Le cinéma écossais s'inscrit dans le cadre plus large du cinéma britannique. Certains acteurs et réalisateurs écossais ont toutefois gagné une renommée internationale et tourné dans d'autres pays, comme les États-Unis.
C'est durant la Première Guerre mondiale que le cinéma s'est popularisé en Écosse. Si, avant-guerre, le music-hall était le lieu de divertissement privilégié des Écossais, on compta dès 1917 à Glasgow plus d'une centaine de salles, la plus forte densité de cinémas par nombre d'habitants en Grande Bretagne. En 1930, le Green's Playhouse, qui ouvrit ses portes à Glasgow, fut à l'époque le plus grand cinéma d'Europe[1].
Dans les années 1930 au Royaume-Uni, des metteurs en scènes, groupés en « units » financées soit par l'État par différentes entreprises, avaient vu dans le cinéma le moyen de faire leur promotion. Des sociétés de transport, de tourisme, voire des sociétés purement commerciales produisirent des films qui, sous l'influence de l'Écossais John Grierson, finirent par être formatées selon certaines règles, dont l'idée de base était que le cinéaste devait construire, à partir de ce qu'il observait, une œuvre dramatique, sans pour autant extraire l'individu de son milieu social.
Le film Trainspotting du réalisateur britannique Danny Boyle (1996) a marqué les années 1990 et suscité un nouvel intérêt pour les productions écossaises. À la suite du succès de Trainspotting, ces dernières se sont développées, avec notamment l'apparition d'un cinémagaélique (Seachd en est la réalisation la plus notable).
Le Dernier Roi d'Écosse de Kevin Macdonald, sorti en 2006. Bien que le titre du film pourrait laisser penser que l'action se déroule en Écosse, il a en fait lieu en Ouganda sous le régime d'Amin Dada.
Films tournés en Écosse
Différents sites écossais ont par ailleurs servi de cadre de tournage à différents films à succès. Le film d'Alfred HitchcockLes 39 marches (1935) a été tourné en majeure partie en Écosse ; le pont du Forth et le glen Coe figurent particulièrement à l'écran[12]. Parmi les films d'aventure, on peut citer un épisode de James Bond, Le monde ne suffit pas (1999), où le siège du MI-6 est situé au château d'Eilean Donan[13], et aussi dans le même château le film Highlander sorti en 1986, ainsi que du film Haute Voltige (1999), en partie tourné au château de Duart, sur l'île de Mull[14]. Le premier film de la franchise Highlander a également puisé une partie de son inspiration dans la culture écossaise traditionnelle, particulièrement le système de clans[15]. Dans le registre de la comédie, le classique Monty Python : Sacré Graal ! (1975) a été tourné sur de nombreux sites des Highlands, au rang desquels figurent l'île de Skye, le château de Doune et le glen Coe[16]. De manière plus récente, les films de la saga Harry Potter ont été partiellement tournés en Écosse ; des paysages du Glen Nevis ont été intégrés dans certaines scènes, et le viaduc de Glenfinnan fait partie du parcours du train Poudlard Express[17].
Les acteurs écossais les plus célèbres ont souvent tourné aux États-Unis ; pour certains, Hollywood a hébergé la majeure partie de leur carrière cinématographique. C'est le cas, par exemple, de Sean Connery, qui a longtemps interprété le rôle de l'espion James Bond, sans jamais se départir de son accent écossais[18],[19]. Il demeure aujourd'hui l'un des acteurs écossais les plus populaires[19]. La carrière d'Ewan McGregor a débuté en Grande-Bretagne auprès du réalisateur Danny Boyle, qui lui donna son premier rôle « remarquable », celui de l'héroïnomane Renton dans Trainspotting[20]. C'est toutefois avec le tournage de la prélogie de Star Wars, sous la direction de George Lucas, qu'il a gagné une renommée internationale[21].
↑Civardi, C. (2004) « Loisirs et militantisme des ouvriers écossais au début du XXe siècle » in Berton, Jean Le Loisir en Écosse Société française d'études écossaises p. 149
↑ a et b(en) Spicer, Andrew (2001) « Sean Connery: loosening his Bonds » in Babington, Bruce British Stars and Stardom Manchester University Press p. 218-229
↑(fr) (2006) Cooper-Richet, Diana & Rapoport, Michel L'entente cordiale : cent ans de relations culturelles franco-britanniques, 1904-2004 Créaphis éditions p. 103
↑(en) Bowen, Jonathan L. (2005) Anticipation: The Real Life Story of Star Wars: Episode I-The Phantom Menace iUniverse p. 3