Claudine à l’école est un roman semi-autobiographique paru en 1900, d'abord sous la signature de Willy, puis attribué à Colette, son épouse d’alors.
Ce roman, au style naturel alors nouveau, suscita un véritable scandale.
L’histoire
Claudine, 15 ans, vit à Montigny avec son père, homme distrait, plus préoccupé par les limaces que par l’éducation de sa fille. Celle-ci fréquente la petite école du village, cadre principal des aventures décrites dans ce livre, présenté comme le journal intime de la jeune fille. Son quotidien est rythmé par les promenades avec sa sœur de première communion Claire, qui lui raconte sa vie amoureuse, les apparitions du docteur Dutertre, le médecin scolaire qui protège la directrice, Mlle Sergent, et qui lorgne d’un peu trop près les grandes, et les leçons de musique avec Antonin Rabastens qui lui fait un brin de cour.
Mais des événements non moins intéressants viennent l’agrémenter : voilà l’école tout en émoi en raison de l’arrivée de Mlle Aimée Lanthenay, nouvelle assistante de Mlle Sergent, et des deux instituteurs des garçons, MM. Duplessis et Rabastens. Alors que Claudine se lie d’amitié avec Mlle Lanthenay, Mlle Sergent fait comprendre à cette dernière qu’elle ne doit plus voir Claudine, tout en lui accordant de nombreuses faveurs.
Claudine, se sentant trahie, mène la vie dure aux deux femmes, dont elle trouve les manifestations d’affection ostentatoires, en compagnie de la grande Anaïs et de Marie Belhomme.
Arrive Luce, sœur d’Aimée, que Claudine commence par maltraiter avant de lui accorder son amitié. L’année s’écoule doucement, avec à l’horizon le brevet élémentaire, que les jeunes filles vont passer au chef-lieu, et surtout, la fête de fin d’année scolaire et le bal qui sera donné en l’honneur du ministre de l’agriculture Jean Dupuy, qui vient inaugurer la nouvelle école.
Le livre se termine par le déclenchement d'un scandale : alors qu'une soirée dansante se déroule dans la maison de Mlle Sergent, sa mère âgée est très en colère et jette une chaussure d’homme devant toutes les personnes présentes, disant qu'elle l'avait trouvée dans la chambre de sa fille, convaincu qu'il appartient à Dutertre. Mlle Sergent éclate en sanglots, à la grande satisfaction de Claudine.
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Le docteur Dutertre figure en réalité l'homme politique Pierre Merlou[1].
Adaptations
1917 : Claudine à l'école, court-métrage (réalisateur anonyme) avec Maud Loty dans le rôle-titre. Il s'agit de la première adaptation cinématographique du roman de Colette.
2018 : Claudine à l'école, bande dessinée de Lucie Durbiano, Gallimard, collection Fétiche.
Notes et références
↑Bruno Fuligni, L'Évêque Cauchon et autres noms ridicules de l'histoire, Les Arènes, 2017, p. 87-88.
Bibliographie
Danielle Deltel, « Journal manqué, autobiographie masquée: Claudine à l’école de Colette », Revue des Sciences Humaines, 1983, no 4 (192), p. 47-71.
Francine Dugast-Portes, « De Claudine à Gigi », Roman 20-50 : revue d’Étude du Roman du XXe siècle, , no 23, p. 117-34.
Michèle Hecquet, « Claudine et le journal d’écolière », Roman 20-50, , no 23, p. 27-39.
Michèle Hecquet, « Claudine à l’école et Gigi de Colette », Roman 20-50, , no 23.
Francis Marcoin, « Claudine, pour et contre l’école », Roman 20-50, , no 23, p. 7-26.
Christian Morzewski, « Gaminerie, grivoiserie et lyrisme dans Claudine à l’école », Roman 20-50, , no 23, p. 41-55.
(en) Juliette M. Rogers, « Educating the Heroine: Turn-of-the-Century Feminism and French Women’s Education Novels », Women’s Studies, 1994, no 23 (4), p. 321-34.
(en) Stephanie Schechner, « A Delicate Balance: Becoming a Woman and a Writer in Colette’s Claudine à l’école and La Maison de Claudine », Dalhousie French Studies, Summer 2004, no 67, p. 75-87.
(en) Joan Hinde Stewart, « The School and the Home », Women’s Studies, 1981, no 8 (3), p. 259-272.
Gabriella Tegyey, « Les Jeux de l'écriture et ses enjeux : Claudine à l'école et Gigi », Roman 20-50, , no 23, p. 95-116.