En 1773, Louis XV est témoin à son mariage (contrat du ) avec Françoise-Louise Thomas de Pange, âgée de 17 ans, sœur de François de Pange et fille d'un conseiller Lorrain au Parlement. Elle meurt après quatre ans de mariage ayant donné à son mari deux enfants : un fils Hippolyte, qui meurt sur la neige de la suite de ses blessures pendant la guerre d'Espagne (Empire), et une fille Balbine, qui ne se marie pas et meurt en 1857, âgée de 80 ans.
Élu, le , député de la noblesse aux États généraux par le bailliage d'Angoulême, il proteste contre les réformes et l'abolition des titres nobiliaires, contre la violation du secret des lettres, particulièrement de celles qui lui sont adressées, prête, en 1790, le serment civique, sous le prétexte que la réaction peut changer la constitution qu'elle vient de donner, et signe les protestations de contre les actes de l'assemblée.
L'unité ne participe à aucune opération importante au cours de l'année 1793. En , le gouvernement espagnol songe à envoyer la légion Saint-Simon au siège de Toulon, où Anglais et Espagnols avaient débarqué durant l'été[9].
Claude-Anne de Saint-Simon est employé sous les ordres du général Pedro Caro y Sureda. À l'affaire d'Irun, Saint-Simon reçoit une balle qui lui traverse le cou. Le , il obtient le brevet de colonel de la légion royale des Pyrénées, et onze jours après le grade de lieutenant-général des armées d'Espagne [10]. Sa légion combat dans les Pyrénées-Atlantiques et notamment :
En défendant la position d'Argenson, Saint-Simon est encore atteint d'une balle qui lui traverse la poitrine. Sa légion opère désormais au sein de l’armée espagnole de Navarre et est envoyée à l’arrière en 1795, puis est appelée Légion de la Reine après sa fusion avec le Royal-Roussillon[12].
En 1796, Saint-Simon est nommé commandant en second de l'armée de Navarre, et, le , colonel-commandant du régiment d’infanterie de Bourbon qu'il a ordre de former. Au mois de mai suivant, le roi d'Espagne l'élève au grade de capitaine-général de la Vieille-Castille d'Espagne[13].
Régiment de Bourbon
Créé en 1796 par le marquis de Saint-Simon, le régiment de Bourbon regroupe des survivants de la légion de la Reine (ex-légion de Panetier), du bataillon de la Frontière, et surtout de la légion royale des Pyrénées. Saint-Simon en est aussi le premier chef. Ce régiment opère au sein de l’armée espagnole, où il porte le nom exact de Regimiento de Infantería Borbón et a le nº 47 en 1796, puis en 1802 le nº 37[14]. Ce régiment va exister au sein de l’armée espagnole, jusqu’en 1931, où il est intégré au Regimiento de Cazadores de Alta Montaña Galicia nº 64. Mais dès 1814 il est formé de soldats étrangers et des gardes Wallonnes. Du temps des émigrés français ses effectifs sont de 1 600 hommes en 1808. Il est en garnison à Ciudad Rodrigo (1797), puis à Majorque et se bat au siège de Gérone, qui chute le , et où il perd 300 prisonniers et à la bataille de Rozas (1808).
En 1808, il fut blessé à la tête des régiments de la garde à Madrid ; quand les Français se présentèrent devant la ville, il essaya de la défendre, fut fait prisonnier et condamné à mort par un conseil de guerre. Sa fille arracha sa grâce à l'Empereur: la peine fut commuée et Saint-Simon enfermé dans la citadelle de Besançon, où sa fille le rejoignit, compagne volontaire de sa prison. Il fut délivré par les Cosaques en 1814 et son jugement fut annulé par des lettres patentes de Louis XVIII, qui déclara en outre qu'il avait bien mérité par sa fidélité de la maison de Bourbon.
↑Sylvain Torchet, « Château Giscours », sur www.abcduvin.com, (consulté le ).
↑Biographie des hommes vivants: ou, Histoire par ordre alphabétique de la vie publique de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs actions ou leurs écrits, Louis Gabriel Michaud, L.G. Michaud, 1819, t. 5 (P-Z), p. 288.
↑Les sources espagnoles relatives à l'histoire de la Révolution dans l'ouest de la France: 1789-1799 : guide des sources d'archives et publications de textes, Louis Miard, Édition du Conseil général de Loire-Atlantique, 1989, p. 346.
↑Soldats ambassadeurs sous le Directoire, an IV-an VIII, William-Aimable-Émile-Adrien Fleury, Plon-Nourrit, 1906, v. 1, p. 150.
↑Le Révolution dans le département des Basses-Pyrénées: 1789-1799, Michel Péronnet, Jean-Paul Jourdan, Horvath, 1989, p. 128.
↑Cahiers Saint-Simon, Société Saint-Simon, Société Saint-Simon., 2003, no.31 2003, p. 107.
↑Revue d'histoire de Bayonne, du pays basque et du Bas-Adour, Société des sciences, lettres & arts de Bayonne, La Société, 2002, v. 157, 2002, p. 201.
↑Études religieuses, philosophiques, historiques et littéraires, Jesuits, V. Retaux, 1856, année 26:t.48 (1889), p.82 et Dugommier, 1738-1794, Arthur Maxime Chuquet, Arthur Chuquet, Fontemoing, 1904, p. 380.
↑Dans Jean-Chrétien-Ferdinand Hœfer, op. cit., la date de 1825 est donnée pour cette nomination de colonel des gardes wallonnes. Mais le 2 paraît être une correction manuscrite d'imprimerie. Le site de l'Assemblée nationale reprend cette date de 1825. Saint Simon est mort en 1819.