voiture qu'elle avait transportée en automobile depuis Montréal[43],[44].
Le , le Pentagone commence à enquêter sur les « activités révolutionnaires » au Québec. C'est le Project Revolt[45].
Le , Gilles Legault se suicide dans sa cellule de la prison de Bordeaux où il était détenu en attente de son procès pour avoir fourni la dynamite à Michèle Duclos[42].
été, plusieurs vols d'explosifs notamment au chantier de l'Exposition universelle et à la compagnie de papier Price d'Alma au Saguenay où 1 000 bâtons de dynamite sont volés[46].
Le , explosion d'une bombe à la tour de transmission de la station de radio anglophone CKTS de Sherbrooke[47].
Le , 7 membres du FLQ sont arrêtés près de la base militaire de La Macaza dans les Laurentides. Un officier de police de la Sûreté du Québec est pris en otage durant 48 heures par 3 felquistes qui tentaient de s'enfuir[49].
Le , un commis de bureau à l'emploi de la police Montréalaise, André Girard est arrêté et traduit en cour sous l'accusation d'abus de confiance : il aurait transmis au FLQ des informations et documents confidentiels de la police[50].
Le , une jeune membre d'une cellule étudiante de l'organisation Vallières-Gagnon pose un colis piégé à l'usine de chaussures Lagrenade, Montréal, durant une grève de la CSN[54]. Malgré un appel téléphonique d'avertissement Thérèse Morin, secrétaire du patron, est tuée sur le coup[54].
Le , Robert Lévesque et Réjean Briggs de l'organisation Vallières-Gagnon sont capturés[55].
En juillet, parution de premier numéro de l'« édition populaire » de La Cognée de l'organisation Vallières-Gagnon[56].
Le , Jean Corbo décède lors de l'explosion de la bombe qu'il pose lui-même à l'usine de la Dominion Textile dans le quartier Saint-Henri de Montréal[57],[58].
Le , deuxième et dernier numéro de l'« édition populaire » de La Cognée[56].
Le , Gérard Laquerre, Rhéal Mathieu et Claude Simard sont capturés lors d'une tentative de braquage au cinéma Jean-Talon[59].
En fin août et début septembre, le groupe Vallières-Gagnon est démantelé[59].
Le , Jean-Claude Dubreuil pose la première bombe de la cellule Dubreuil qui explose dans une usine de 7 Up, à Mont-Royal, durant une période de grève[65].
En novembre, parution du premier numéro de La Victoire qui prend la relève de La Cognée[66].
Le , une bombe explose dans une usine de 7 Up, à Mont-Royal[71]. Premier d'une série de plus de 30 attentats à la bombe qui seront attribués au Réseau Geoffroy[71].
Le , le Comité d'aide au groupe Vallières-Gagnon organise le spectacle Chansons et poèmes de la résistance[72]. (D'autres spectacles semblables auront lieu par la suite.)
Le , trois charges de dynamite explosent presque simultanément à Montréal. Deux en appuient a la grève de la Société des alcools du Québec et une a l'usine de la Victoria Precision Works qui est en grève également[74].
Le , trois explosions sur la Rive Sud en appui a la grève à la compagnie d'autobus Chambly Transport[78]. L'une d'elle vise la maison du PDG, Charles-Édouard Senécal[78]. Les deux autres visent des garages[78]
Le , une puissante bombe explose à l'hôtel de ville de Montréal en réponse à la prime de 10 000 $ à quiconque fournira des renseignements sur les auteurs de la vague d'attentats en cours[78]. Une autre bombe est neutralisée au même endroit[78]. Des bombes explosent également à l'édifice de l'Impôt fédéral et dans une boîte aux lettres près de l'immeuble du Secrétariat d'État à Ottawa[78].
1969
Le , trois boîtes aux lettres situées à proximité d'édifices fédéraux explosent à Ottawa[79].
Le , une charge de dynamite explose au siège social de l'Association des entrepreneurs en construction à Montréal en appui aux de travailleurs du bâtiment en grève[82].
Le , la cellule Dubreuil fait sauté trois bombes sur des chantiers de la compagnie Nord Construction sur l’Île de Montréal[82].
Le , une bombe explose au siège social de la Société Saint-Jean-Baptiste de Sherbrooke (SSJBS). La SSJBS avait invité Pierre Trudeau à présider aux cérémonies religieuses du [82].
Le , la cellule Dubreuil dépose des bombes aux bureaux de 5 entrepreneurs en construction Montréalais : Janin, Spino, Sécant, Wallcrete Canada et Dominic Supports and Forms[82].
Le , une puissante déflagration cause pour 150 000 $ de dégâts au Loyola College dans l'ouest
de Montréal. L'attentat est l'œuvre de la cellule Dubreuil[88].
Le , une bombe saute près de la résidence d'un des notables de la communauté italienne de Saint-Léonard, l'homme d'affaires Mario Barone[88].
Le , une bombe explose sur le campus de l'université McGill près des pavillons de l'administration et de l'informatique[88].
Le , bombe près de la résidence de l'homme d'affaires Mario Barone[88].
Le , Pierre Trudeau, Robertson et certains ministres fédéraux convoquent le commissaire Higget en réunion afin de commander aux services secrets de la GRC de traiter le mouvement séparatiste québécois de la même façon que le mouvement communiste dans les années 1960.
Le , Charles Gagnon est libéré sous caution au bout de trois ans et cinq mois de prison[91].
Le , Jacques Lanctôt et Pierre Marcil sont arrêtés par la police lors d'une vérification de routine menant a la découverte d'une carabine à canon tronçonné[4]. Ils sont libérés sous caution le lendemain. La police affirmera par la suite qu'ils montaient un complot pour l'enlèvement de Moshe Golan, consul d'Israël[92],[4].
Le , Marc-André Gagné, du réseau de financement de Robert Hudon, est arrêté lors d'un hold-up à une succursale de la Banque canadienne nationale à Montréal[93].
Le , vol de 150 bâtons de dynamite à la carrière Billet à Laval et une puissante bombe explose au Board of Trade dans le quartier financier de Montréal[96].
Le , 2 bombes saute de façon synchronisée au siège social de la Canadian General Electric et près du Queen Mary's Hospital pour les anciens combattants pendant un vol de 58 775 $ à la caisse populaire de l'Université de Montréal[96].
La nuit du , 7 bombes visent de luxueuse résidence d'hommes d'affaires anglophones à Westmount(notamment Samuel et Peter Bronfman)[96]. Une autre vise un immeuble de la Financial Collection Agency, rue Sherbrooke ouest[96]. Cinq des bombes se déclenche presque simultanément[96]. L'opération a été exécutée par deux cellules dont celle de Pierre-Louis Bourret qui est en liaison avec le Réseau Lanctôt-Rose[96].
Le , une puissante bombe explose sur le campus de l'université McGill, derrière l'immeuble principal de la faculté de génie[99]. Le même jour, une super-bombe de 70 livres de dynamite est désamorcée à la compagnie IBM sur Côte-de-Liesse et une de 50 livres aux laboratoires de la Domtar à Senneterre[99].
Le , une bombe explose au bureau de postes de Longueuil[99].
Le , un raid ciblé sur le chalet de Prévost mène à quatre arrestations[N 9] et la saisie de trois carabines à canon tronçonné, des revolvers, des munitions, des cagoules, des menottes, du matériel pour la fabrication de bombes (détonateurs et mécanismes d'horlogerie) et la moitié de la somme volée à l’Université[100],[84].
Le , une puissante bombe explose aux Immeubles Simard à Tracy près de Sorel, propriété de la belle-famille du Premier ministre Robert Bourassa[101].
Le , une bombe explose contre un mur du quartier général du ministère de la Défense à Ottawa[101]. Une fonctionnaire fédéral y perd la vie[101]. Une autre bombe explose près d'une succursale postale à Montréal, en appui au gars de Lapalme[101].
En juillet, un jeune felquiste est condamné à 3 ans de prison pour cinq incendies criminels dans des édifices publics et des établissements commerciaux du Saguenay-Lac-Saint-Jean[104].
Le , une bombe explose explose sous une clôture d'acier de la raffinerie Pétrofina à Pointe-aux-Trembles[102]. Le communiqué de revendication est écrit par Nigel Hamer[102].
La nuit du , une bombe de 40 livresde dynamite est désamorcé au siège social de la Banque Royale du Canada par le sergent-détective Robert Côté, directeur de l'escouade technique de la police de Montréal[102].
La nuit du , une bombe explose au siège social de la compagnie d'assurances Wawanesa à Mont-Royal[102].
La nuit du , une bombe de 150 livres de dynamite est désamorcé au siège social de la Banque de Montréal[102].
La nuit du , une bombe est désamorcer à l'hôtel Victoria de Québec[102]. L'endroit où loge le chef libéral[102].
Le , Jacques Cossette-Trudel, sous le pseudonyme de Jacques Tremblay, loue l'appartement qui sera utilisé comme lieu de détention lors de l'Opération Libération[106].
Le , vol de 125 bâtons (Forcite 60%) dans une poudrière à McMasterville[107].
Le , François Séguin, Jean-Pierre Piquette, Gilles Cossette, Réal Michon, Robert Comeau et Nigel Hamer effectue un vol de 450 bâtons de dynamite à la carrière Demix près de Saint-Hilaire[107].
Octobre-novembre-décembre (crise d'octobre)
Le , dernière réunion de planification de l'Opération Libération où la cible est choisie après hésitation[107].
Le :
À 8 h 15, James Richard Cross, attaché commercial de la Grande-Bretagne à Montréal, est enlevé par la cellule Libération[4],[84]. Quelques heures plus tard un appel anonyme à la station de radio CKLM mène à la découverte d’un communiqué du Front qui formule sept demandes[N 10] à remplir en échange de la libération de l'otage[4].
Le , le manifeste du FLQ est publié par les journaux.
Mitchell Sharp, secrétaire d'État aux affaires extérieures du Canada, affirme que le gouvernement ne cédera pas aux demandes.
Le , les forces policières procèdent à l'arrestation de 37 personnes[108]. Le journaliste Louis Fournier de la station de radio CKAC fait la lecture du manifeste du FLQ en onde[84]. Le ministre de la Justice du Québec, Jérôme Choquette, affirme qu'il est prêt à négocier à n'importe quel moment pour la libération de l'otage.
Le , Le lecteur de nouvelles Gaétan Montreuil effectue la lecture intégrale du Manifeste du FLQ à la télévision de Radio-Canada. Il précise au début et à la fin de la lecture du manifeste qu'il s'exécute dans un but humanitaire visant à sauver James Cross[4],[84].
Le , Claude Ryan, rédacteur en chef du quotidien Le Devoir, suggère en éditorial que le gouvernement négocie.
18 heures : le ministre de la Justice, Jérôme Choquette, déclare en conférence de presse que les terroristes ne seront pas relâchés néanmoins il offre un sauf-conduit aux ravisseurs s'ils relâchent l'otage.
Une rencontre spéciale du cabinet fédéral a lieu afin de discuter des mesures à prendre pour mettre fin à la crise.
Un groupe de seize personnalités publiques du Québec signent une déclaration enjoignant au gouvernement du Québec de négocier la libération des otages coûte que coûte, peu importe l'opinion du gouvernement fédéral.
Le :
À 14 h, Robert Bourassa annonce qu'il a demandé de faire entrer l'armée canadienne au Québec afin d'aider les forces policières à protéger les personnes et les édifices. (Il fait cette demande d'après les termes de la partie traitant de l'aide au pouvoir civil dans la Loi sur la défense nationale) 8 000 soldats s’installent autour des édifices importants de la province[4].
En campagne municipale, le rassemblement du parti municipal FRAP (le 2e plus gros parti à Montréal) est détourné par la foule qui se met à crier « FLQ ! » en réaction à l'occupation militaire de Montréal[4],[84].
Le , à 4 h, le cabinet fédéral proclame l'état d'insurrection appréhendée et promulgue un règlement conférant des pouvoirs d'exception à la police selon les termes de la Loi sur les mesures de guerre[4],[84]. Le résultat est la suspension temporaire des libertés civiles des Québécois. Début d'une série d'arrestations et de perquisitions sans mandat.
Le :
Un communiqué du gouvernement du Québec énonce les modalités du sauf-conduit et l’intermédiation de Cuba qui a accepté d’agir pour des raisons humanitaires.
Le FLQ émet un communiqué disant que le ministre « du chômage et de l’assimilation » Pierre Laporte a été exécuté.
Découverte du cadavre du ministre Pierre Laporte peu avant minuit dans le coffre d'une voiture à St Hubert[110],[111],[112].
Le , Pierre Laporte est retrouvé mort dans le coffre arrière d'une voiture. La cellule Chénier revendique l'exécution de son otage[4], cependant une enquête du gouvernement en arrive à la conclusion que sa mort avait plutôt été accidentelle.
Le , le journal Forum de l'Université de Montréal du publie cette décision des étudiants en Lettres & Sciences sociales : « Nous endossons le manifeste du FLQ et poursuivons les mêmes objectifs que lui [...]. Nous voulons que le gouvernement cède aux exigences du FLQ et libère les 23 prisonniers politiques [...]. Nous croyons que notre rôle est d'informer la population en vue d'établir la solidarité avec les patriotes du FLQ. »[113]
Le 21 octobre, les trois grandes centrales syndicales créent une unité d'action commune, qui réclame l'abolition des mesures de guerre. Ce même regroupement organisera en 1971 la marche du lockout de La Presse et sera la base du Front commun en 1972 (grève de 300 000 travailleurs durant laquelle Bourassa fit emprisonner les trois chefs)[114].
Le , Carole Devault, étudiante en histoire à l'Université du Québec, contacte la police parce qu'elle détient des informations pouvant mener à l'endroit où est séquestré James Cross. Elle avait été contactée le précédent par un professeur d'histoire de la même université, Robert Comeau. Julien Giguère, lieutenant-détective de la Section anti-terroriste (SAT) de la police de Montréal. Elle deviendra l'agent SAT 945-171, nom de code « Poupette »[116].
Le 1er décembre, adoption de la Loi sur l'ordre public par le Parlement du Canada, une loi temporaire écrite par John Turner et qui expire le . C'est une version allégée de la Loi des mesures de guerre servant à retirer des pouvoirs accordés aux policiers lors de l'activation des mesures de guerre 46 jours plus tôt, tout en conservant un état d'urgence.
Le , Jacques Cossette-Trudel et Louise Lanctôt, deux des ravisseurs de James Cross, sont arrêtés après avoir quitté le 10945, rue des Récollets à Montréal-Nord, la police ayant acquis la certitude que James Cross y est séquestré[117]
Le , onze personnes[N 11] du réseau de soutien des cellules Libération et Chénier sont arrêtés lors de l'opération « Questionnaire »[118].
Le , troisième raid policier à la maison de Michel Viger à St-Luc, en Montérégie[119]. La cachette des trois fugitifs de la cellule Chénier est trouver au sous sol[119].
Le , Jacques Primeau secondé par Louise Lavergne et Rose-Marie Parent organisent un attentat à la dynamite derrière un bureau de poste. Carole Devault est présente, elle sait que la police de Montréal a saisi la dynamite remise par le et l'a remplacé par de la fausse dynamite.
Dans la nuit du au , la cellule de Reynald Lévesque commet un
attentat contre un manège militaire du Royal 22e Régiment[125].
En juin, un groupe de militants et de sympathisants du FLQ établit son quartier général sur une ferme à Bellefeuille, un village près de Saint-Jérôme dans les Laurentides[126].
Le , Charles Gagnon et Jacques Larue-Langlois sont acquittés, par un jury, des accusations d'appartenance au F.L.Q. et de conspiration séditieuse en vue de renverser le gouvernement du Canada par la force[127].
les et , Série de vols (30 radios-émetteurs, équipements de camping, trousses médicales…) dans des locaux de la Défense nationale de six villes du Québec (Laval, Dorval, Verdun, Lachine, LaSalle, Saint-Hyacinthe)[128]. On attribuera ces vols à Pierre-Louis Bourret, François Séguin, Jean-Pierre Piquette, Georges Campeau, et trois autres felquistes[128].
Le , une bombe, posé par Pierre-Louis Bourret, fait pour plus de 300 000 $ de dommages dans une centrale téléphonique de Bell Canada à Dorion[128]. Au même moment François Séguin et deux complice volent une banque à Hudson[128].
Le , la cellule de Reynald Lévesque fait exploser une bombe à l'école Sainte-Rita de Ahuntsic, à Montréal[128].
Le , Vol à la Banque Royale de Rosemont. Un policier sera grièvement blessé. On attribuera ce vol à notamment Gérard Pelletier, qui en sera déclaré coupable et incarcéré pour sept ans. Son épouse, Jocelyne Dépatie, sera arrêtée, mais libérée faute de preuve[131].
Le , Fernand Roy et Serge Nadeau sont capturer dans un garage de Montréal abritant des autos-patrouilles de la Sûreté municipale[131].
Le , dans le petit village de Saint-Henri-de-Mascouche à l'est de Montréal, un commando[N 12] effectue une opération inspirée des techniques de guérilla urbaine des Tupamaros[132],[133]. Deux membres du commando coupent les câbles téléphoniques, trois autres neutralisent les policiers présents au poste de police et débranchent le système de communication radio et les trois derniers volent 7 500 $ à la caisse populaire locale[132],[133]. Lors de leur départ, certains felquistes sont pris en chasse par deux citoyens de Mascouche dont l'un est un ancien militaire, armé d'une carabine, un dénommé Allard qui leur tire dessus[132],[133]. Pierre-Louis Bourret est blessé à la tête durant la course poursuite et meurt le lendemain à l'Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal[132],[133].
Le , le hold-up avorté de Rosemont et l'opération à Saint-Henri-de-Mascouche est revendiquée dans un communiqué émis au nom de la cellule Information Viger-commando Élie Lalumière[134].
La nuit du , une puissante charge de dynamite explose à l'immeuble de la Fédération canadienne des associations indépendantes dans le nord de Montréal[135].
Octobre-novembre-décembre
En octobre, la GRC émet des faux communiqués qu'elle attribue à la cellule des Frères Chasseurs et à la cellule Pierre-Louis Bourret[136].
Le et , important coup de filet policier à Montréal[137]. Jean-Pierre Piquette, Jogues Sauriol, Colette Raby et sa sœur Danielle sont arrêtés[137]. Des armes, des munitions, des détonateurs, des radios émetteurs-récepteurs et du papier officiel du F.L.Q. seront saisis à diverses endroits de Montréal lors de perquisitions[137].
Le , une bombe explose contre un mur de la caserne du premier Bataillon des services techniques de l'Armée et une bombe est désamorcée à Westmount près de la résidence du vice-président du holding Power Corporation[135].
Le , bombe sous une auto-patrouille au poste de police no 3[138].
Le , une bombe explose à la station postale d'Youville[138].
Le , Arrestation de François « Fritz » Séguin[139].
Le , une bombe explose sous un panier à salade près du poste de police no 18 et des locaux de la Section antiterroriste[138].
Le , Donald Cobb, commandant de la section G des services secrets de la GRC, diffuse le communiqué numéro 3 de la cellule La Minerve.
En décembre, la Délégation extérieure du F.L.Q. en Algérie obtiens une reconnaissance officielle du Front de libération nationale, une aide financière et un petit local situé au numéro 20 rue Dirah, dans le quartier d'Hydra à Alger.
1972
Le , Pierre Vallières sort de clandestinité et ce rend à la police[141]. Il est rapidement libéré sous caution.
La nuit du au , la force anti-terroriste arrête les membres d'une cellules felquistes inactives reliée à un réseau basé à Saint-Henri(inactif ou presque[145].
Début juin, François Lanctôt qui vivait en clandestinité depuis décembre, sous le pseudonyme de Maurice Tardif, est capturé à Verdun[143]. Sa sœur Jacinthe Lanctôt est elle capturée dans un logement rue Iberville dans l'est de Montréal avec deux fugitifs, Fernand Roy et Serge Nadeau[146],[143]. Faute de preuves, on ne pourra inculper le trio pour l'attaque de Saint-Henri-de-Mascouche[143].
Le , Reynald Lévesque et Jacques Millette sont capturés à la suite d'une chasse à l'homme après un braquage de 10 000 $ dans une caisse populaire de l'est de Montréal[144]
Début novembre, une dizaine de suspects liés à deux cellules sont arrêtés[144]. Sois la cellule de Reynald Lévesque et une cellule sur la Rive-Sud de Montréal[144].
Automne 1972 parution d'une deuxième édition du « journal interne » du F.L.Q., Organisons-nous[147].
Le , une bombe explose à la résidence du président-directeur général de Steinberg, à Ville-Mont-Royal, durant un conflit de travail dans sa compagnie[148]. On retrouve le sang d'un inconnu sur les lieux, mais pas de cadavre, ce qui fait que la police se met à chercher dans les hôpitaux de la région, et découvrira Robert Samson (GRC) quelques jours plus tard.
Le , l'agent de la Gendarmerie royale du CanadaRobert Samson témoigne en Cour : il affirme que la GRC, en collaboration avec la SQ et le SPCUM, a volé des documents au MDPPQ, à la COOP et à l'Agence de presse libre du Québec. (Il est condamné à 7 ans de prison.)
Le , la Cour suprême du Canada déclare qu'une commission d'enquête provinciale n'a pas la juridiction pour enquêter sur la GRC.
1978
La Ligue des droits et libertés du Québec lance l'Opération Liberté, qui se penche sur les violations de droits faites au nom de la sécurité nationale[148].
Le ministère de la Justice du Québec publie une édition expurgée du Rapport sur les événements d' de MeJean-François Duchaîne.
Le , Nigel Hamer est arrêté pour son rôle dans l’enlèvement de Cross[149]. Il plaide coupable et est condamné à 12 mois de prison assortie d'une sentence de travail communautaire[143].
1981
Publication d'une édition complète du Rapport sur les événements d' de Me Jean-François Duchaîne.
Le , publication des deux volumes du second rapport de la Commission d'enquête McDonald (La liberté et la sécurité devant la loi : deuxième rapport).
Le , publication du rapport de la Commission d'enquête sur des opérations policières en territoire québécois.
En août, publication du rapport final de la Commission d'enquête McDonald (Certaines activités de la GRC et la connaissance qu’en avait le gouvernement : troisième rapport).
1982
En septembre Paul Rose est le dernier membre du FLQ à sortir de prison[4].
↑33 fusils-mitrailleurs FN 7,62, des pistolets, des balles en quantité, 12 émetteurs-récepteurs, une polycopieuse, des uniformes de combat et des casques bleus de l'ONU
↑arrêté durant de la vague d’arrestation de juin 1963
↑André Roy, Nicole Roy, François Lanctôt et Claude Morency
↑1. La fin des fouilles et des enquêtes policières afin de retrouver l’otage. 2. Le manifeste politique du Front de libération du Québec doit apparaître en pleine première page de tous les importants journaux du Québec. La diffusion doit aussi se faire dans toutes les régions. De plus, le manifeste doit être lu au complet, puis commenté par les prisonniers politiques avant leur départ, durant au programme télévisé durant au moins 30 minutes et diffusé entre 20 h et 23 h sur les ondes de Radio-Canada et ses stations affiliées en province. 3. La libération des prisonniers politiques Cyriaque Delisle, Edmond Guenette, François Schirm, Serge Demers, Marcel Faulkner, Gérard Laquerre, Robert Levesque, Rhéal Mathieu, Claude Simard, Pierre-Paul Geoffroy, Michel Loriot, Pierre Demers, Gabriel Hudon, Robert Hudon, Marc-André Gagné, François Lanctot, Claude Morency, André Roy, Pierre Boucher et André Ouellette. De plus, les femmes et enfants des prisonniers politiques peuvent les joindre s'ils le désirent. Finalement, les prisonniers politiques André Lessard, Pierre Marcil et Réjean Tremblay, présentement en probation, peuvent se joindre à leurs camarades et quitter le Québec s'ils le désirent. 4. Un avion doit être rendu disponible pour transporter les prisonniers politiques à Cuba ou en Algérie, dès qu'une entente aura eu lieu avec un de ceux-ci. De plus, ils doivent pouvoir être accompagnés par leurs avocats respectifs et par au moins deux journalistes politiques de deux quotidiens francophones du Québec. 5. Les « gars de Lapalme » doivent être réembauchés, dans les prochaines 48 heures. 6. Une taxe volontaire de 500 000 $ en lingots d'or devra être placée à bord de l'avion contenant les prisonniers politiques. 7. Le nom et la photo du délateur qui a mené à l'arrestation de la dernière cellule du FLQ, en 1969, doivent être rendus public et publiés.
↑MmeDenise Quesnel, sa fille Hélène Quesnel, Robert Dupuis, Louise Verreault, Claude Larivière, Yves Roy, Diane da Silva, Jean Laframboise, Camille Beaulne, Guy Fiset et Michel Viger.
↑François Séguin, Pierre-Louis Bourret, Jacinthe Lanctôt(sœur de Jacques et Louise en exil à cuba et de François Lanctôt en prison), Fernand Roy, Serge Nadeau, Jean-Pierre Piquette de la cellule Information Viger, Jogues Sauriol et Colette Raby
Références
↑Louis Fournier, F.L.Q. HISTOIRE D'UN MOUVEMENT CLANDESTIN., Éditions Québec/Amérique, , 509 p. (lire en ligne), p. 24
↑ a et bLouis Fournier, F.L.Q. HISTOIRE D'UN MOUVEMENT CLANDESTIN., Éditions Québec/Amérique, , 509 p. (lire en ligne), p. 35
↑Louis Fournier, F.L.Q. HISTOIRE D'UN MOUVEMENT CLANDESTIN., Éditions Québec/Amérique, , 509 p. (lire en ligne), p. 36
Michael McLoughlin. Last Stop, Paris: the assassination of Mario Bachand and the death of the FLQ, Toronto: Penguin Viking, 1998. (ISBN067088196-1). Voir aussi laststopparis.net
Louis Fournier. FLQ : Histoire d’un mouvement clandestin, Outremont : Lanctôt, 1998. [Chronologie 1960-1995 p. 475-494]